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Assises de la Cour de Justice de la CEDEAO à Abidjan : Les annonces de Mahamane Ousmane et son avocat font plouf

octobre 29, 2021 0 803

Le 25 octobre 2021 a été annoncé par l’opposition politique nigérienne, du moins celle qui soutient encore le candidat malheureux Mahamane Ousmane, président du RDR-Tchenji comme ‘’un jour historique’’. En effet, le lundi 25 octobre se sont tenues à Abidjan en République de Côte d’Ivoire les assises de la Cour de Justice de la CEDEAO qui avait été saisie par Mahamane Ousmane aux fins de constater des violations de droits de l’homme au cours du processus électoral 2020-2021.

En prélude à ces assises, une partie de l’opposition soutenant

Mahamane Ousmane regroupée autour de la coalition CAP 20-21, de l’Alliance des Candidats pour le changement (ACC) et du Front de la République pour le Changement (FRC) avait rendu publique une déclaration le 22 octobre 2021. Dans cette déclaration, les leaders de cette coalition informaient à nouveau l’opinion publique nationale et internationale de ce que tout le monde savait à savoir la saisine de la Cour de la CEDEAO par le candidat malheureux. En liesse, les partis politiques soutenant la démarche de Mahamane Ousmane parlaient même, s’agissant de cette saisine, de l’annonce ‘’d’une véritable révolution en Afrique de l’Ouest’’ dans l’attente du verdict de la Cour de la CEDEAO.

Mais à vrai dire le 25 octobre 2021 ne fut ni un évènement, ni une révolution, encore moins un jour historique comme l’espérait l’opposition. Au contraire, le Conseil de Mahamane Ousmane, Me Lirwana Abdourahamane, s’est livré à un show à la fois ridicule et pitoyable auprès des nigériens vivant en Côte d’Ivoire avant de demander, paradoxalement, à la Cour, lors de l’audience, le report au 15 novembre 2021 du jugement

Les Nigériens ont assisté de loin à travers les réseaux sociaux à l’audience de la Cour de la CEDEAO autour de laquelle, son conseil a fait beaucoup de tapage médiatique.

Du reste peu de nigériens s’intéressaient à cette saisine de Mahamane Ousmane et ont vaqué normalement à leurs occupations. Un non-événement, dira-t-on Si quelques curieux et quelques démocrates sincères trouvaient légitime la démarche de Mahamane Ousmane comme un ingrédient de plus dans la marche démocratique de notre pays, qui peut contribuer au renforcement de la démocratie et de l’Etat de droit en Afrique de l’Ouest et surtout au Niger considéré comme un laboratoire de démocratie en raison de ses nombreuses expériences qui ont inspiré beaucoup de pays de la sous-région, pour la majorité des nigériens, la démarche de Mahamane Ousmane est disproportionnée surtout lorsqu’on entend son Conseil qui estime que ce procès va donner la victoire à son client qu’il espère propulser à la Magistrature suprême.

Mais à Abidjan, tout le monde a vu le Conseil de Mahamane Ousmane Me Lirwana Abdourahamane se livrer à un show à la fois pitoyable et ridicule.

Au lieu d’attendre patiemment et de défendre devant la Cour avec les argumentsde droit en sa possession, il se gambadait -ou pour emprunter l’ivoirien-, farotait, de quartier en quartier à Abidjan, à la rencontre des nigériens y vivant pour leur raconter des scénarii dignes d’une fiction. Quelques vidéos ayant circulé sur les réseaux sociaux traduisaient l’état d’esprit de l’avocat de Mahamane Ousmane qui s’est totalement transporté sur un terrain politique espérant mobiliser les nigériens de la diaspora en vue certainement de faire influencer la décision de la Cour.

Quand on examine dans le fond cette affaire, depuis que Mahamane Ousmane a saisi la Cour de la CEDEAO, il ne comptait en réalité pas sur des arguments de droit. Et lui, et son avocat ont toujours espérer et souhaiter une mobilisation des nigériens pour arracher leur ‘’prétendue victoire’’.

En s’adressant aux nigériens vivant en Côte d’Ivoire avec des arguments politiques que l’on a entendus, Me Lirwana Abdouramane ne visait manifestement que cela.

En réalité, Mahamane Ousmane et ses soutiens abusent de la méconnaissance des mécanismes de la Cour de la CEDEAO par la grande masse des nigériens. Tout le monde sait, du moins les plus avertis, que la saisine de Mahamane Ousmane porte sur des prétentions de manquements relatifs à la violation des droits de l’homme et à la discrimination dans le processus électoral. Le candidat malheureux demandait à la Cour de constater et sanctionner ces éventuels manquements et d’en tirer les voies de conséquences. Or en l’espèce ce qu’attend Mahamane Ousmane et son conseil ou qu’ils font croire aux nigériens, c’est un probable retour de la victoire à Mahamane Ousmane.

Même dans les pires des cas, c’est-à-dire, d’un constat éventuel de violation des droits de l’homme, la Cour ne peut demander que des indemnisations.

Les jurisprudences à ce sujet sont nombreuses. Autrement dit, le paiement des dommages et intérêts. Et c’est peut-être tout cela en réalité qu’attendent Mahamane Ousmane et son Conseil. Derrière ce tintamarre peut se cacher une vulgaire affaire de recherche de gain par une indemnisation si jamais leurs prétentions sont prises en compte.

Sinon, pour le reste, en matière électoral, la CEDEAO a prévu surtout des mécanismes de prévention. L’organisation communautaire suit de bout en bout les processus électoraux dans les Etats membres. De l’adoption des textes électoraux aux modifications des constitutions en passant par les mises en place des commissions électorales, du dialogue politique, du fichier électoral, du déploiement du matériel électoral, au processus de vote et de dépouillement, tout est suivi par les émissaires de la CEDEAO.

Pour le cas, du Niger, de bout en bout, la CEDEAO a suivi le processus électoral et a salué la transparence, la mobilisation et l’organisation des différents scrutins.

C’est dire que le Conseil de Mahamane Ousmane n’a rien à apprendre à l’organisation communautaire et qu’il ne saurait aucunement manipuler à sa guise.

Autant dire que les annonces de Mahamane Ousmane et de son conseil ont fait plouf !

Adoum Boulkassoum (larouedelhistoire.com)

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Ibrahim Moussa Illagamo

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