Après plusieurs années d’attente, la Radio et Télévision du Niger (RTN) a fini par organiser un test de recrutement vers la fin de l’année 2024. A cet effet, pour des garanties d’indépendance et d’impartialité, un test a été confié à un cabinet privé en l’occurrence le cabinet Leader d’Afrique.
A la fin du processus, 92 candidats ont été retenus pour les différents postes à pourvoir. Cependant depuis que les noms des admis aient été connus officiellement, l’affaire a envahi la toile. Le recrutement organisé pour le compte de la RTN serait émaillé d’irrégularités, ne cessent d’avancer certaines sources qui donnent l’impression d’être au parfum de certaines choses pas catholiques.
Au centre de certaines influences ou directives dénoncées par des lanceurs ou qui se font passer comme tels, le Ministre de la Communication et le Directeur Général de la RTN, indexés de favoritisme à l’endroit de certains candidats. Des noms de certains admis et leurs éventuels protecteurs avaient circulé sur la toile, jetant un voile sur un recrutement qui se voulait propre en ces temps où le CNSP lutte pour mettre un terme à la mauvaise gouvernance et aux mauvaises pratiques.
Face aux commentaires suscités sur la toile, ce test de recrutement considéré comme celui de la dernière chance pour plusieurs agents contractuels de la RTN vient de prendre un coup. Par une lettre en date du 21 février 2025, le Ministre de la Communication, des Postes et de l’Economie Numérique a instruit le Directeur Général de la Radio-Télévision du Niger de «sursoir au recrutement de 92 agents jusqu’à nouvel ordre». Une annonce qui sonne comme un couperet sur la tête des admis dont certains ont passé plus de dix (10) ans sous contrat à l’ORTN.
Face à cet acte qui fait perdre l’espoir surtout à ceux qui sont sur le point d’être frappés par la limite d’âge, la réaction du comité des contractuels de la RTN ne s’est pas faite attendre. Il a rendu une déclaration publique ce mardi 25 février 2025. Dans cette dernière ledit comité entend éclairer la lanterne des uns et des autres sur ce qu’il qualifie d’un acharnement. Pour Ismaël Moutari Mainassara et ses camarades de lutte, le test organisé par le cabinet privé leader d’Afrique a respecté toutes les procédures. « Tout le processus a été conduit de bout en bout par le cabinet leader d’Afrique, un cabinet qui jouit d’une longue et riche expérience dans le domaine. Jamais ce cabinet n’a organisé un test de recrutement qui a fait polémique ou l’objet d’une annulation », a indiqué le comité des contractuels de la RTN.
Pour les nouvelles recrues ça serait une erreur de reporter l’intégration des 92 agents admis à ce test au vu des défis actuels liés à la vie de la RTN. Selon le comité, depuis huit (8) ans, la RTN est confronté à un problème crucial d’insuffisance des cadres suite à des nombreux départs à la retraite. Mieux les postes budgétaires des 92 nouvelles recrues sont d’ores et déjà disponibles à en croire les concernés.
Le comité des contractuels de la RTN lance un cri de cœur à l’endroit des plus hautes autorités du pays au rang desquelles, le Président du Conseil National pour la Sauvegarde de la Patrie (CNSP), le Général de Brigade Abdourahamane Tiani.
Dans cette situation, les contractuels de la RTN bénéficient du soutien de leurs collègues réunis au sein du SYNTRAPRESSE, du SNAAV et de l’ensemble du personnel de la RTN.
Toutefois, un autre son de cloche s’est fait entendre au cours de la journée du 26 février 2025 à travers un comité de pilotage formé d’autres contractuels qui se désolidarise de leurs camarades. Ils dénoncent des irrégularités et demande la reprise du concours. Un véritable imbroglio !
Enlever la bonne graine de l’ivraie
Pour plusieurs observateurs, l’équité doit être de mise dans cette affaire de test de recrutement de 92 agents de la RTN. A partir du moment où certaines recrues ont été citées nommément sur la liste des favorisées et les noms de leurs ‘’parrains’’, une enquête devait être ouverte pour situer les responsabilités afin de mettre chacun dans son droit. Seule l’équité permettra de mettre fin au favoritisme dans le cadre de l’organisation des concours au Niger. La mauvaise graine ne doit pas contaminer la bonne graine, d’où, la nécessité de faire justice aux recrues qui sont admis au test à la sueur de leur front, c’est-à-dire grâce à leur mérite.
Ces dernières années, plusieurs concours ont été annulés suite à des soupçons d’irrégularités dans leur organisation, alors que l’on connait qui et qui ont été favorisés.
Mahamat Moussa