Crée le lendemain du coup d’Etat du 26 juillet 2023, le Fonds de Solidarité pour la Sauvegarde de la Patrie (FSSP) continue de recevoir les contributions des Nigériens de l’intérieur comme de l’extérieur du pays.
Lors de la dernière mise à jour des contributions, c’est la bagatelle somme de 25 milliards de F CFA répartis en nature et en espèce qui ont été cotisés. Ces contributions sont de plusieurs ordres. On peut citer entre autres : du cash, des chèques, des virements, des prélèvements sur les recharges téléphoniques…
En plus de de ces différentes formes de contribution, il a été demandé aux travailleurs du public tout comme ceux du privé d’accepter que des coupures soient opérées à la base sur leurs salaires.
Dans ce cadre, des correspondances ont été adressées aux différentes centrales syndicales. La Confédération Démocratique des Travailleurs du Niger (CDTN), centrale syndicale regroupant le plus de travailleurs selon le recensement de 2016, conformément à sa ligne de conduite basée sur la consultation de ses membres et dans un esprit démocratique, a demandé à aux structures membres de se prononcer par écrit à cette sollicitation. Dès le 19 février 2025, le Secrétaire Général de la CDTN a adressé une note écrite aux syndicats affilés. Dans cette missive, il a demandé les avis de ses camarades sur la contribution au FSSP par prélèvement sur salaires. La réponse de certains de ces syndicalistes a été catégorique. Ils ont répondu avec des avis non favorables.
Dans sa réponse adressée le 19 février 2025, c’est-à-dire le même qu’il ait reçu la correspondance, le Secrétaire Général du Syndicat Unique des Agents de la Santé et de l’Action Sociale (SUSAS) a rejeté la proposition de contribution au FSSP par prélèvement sur salaires. « Après consultations et concertation avec toutes ses structures de base, le bureau Exécutif National du SUSAS rejette catégoriquement cette proposition », a laissé entendre Albachir Yacouba.
Dans la même logique, le SNEN suivi des autres structures ont opposé un niet sur la contribution au FSSP sur leurs salaires.
Ce refus des syndicalistes de contribuer au Fonds de Solidarité pour la Sauvegarde de la Patrie (FSSP) sous cette forme ci-haut énumérée est perçue par plusieurs observateurs comme le signe que certains nigériens ont atteint la limite de la résilience.
De sa mise en place à nos jours, l’on peut dire sans risque de se tromper que la quasi-totalité des citoyens ont nigérien ont contribué de manière directe et indirecte à ce fonds. Rien qu’en disposant de téléphone portable, le citoyen contribue d’office au FSSP. Il faut aussi rappeler que tout voyageur par voie terrestre et aérienne contribue aussi au Fonds de Solidarité pour la Sauvegarde de la Patrie (FSSP).
Ces syndicalistes justifient leur rejet par le simple fait que ce prélèvement va constituer une double contribution de cette catégorie des citoyens.
Ces derniers temps, les projecteurs sont tournés vers le FSSP et ses membres qui font l’objet des critiques dont certaines peuvent être fondées. C’est le cas du lancement du téléthon en faveur de la santé maternelle. Plusieurs observateurs considèrent qu’en portant cette robe, la présidente du FSSP s’est écartée de sa mission originelle, qui est seule de recevoir les contributions volontaires des citoyens dans le cadre du FSSP conformément à sa mission et au cahier de charge de sa mission.
D’une contribution volontaire, le Fonds de Solidarité pour la Sauvegarde de la Patrie est en train de prendre la forme d’une contribution obligatoire. Ce qui est loin d’encourager les citoyens qui par amour de la patrie fournissent des efforts pour enlever dans le peu de leurs revenus.
Mahamat Moussa