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Crise Algérie- Mali/ AES : De la nécessité d’une désescalade !

Le 31 Mars 2025 le Mali annonce la destruction d’un drone appartenant aux Forces Armée Maliennes (FAMA) par la défense aérienne algérienne. Dans un communiqué, le pays a condamné avec la dernière énergie ce qu’il a qualifié de provocation de la part de son voisin algérien. Très vite, c’est toute l’Alliance des Etats du Sahel (AES) qui rentre dans la danse. Le conflit prend alors une dimension régionale.

Selon le gouvernement de la transition malienne, l’Algérie a abattu le drone qui était sur le territoire malien dans le but d’empêcher l’appareil d’atteindre sa cible, des terroristes qui préparaient des attaques dans la zone de Tinzawaten. Une assertion balayée d’un revers de main par le Ministère de la Défense algérienne, qui indique à son tour que le drone a survolé son territoire sur une distance de 1600 mètres. Les autorités algériennes d’ajouter d’ailleurs que c’est la troisième intrusion d’un appareil volant malien sur son territoire depuis septembre 2024.

Face au duel entre les deux voisins, le deux autres Etats de la Confédération des Etats du Sahel (AES), le Burkina Faso et le Niger soutiennent logiquement le Mali. Dans des communiqués lus sur les ondes des médias d’Etat, ces pays ont apporté leur soutien indéfectible au Mali. Les trois (3) pays ont décidé de rappeler leurs ambassadeurs à Alger pour consultation. Dans la foulée, ils ont annoncé qu’ils porteront plainte contre le pays du président Albdoul Majid Tebboune devant des tribunaux internationaux.

En réaction, la République Démocratique et Populaire d’Algérie a appliqué les mesures de réciprocité. Alger met en stand bye l’envoi de son nouvel ambassadeur à Ouagadougou. Le pays va plus loin en qualifiant la réaction des Chefs d’Etat de l’AES, d’une manipulation des opinions publiques dans ces pays afin de dissimuler l’échec de leur gouvernance. L’Algérie est allée jusqu’à fermer son espace aérien aux vols en partance ou à destination de son territoire au Mali. Le pays d’Assimi Goïta a adopté la même mesure de réciprocité.

Une tension diplomatique qui risque de dégénérer.

Des sources en provenance de Tamanrasset, ville du Sud de l’Algérie, indiquent que des citoyens de l’AES vivant dans ce pays sont menacés par les autorités algériennes. Certaines évoquent déjà des cas de refoulement des ressortissants de l’Alliance des Etats du Sahel. Une chasse aux sorcières serait d’ailleurs lancée contre ces derniers.

Devant la tournure prise par les évènements, il est temps qu’une médiation soit engagée entre les trois (3) parties à savoir : Mali, Algérie et AES en vie de trouver un modus vivendi dans cette crise qui n’arrange d’ailleurs aucun de ces quatre (4) pays.

Les relations entre le Mali et l’Algérie ne sont plus au beau fixe depuis la remise en cause par les autorités maliennes de transition de l’accord d’Alger de 2022 entre les rebelles du MNLA et l’ancien régime du feu président Ibrahim Boubacar Keita. Tout dernièrement, le gouvernement malien a exprimé son mécontentement face à l’Algérie qu’il accuse de servir de base arrière aux terroristes qui attaquent le pays. En septembre dernier, des violents affrontements ont opposé l’armée malienne à des terroristes dans la même localité de Tinzawatène, frontalière de l’Algérie. A l’époque, le Mali et l’AES ont accusé l’Ukraine de soutenir les terroristes dans la zone.

Quoi qu’il en soit, l’Algérie reste voisine du Mali et du Niger, deux pays membres de l’Alliance des Etats du Sahel. Il entretien d’ailleurs des relations de bon voisinage avec le Niger. Le pays a signé tout récemment des accords de partenariat dans le secteur pétrolier avec le Niger. Ce dernier temps, les responsables des deux pays ont effectué des visites officielles dans chacun des deux pays dans le cadre de raffermissement de leur relation bilatérale.

Pour plusieurs observateurs, cette crise doit être résolue le plus rapidement possible dans l’intérêt de toutes les parties prenantes.

L’AES n’a pas besoin d’un autre front en ce moment où toute son énergie est orientée dans la lutte contre le terrorisme surtout dans la zone dite des trois (3) frontières.

Ibrahim Moussa     

Dernière modification le lundi, 14 avril 2025 10:16

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