Le mardi 29 avril 2025, le Mali a organisé une consultation dite des forces vives de la nation et des maliens établis à l’extérieur. Au cours de cette assemblée présidée par le Premier ministre le Général de Division Abdoulaye Maïga qui devait en principe procédé à la relecture de la charte des partis politiques, les participants sont passés outre, procédant curieusement à la dissolution de tous les partis politiques maliens et à l’élévation du Général d’Armée Assimi Goïta au rang de Président de la République pour un mandat renouvelable de cinq ans. Cette recommandation des consultations maliennes intervient dans un contexte où les maliens attendaient au cours de cette année 2025 la tenue des élections démocratiques après l’adoption par référendum de la Constitution du 22 juillet 2023 et la mise en place d’une Commission électorale pour l’organisation des différents scrutins. La décision intervient aussi après les assises nationales du Niger qui ont recommandé la dissolution des partis politiques et élever le Chef de l’Etat Abdourahamane Tiani au rang de président de la République et au grade de Général d’Armée avec un mandat de 5 ans modulable. Pour la première fois, le Mali qui faisait figure de locomotive de la Confédération AES s’est tout simplement aligné aux deux autres pays de l’AES en élevant au rang de président de la République le Général d’armée Assimi Goita et en dissolvant les partis politiques, éloignant toute perspective d’un retour à l’ordre constitutionnel normal
La consultation des forces vives de la nation malienne et des maliens établis à l’extérieur, tenue le mardi 29 avril 2025, dans la salle de mille places du Centre international de Conférence de Bamako (CICB) n’a pas seulement statué sur la relecture de la charte des partis politiques.
Des recommandations dites ‘’d’ordre spécifique’’ dans le cadre de la révision de la charte de la Transition ont été faites et portent sur l’installation du Général d’Armée Assimi Goïta comme Président de la République pour un mandat de cinq (5) ans à partir de 2025, renouvelable, à l’instar de ses pairs de l’AES. Ceci dit-on dans le but de ‘’donner le temps nécessaire aux dirigeants actuels pour poursuivre la gestion de l’État ; maintenir les organes actuels jusqu’à la pacification du pays ; suspendre toutes les questions électorales jusqu’à cette pacification; faire l’audit du fichier électoral par une structure indépendante après la dissolution des partis; maintenir l’autorisation préalable pour toute manifestation politique’’.
S’agissant particulièrement de la relecture de la charte des partis politiques, les consultations ont proposé la dissolution de tous les partis politiques en attendant la révision de ladite charte qui réduirait le nombre de partis politiques et durcirait les conditions de création de ceux-ci.
Il est recommandé aussi l’interdiction aux chefs de village, de fraction ou de quartier, aux leaders religieux et aux organisations de la société civile d’être candidats à une élection ou de participer à une campagne électorale, de même que le financement public des partis politiques.
Il est envisagé aussi dans le cadre de la relecture de la charte des partis politiques du Mali la suppression du statut de chef de file de l’opposition, tout en maintenant le statut d’opposition politique dans la charte.
Le nomadisme politique en cours de mandat a également été au centre de ces consultations et les participants ont proposé son interdiction systématique.
D’autres propositions relatives au respect du genre dans la composition des bureaux politiques ; la suspension d’un parti par l’autorité administrative en cas de trouble à l’ordre public ; la représentativité des femmes et des jeunes ; Interdiction des alliances contre nature lors des élections ; le paiement d’une caution de deux cent cinquante millions (250 000 000) de francs CFA pour être candidat à l’élection présidentielle ; l’instauration d’un scrutin à un seul tour et la réglementer du parrainage politique, entre autres ont été enregistrées au cours de ces consultations.
Recommandations des Assises de la Refondation (ANR), la relecture de la charte des partis politiques a débouché sur un alignement du Mali aux grandes décisions prises par les différents forums nationaux de même nature tenus au Burkina Faso et au Mali qui ont érigé les Présidents de transition en Président de la République avec à la clé un mandat de cinq ans ainsi que la dissolution des partis politiques.
Avec cette forte recommandation qui sera la bienvenue auprès du Président Assimi Goita, nul doute que le retour à l’ordre constitutionnel n’est pas pour demain au Mali qui a adopté une Constitution le 22 juillet 2023 et un budget pour l’organisation des élections en 2025.
Adoum Boulkassoum