La ville de Niamey, capitale de la République du Niger reste confrontée à une pénurie du carburant depuis bientôt deux (2) semaines. Une situation qui crée beaucoup de désagrément chez les consommateurs de ce produit stratégique et indispensable pour faire tourner l’économie.
Cette pénurie devenue de plus en plus récurrente commence à pousser les citoyens à s’interroger sur les véritables raisons de cette rupture. Des questions auxquelles les réponses adéquates tardent à venir. Un manque de communication qui pousse plus d’un spectateur à se demander pourquoi un tel silence surtout que la pénurie perdure et aucune réponse appropriée ne se profile à l’horizon.
En début du weekend passé, le Directeur commercial de la Société Nigérienne de Pétrole a tenté d’apporter des réponses sur les raisons ayant conduit à cette pénurie.
Selon Maazou Oumani Aboubacar, deux raisons principales expliquent cette situation. D’une part, la levée de la subvention sur le carburant au Nigéria a entraîné une flambée des prix dans ce pays voisin, rendant impossible l’importation clandestine de l’essence nigériane vers le Niger. D’autre part, les efforts des Forces de Défense et de Sécurité ont permis, depuis plus d’un an, de stopper efficacement la fraude, qui représentait autrefois 40 à 50 % de la consommation nationale. « Aujourd’hui, toute la consommation repose sur les stations-service officielles », a-t-il précisé, expliquant ainsi la pression accrue sur l’approvisionnement national.
Le responsable commercial de la SONIDEP d’ajouter que la Société de Raffinage de Zinder (SORAZ) livre 25 citernes de carburant par jour pour le compte de la ville de Niamey. Une quantité qu’il estime insuffisante car selon M. Maâzou Aboubacar Oumani, la consommation de Niamey oscille entre 25 et 26 citernes par jour, là ou celle du pays entier se situe entre 40 et 50 citernes.
Pour résoudre le problème, le directeur commercial de la SONIDEP de porter à la connaissance de l’opinion publique nationale que la société dispose d’un stock de carburant à l’extérieur et que des camions sont en route pour approvisionner le Niger.
Avant que le problème ne soit réglé, l’économie commence déjà à tourner au ralenti. D’où l’urgence pour la Société Nigérienne de Pétrole (SONIDEP) et son partenaire la Société de Raffinage de Zinder de trouver une solution à cette pénurie.
Avant Niamey, d’autres régions du pays avaient été affectées par la rupture du carburant. C’est le cas des régions d’Agadez et de Diffa tout récemment de manquer de l’essence dans les stations-services officielles.
Une situation inexplicable
Selon plusieurs observateurs, cette situation est incompréhensible pour un pays producteur et exportateur du pétrole depuis plus d’une décennie maintenant. Il est écœurant de constater des files d’attente au niveau des stations-services pour pouvoir s’approvisionner en carburant dans un pays où la production journalière est passée de 20.000 barils jours à 10.000 barils depuis bientôt un (1) an. En attendant qu’une solution définitive puisse être trouvée par la Société Nigérienne de Pétrole, le calvaire se poursuit pour les consommateurs.
Ibrahim Moussa