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Changement du Directeur Général des Douanes : Quand un acte administratif ordinaire sert de prétexte pour vilipender un membre du CNSP qui a fait ses preuves !

Le lundi 31 mars 2025, le Président de la République, Chef de l’État, le Général d’armée Abdourahamane Tiani a pris trois (3) décrets mettant fin aux fonctions de trois responsables d’institutions de l’État. Il s’agit du Directeur Général des Douanes, Colonel Abou Oubanawaki, son adjoint ainsi que le Haut Commandant de la Gendarmerie Nationale.

Depuis lors, certains nigériens s’acharnent contre le Directeur Général des Douanes sortant comme si c’est la première fois qu’un responsable d’une institution de l’État, fut-elle la Douane, a été remplacé de son poste. Sur les réseaux sociaux et certains médias traditionnels, le départ du Colonel Abou Oubandawaki est devenu le chou gras voire en quelque sorte, l'affaire du siècle. Alors qu’il s’agit juste d’un acte administratif ordinaire devenu une routine dans la gestion courante des affaires de la cité.  Le changement des responsables à la tête des entités administratives est même synonyme de la vitalité d’une administration surtout en cette période de refondation. 

Nommé le 11 août 2023, après moins de deux (2) ans passés à la tête de la douane nigérienne, le colonel Abdou Oubandawaki a marqué d’une empreinte indélébile son passage en tant que patron des soldats de l’économie. Mais comme le ridicule ne tue pas au Niger, ces mêmes personnes qui cherchent un pou sur un crâne rasé, seraient les premières à dénoncer son inamovibilité dans le cas où sa mission durera un peu plus longtemps à la tête des douaniers nigériens.

 Un passage marqué par plusieurs innovations et réformes prometteuses

Arrivé à la tête de la douane dans un contexte extrêmement difficile avec la fermeture des frontières dictée par la CEDEAO, le colonel Abou Oubandawaki a su mobiliser les ressources nécessaires ayant contribué de manière significative au fonctionnement de l’appareil étatique. Ce qui a permis à l’État de s’acquitter de ses dépenses de souveraineté comme le salaire et le fonctionnement régulier de l’appareil étatique.   Sous la direction du colonel Abou Oubandawaki, l’ensemble des bureaux de douanes à travers le pays ont été interconnectés. Une mise en réseau qui contribue efficacement à la lutte contre la corruption. Il a poursuivi l’interconnectivité des bureaux, jusqu’au dernier kilomètres, ce qui a facilité l’harmonisation des recettes. A titre illustratif, aujourd’hui, si les marchandises quittent un point de départ A, jusqu’au point d’arrivée B, la douane nigérienne est en mesure de savoir, le nombre exact de véhicules, leurs immatriculations et même leurs conducteurs. Ce qui empêche du coup, toute fraude, à l’instar d’un déchargement des marchandises en cours de route. Avant l’arrivée du colonel Abou Oubandawaki à la tête de la Direction Générale des Douanes, une vingtaine de bureaux n’étaient pas encore connectés. Le dernier bureau interconnecté reste celui de Assamaka.

Une autre innovation apportée par le Directeur Général de la Douane sortant est relative à la lutte contre l’insécurité. En plus d’être les soldats de l’économie, les douaniers épaulent les autres institutions de l’État dans la lutte contre l’insécurité. A ce niveau, sous la direction du Colonel Abou Oubandawaki, la douane nigérienne a formé à travers la DECEMAT une centaine de son personnel pour le maniement et l’utilisation des armes lourdes. A l’image des Forces de Défense et de Sécurité tout comme le corps des paramilitaires dont la douane fait partie, la lutte contre l’insécurité demeure une priorité. Dans ce sens, la gouvernance Oubandawaki a fait une part belle à l’équipement et l’armement des douaniers.  La Direction Générale de la Douane a commandé du matériel lourd à cet effet.  Toujours dans le cadre de la vision de son Directeur Général sortant d’assurer un service spécial de surveillance, la douane a aussi commandé des drones. Une manière d’apporter l’appui de l’institution dans la lutte contre le terrorisme. Cette surveillance va concerner d’ailleurs toutes les frontières que le Niger partage avec ses voisins. Sur l’agenda du colonel Abou Oubandawaki figurait la question de l’accroissement de l’effectif avec des recrutements des ressources humaines en quantité et en qualité en perspective. Le passage du colonel Abou Oubandawaki à la tête de la douane nigérienne s’est caractérisé par ailleurs par le renforcement de la coopération entre les douanes de l’Afrique de l’Ouest d’une part et de l’autre entre la douane nigérienne et celles des pays d’Afrique francophone.

Dans le cadre de la lutte contre la corruption, il y a de cela quelques mois, il a organisé à Niamey, la journée de l’intégrité, c’est à dire, une journée dédiée à la lutte contre la corruption. Sous son magistère, chaque chef de bureau a l’obligation de faire une mobilisation optimale des ressources. Aux premières heures du coup d’État, la douane a joué un rôle crucial dans la mobilisation des ressources.

Durant son passage à la tête de la douane nigérienne, c’est plusieurs mesures d’assouplissements qui ont été prises soit dans le cadre de dédouanement des engins à deux roues, soit dans l’exonération de certains produits malgré la fermeture des frontières imposée par la Communauté Économique des États de l’Afrique de l’Ouest. Avec la seule frontière du Burkina Faso comme principal corridor d’entrée des marchandises, la mobilisation des ressources n’a pas fait défaut. La douane continue de jouer son rôle économique et celui d’appui à d’autres administrations de l’État.

Un autre chantier d’envergure qui marquera à vie, le passage du colonel Abou Oubandawaki à la tête de la Direction Général des Douanes, reste et demeure le chantier du nouveau siège de la Direction Général des Douanes. Un imposant projet d'immeuble de treize (13) étages en plein cœur de la ville de Niamey lancé il y a quelques semaines. 

Parmi toutes ces réalisations, des personnes visiblement en service commandé ne voient malheureusement qu’à travers le changement intervenu le 31 mars dernier, à la tête de la douane nigérienne, qu’une sanction prise à l’encontre du Directeur Général sortant. Alors qu’en toute objectivité, les détracteurs du colonel Abou Oubanadawaki auraient dû tout simplement considérer ce changement comme un acte administratif ordinaire que l’on constate de manière plus ou moins régulière ces derniers temps. Ainsi, dans les colonnes du quotidien gouvernemental, le ‘’SAHEL’’ ou l’hebdomadaire le ‘’ SAHEL Dimanche", des mesures individuelles prises avec ou sans la tenue des réunions du Conseil des Ministres sont régulièrement publiées. Et dans la plupart des cas ça n’émeut personne. Pourquoi donc le départ du colonel Abou Oubandawaki suscite-t-il tant de réactions et de surcroit négatives ? Qui veut peindre tout en noir son passage à la Direction Générale de la Douane ? Nous ne tardons pas à le savoir car aux dernières nouvelles, nous apprenons qu’il a déposé une plainte contre un organe de presse de la place qu'il estime l'avoir diffamé.

Moussa Ibrahim 

Dernière modification le lundi, 07 avril 2025 09:11

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