Le Gouvernement issu du réaménagement technique du 17 avril 2025, qui passe pour être un Gouvernement de combat pour la mise en œuvre de la refondation tarde à prendre de l’envol. Depuis sa mise en place, on a l’impression que la machine gouvernementale s’est grippée. En dehors du Premier Ministre, Ministre de l’économie et des finances qui se bat à l’extérieur du pays pour rassurer les institutions financières internationales et les investisseurs et de quelques membres du gouvernement qui mènent quelques activités de routine, rien ne semble décoller. Au contraire, on a l’impression que le pays s’est planté. Pas de conseils de ministre de prise de contact, pas de nouvelles orientations pour le nouveau gouvernement et pas non plus d’attributions pour les nouveaux ministères. On dirait que le pays a marqué un temps d’arrêt alors que les défis s’accumulent et le cahier de charges de la refondation dont les axes ont été déclinés par les assises nationales attend toujours, de même que la mise en place des Institutions de la Refondation…
Le réaménagement technique du gouvernement intervenu le 17 avril 2025 était censé redonner un nouveau souffle à la marche du pays, après plus de vingt mois de combat acharné contre les menaces d’attaques de la France et ses suppôts de de lutte pour la reconquête de la souveraineté du pays.
Pour beaucoup d’observateurs, l’heure était à la reprise du travail productif à la mise en œuvre des recommandations des assises nationales. Le Président de la République Chef de l’Etat, le Général d’Armée Abdourahamane Tiani s’y est du reste employé avec un rythme soutenu appliquant à la lettre les principales recommandations et résolutions des assises nationales. Avec le remaniement ministériel intervenu le 17 avril, l’on croyait que rythme allait s’accélérer et que les réformes allaient se poursuivre à la même cadence, surtout avec l’entrée de huit (8) nouveaux ministres pour la plupart des jeunes, porteurs des idéaux de la refondation.
Mais l’on constate que cet élan s’est estompé. Presque deux semaines après ce réaménagement du gouvernement, en dehors du Premier Ministre, Ministre de l’Economie et des Finances qui se bat à l’extérieur aux assemblées Générales du Fonds Monétaires Internationales et de la Banque Mondiale pour rassurer les institutions financières internationales, la dynamique gouvernementale s’est totalement plombée.
Beaucoup sont surpris de constater qu’il n’y a même pas eu la première réunion de prise de contacts. Aussi les attributions des nouveaux ministères n’ont pas encore été définies, de même que les nouvelles orientations au regard des attentes des populations et de l’esprit des assises nationales de la refondation.
Par ailleurs, l’élan de mise en place des Institutions de la refondation dont le processus s’agissant du Conseil Consultatif de la Refondation a été entamé le 4 avril dernier s’est arrêté net. Pendant ce temps, les défis s’accumulent, notamment l’insécurité, ennemie principale du pays. Malgré les efforts consentis, elle devient préoccupante notamment dans la région de Tillabéry où les populations de nombreux villages sont soumises à la pression des groupes armés terroristes. De même les difficultés économiques et financières s’intensifient et exigent du Gouvernement qu’il prenne du souffle pour affronter les principaux problèmes qui se dressent.
Adoum Boulkassoum
