Tél.: +227 96 56 78 63 / E-mail : iboum79@gmail.com / Quartier Bandabari face SONITRAV

Sortie des pays de l'AES de la CEDEAO : Un divorce acté par des manifestations monstres au Niger, au Mali et au Burkina Faso

Tout comme au Burkina Faso et au Mali, des manifestations ont été organisées partout au Niger le 28 janvier 2025 pour célébrer l'an 1 de la sortie des trois pays de l'AES de la CEDEAO. Elles étaient, en effet, de dizaines de milliers de personnes à battre le pavé et à se regrouper, lors de meetings géants, pour soutenir les autorités militaires à la tête du pays, autorités militaires grâce à la détermination de qui, ce départ a été possible.

Considérée par des milliers de nigériens comme une œuvre salvatrice ayant permis de préserver la paix dans l'espace communautaire ouest-africain, la sortie des trois pays de la CEDEAO a, en outre, été l'occasion de la création d'un nouvel espace d'intégration politique, économique et sociale: l'AES.

L'Alliance des États du Sahel, une idée géniale qui a, suite à sa création, jeté les bases d'un nouveau rapport de force au sein de l'organisation sous régionale qui, il faut bien le souligner, est noyautée par les pays occidentaux, notamment la France, une ancienne puissance coloniale, à en juger les arguments des pays de l’AES.

Au nom de la démocratie et sous la pression très forte de la France, certains des pays membres de la CEDEAO, se sont évertués, dès les premiers moments de la chute de l'ex-président Bazoum, à menacer le Niger d'une agression militaire.

Seulement, entre vouloir et pouvoir, il y a une très longue distance et une très grande différence.

Mener une telle agression, c'est sans compter avec la détermination de la jeunesse africaine et l'opposition de nombreux autres pays aux velléités expansionnistes de la France. D'ailleurs, le Mali et le Burkina Faso ont, très rapidement, fait bloc autour du Niger et menacé quiconque tentera d'attaquer ce dernier.

Dans ce but, ils mirent hommes et moyens militaires à sa disposition et décrétèrent l'ensemble du territoire de leurs trois pays comme zone d'opérations militaires. Soumis entre-temps à la fermeture de ses frontières aériennes et terrestres, à un embargo économique et financier inique et à la menace d'une agression militaire, le Niger parvint à chasser les troupes françaises de son sol.

C'est au cours de ces moments de très forte tension que l'idée de la création de l'AES a vu le jour et la sortie de la CEDEAO a simultanément été actée par le Niger, le Mali et le Burkina Faso. Les manifestations du 28 janvier 2025 entrent dans le cadre des célébrations de l'an 1 de cette décision qui a donné un grand coup de couperet à la survie de l'organisation sous régionale.

Et, toute honte bue de n'avoir pas atteint ses objectifs d'agenouiller les trois pays qui se sont révoltés, celle-ci a fait sortir, 24 heures après, un communiqué dans lequel elle dit prendre acte du divorce.

Dans son communiqué, la CEDEAO indique par contre qu'elle continuera de "reconnaître jusqu'à nouvel ordre les passeports et cartes d'identité nationaux'' portant son logo détenus par les citoyens du Burkina Faso, du Mali et du Niger.

Elle va, en outre, "continuer à accorder aux biens et services provenant des trois pays concernés le traitement prévu par le schéma de libéralisation des échanges (SLEC) et la politique d'investissement de la CEDEAO".

Dans la même dynamique de conciliation, elle va, entre autres, aussi "permettre aux citoyens des pays concernés de continuer à jouir, jusqu'à nouvel ordre, du droit de circulation, de résidence et d'établissement sans visa" et d'apporter aux fonctionnaires des trois pays travaillant dans ses instances, ''un soutien et une coopération sans faille dans le cadre de leurs missions pour la communauté".

Bassirou Baki

Dernière modification le lundi, 03 février 2025 14:55

Laissez un commentaire

Assurez-vous d'entrer toutes les informations requises, indiquées par un astérisque (*). Le code HTML n'est pas autorisé.