Dans une note adressée aux différents responsables des projets financés par le gouvernement américain à travers l’USAID, il est clairement mentionné que toutes les missions de l’USAID à l’étranger ont reçu l’ordre de fermer leurs portes au plus tard le vendredi 7 Février 2025. A en croire certaines sources, cette mise en veilleuse va durer trois (3) mois, le temps de voir claire si les projets seront autorisés à poursuivre leurs activités ou pas. Cette note administrative du gouvernement américain concerne aussi le Niger où plusieurs projets reçoivent des financements de cette agence américaine.
Des sources non officielles rapportent que l’USAID finance 97 secteurs d’activités au Niger avec un budget de 240 millions de dollars. Avec la suspension de ce financement, c’est plusieurs organisations non gouvernementales nationales et internationales qui vont arrêter leurs activités.
Cette mesure prise par la nouvelle administration américaine arrive dans un contexte où des ONG locales et internationales ont été sanctionnées par les autorités nigériennes. C’est le cas d’ACTED et APBE suspendues en novembre 2024.
Quelques jours après l’arrête de mise en œuvre des projets financés par l’USAID, les nigériens apprennent ce mardi 4 Février 2025, la dénonciation par le gouvernement nigérien de l’accord de siège avec le Comité International de la Croix Rouge (CICR). Dans une note verbale adressée aux responsables de cette organisation humanitaire, les autorités nigériennes ont demandé la fermeture des bureaux du CICR sur toute l’étendue du territoire national. La même note verbale exige le départ sans délai des expatriés relevant de cette institution.
Pour le moment, aucune raison n’a été officiellement portée à la connaissance de l’opinion publique nationale et internationale sur la prise d’une telle décision.
Pour plusieurs observateurs, cette sanction pourrait avoir un lien avec le financement de l’Union Européenne dont a bénéficié le Comité International de la Croix Rouge (CICR) dédié à la prise en charge des inondations de l’année 2024.
A l’époque, dans un communiqué de presse, le Ministère des Affaires Etrangères, de la coopération et des Nigériens de l’Extérieur a cité le CICR parmi les organisations non gouvernementales ayant bénéficié de ces fonds ayant fait l’objet des communiqués de presse entre Niamey et Bruxelles.
La suspension de mise en œuvre des projets financés par l’USAID par le gouvernement américain et la dénonciation de l’accord de siège avec le CICR décidé par le gouvernement nigérien sonne comme une tempête dans le milieu humanitaire au Niger.
Lors de son entretien bilan sur les antennes de la télévision nationale RTN, le Ministre en charge de l’intérieur, le général de brigade Mohamed Toumba a évoqué la situation des ONG qui opèrent sur le territoire nigérien. Il a indiqué que plusieurs d’entre elles ne sont pas en règle car ne déposant pas à temps ou pas du tout leur bilan d’exercices, qu’il s’agisse des ONG nationales ou internationales.
Un autre problème qu’au gouvernement avec les ONG, c’est surtout les interventions qu’elles mènent parfois sans tenir compte des orientations du gouvernement. Après INSO, ACTED, APBE et tout dernièrement le CICR, la question qui taraude les esprits dans le milieu humanitaire, c’est à qui le tour ?
Mahamat Moussa