Le 04 avril dernier le Ministère de l’intérieur de la Sécurité Publique et de l’administration territoriale lançait, à travers un message radio adressé aux Préfets, le processus de désignation des personnalités devant siéger au Conseil Consultatif de la Refondation (CCR), un organe prévu par la Charte de la refondation. Depuis lors, c’est le branle-bas au niveau de certaines organisations particulièrement de la société civile qui estiment être les seules légitimes à assurer cette représentation. Or, le message radio du Ministère de l’intérieur adressé aux Préfets, n’a pas déterminé les modalités de désignation des représentants des départements au CCR. Il n’a pas non plus signifié que le choix doit porter uniquement des militants des structures de la société civile, se réclamant opportunément de la Refondation ou de la souveraineté. Les seuls critères énoncés c’est d’être nigérien, de ne pas trainer des condamnations ou des casseroles et d’avoir un engagement patriotique indiscutable. Mais sur le terrain, on a l’impression que certains structures de la société civile veulent s’arracher l’exclusivité de la représentation donnant la preuve que leur combat depuis le 26 juillet 2023 a été un combat intéressé. En réalité l’activisme de certaines structures de la société civile attendaient le retour de l’ascenseur,, ou pour tout dire des nominations et des places dans l’appareil de l’Etat, s’explique essentiellement par leur opportunisme et leur clientélisme.
Il n’y a désormais plus l’ombre d’aucun doute ! Certaines organisations de la société qui prennent le devant des manifestations de soutien au Conseil National pour la Sauvegarde de la Patrie ne le font ni par patriotisme, ni pour une quelconque refondation pour un changement profond de la gouvernance du pays. Un coin du voile s’est levé au cours de la désignation des représentants des départements devant siéger au Conseil Consultatif de la Refondation (CCR) suite au message radio adressé aux Préfets le 04 avril dernier. L’on a assisté, en effet, dans plusieurs départements à des protestations des organisations de la société civile dites patriotiques, suite à la désignation de certains représentants par les préfets, qui reprochent à certains cadres de commandement d’avoir choisi des personnalités, même quand elles sont issues d’un processus électoral, dont ‘’l’engagement patriotique’’ ne serait pas suffisant.
Pour ces organisations de la société civile qui veulent prendre en otage le processus de désignation des représentants au CCR, personne en dehors de leur cercle d’agitation fortement intéressé n’a droit à quoique ce soit. La refondation, c’est eux ! Du reste, certaines de ces organisations ont toujours invité Tiani le Général Tiani à exclure et à bannir certains nigériens au motif d’avoir servi le régime précédent et ce, quelles que soit leurs compétences. Dans cette logique, ils avaient contesté des nominations à des hautes fonctions de l’Etat et ont eu souvent gain de cause. Mais depuis la fin des assises nationales, le Chef de l’Etat a estimé que la fin de la récréation a sonné. Désormais président de la République, il estime que tous les nigériens sans distinction aucune doivent participer à l’œuvre de construction nationale. Pour lui, l’œuvre de la refondation nécessite le concours de tout le monde. C’est pourquoi, le Général d’Armée Abdourahamane Tiani a demandé aux nigériens de se pardonner pour un nouveau départ. Ce dernier passe d’abord par un changement de mentalité. Tout le monde doit comprendre la nouvelle démarche dans laquelle s’est inscrite nos plus hautes autorités et ses objectifs et se convaincre que le mouvement de la refondation auquel beaucoup de nigériens y ont massivement adhéré, dans l’anonymat et sans tambour ni trompette doit se faire dans l’union, autour des valeurs de souveraineté et d’une même cause.
Ceux qui considèrent que les autres nigériens qui participent à cette grande œuvre nationale dans le silence n’ont aucun droit se trompent lourdement. La refondation n’est pas seulement que l’œuvre d’une certaine société civile qui a beaucoup plus participé à diviser les nigériens, à stigmatiser d’autres et à bannir certains autres.
La refondation est l’affaire de tous, c’est une même vision pour tous les nigériens dans la cohésion, l’unité et l’harmonie.
C’est dire que le mérite des événements du 26 juillet 2023 revient au Général Tiani et à ses compagnons. Quant au soutien des nigériens pour la rupture avec l’ancien ordre néocoloniale, tout le mérite revient aux nigériens sans exclusive qui se sont mobilisés pour apporter un soutien indéfectible et sans condition au CNSP.
Mais telle n’est pas la compréhension de certains acteurs de la société civile qui font feu de tout bois pour se faire nommer et faire nommer des gens qui ignorent visiblement tout de la refondation et qui n’ont aucune compétence ni expérience à prévaloir. A ceux-là qui font de l’activisme intéressé, il faut dire qu’il n’y a pas de postes réservés ou de dividende à attendre de son engagement patriotique qui est un devoir citoyen.
Adoum Boulkassoum
