Plus de syndicat pour les Forces de Défense et de Sécurité au Niger. Ainsi en a décidé le Ministre de l’Intérieur, de la Sécurité Publique et de l’Administration du Territoire. Dans un arrêté en date du 8 avril 2025, le Général de Brigade Mohamed Toumba a mis fin l’existence de trois (3) syndicats des paramilitaires. Il s’agit du Syndicat National des Agents des Douanes (SNAD), du Syndicat National des Agents des Cadres des Eaux et Forêts (CYNACEF) et du Syndicat National des Travailleurs des Eaux et Forêts (SNATEF). Un véritable recul démocratique pour certains et pour d’autres, refondation oblige !
Aussitôt que l’opinion publique nationale a eu vent de cette décision que les langues ont commencé à se délier sur les motifs ayant conduit à cette dissolution. Il a fallu parcourir la charte de la transition, plus précisément à son article 39 pour comprendre qu’à travers cette mesure, le gouvernement s’est juste conformé à l’article 39 ci-haut mentionné. Il stipule que : «Nonobstant les dispositions de l’article 38 ci-dessus, l’exercice du droit syndical est formellement interdit à toutes les forces de défense et de sécurité ».
Un coup dur pour les libertés syndicales surtout quand on se rappelle du rôle important joué par le SNAD dans la défense des intérêts de ses membres en particulier et de la démocratie et de l’Etat de droit en général durant presque une vingtaine d’années
Cette dissolution est aussi saluée par certains citoyens qui demandaient depuis fort longtemps la dissolution d’une catégorie des structures syndicales. L’un des syndicats dont la dissolution a réjoui malheureusement plus d’un nigérien, au regard de ses déviations de sa ligne initiale, c’est le Syndicat National des Agents des Douanes. En effet, le tout puissant syndicat du soldat de l’économie fait l’objet de plusieurs critiques depuis l’affaire dite d’intégration des jeunes nouvelles recrues dans le corps de la douane.
En 2021, un groupe de jeunes spécialistes admis au concours d’intégration à la douane ont fini leur formation, y compris militaire au niveau du centre d’instruction de Tondibiya. Au moment où ils devaient être affectés dans leurs postes respectifs, un blocage s’est dressé empêchant du coup leur prise de fonction.
Malgré une décision de justice, ces jeunes nouvelles recrues continuent de rester à la maison en attendant la providence divine.
Le cas des jeunes douaniers a fait l’objet d’ailleurs d’une recommandation aux assises nationales tenues du 15 au 20 février 2025.
Avec la dissolution du SNAD, peut être que l’heure a sonné pour les jeunes d’intégrer le corps des douanes dont l’entrée leur été refusée depuis des années maintenant.
La dissolution des syndicats des forces de défense et de sécurité intervient quelques jours seulement après celle des partis politiques.
Ibrahim Moussa