Depuis 2017, l’ONG Jeunes Volontaires pour le Développement (JVE) organise à l’approche de chaque fête de tabaski, une formation de sensibilisation à l’endroit de l’opinion publique nationale par le biais des influenceurs. Cette année aussi, la tradition a été respectée. Du 22 au 23 mai 2025, l’ONG a organisé un atelier de formation des influenceurs sur la protection de l’Environnement Cette formation qui intervient à quelques jours de la célébration de la fête de tabaski vise à outiller les participants sur les mécanismes de préservation de l’environnement afin qu’ils sensibilisent à leur tour la population sur l’impact de la consommation abusive du bois pendant et le traitement des déchets pendant cette fête dédiée au sacrifice du mouton.
En marge de cette formation la Roue de l’Histoire s’est entretenue avec le Président de JVE Sani Ayouba. Dans l’entretien qu’il a accordé à notre reporter Kabirou Cheffou Zara, il a évoqué l’importance de préserver l’environnement à travers le reboisement et aussi les raisons du choix porté sur les influenceurs pour passer leur message.
La Roue de l’Histoire : Votre structure organise depuis ce matin du 22 mai, un atelier de deux (2) jours au profit des influenceurs. Objectif, sensibiliser la population sur le gaspillage du bois et la protection de l’Environnement. Pourquoi l’atelier intervient à quelques jours de la fête de tabaski ?
Sani Ayouba : Nous sommes à l’hôtel Homeland de Niamey pour un atelier national des influenceurs dans le cadre de la campagne ‘’ Tabaski’’ ECOLO qui vise à amener la population à réduire l’utilisation du bois durant la fête de tabaski dans le cadre de la grillade. Mais aussi elle vise un changement de comportement et en même temps, ça contribue à une reforestation à travers le slogan : un mouton, un arbre. En réunissant une vingtaine d’influenceurs venus des huit (8) régions du pays, l’idée pour nous est de les amenés à s’approprier les enjeux et les idéaux de cette campagne et surtout à contribuer dans la mobilisation sociale et dans l’amplification des messages véhiculés dans cette campagne qui vise essentiellement à changer de comportements par rapport à l’utilisation abusive du bois pendant la tabaski par rapport aussi à une meilleure gestion des déchets issus de la fête. En un mot, c’est pour vraiment contribuer à l’hygiène publique, parce qu’on sait souvent que dans le cadre de la tabaski, les rues sont salles, les endroits ne sont pas nettoyés. Cette campagne vise à sensibiliser la population à changer d’attitude dans ce sens et à faire en sorte que la tabaski rime avec la protection de l’environnement. On le sait très bien que religieusement, la question de l’environnement est apparue comme un sujet important en plantant et entretenant les arbres. Les religieux même nous ont dit que la plantation d’arbre fait partie de la religion et que même après la mort, on peut continuer à profiter des bénédictions issues de cette activité.
Quelles sont vos attentes vis-à-vis des participants à moyen et long terme ?
Sani Ayouba : étant des jeunes issus d’un pays sahélien, un pays désertique où la question du bois se pose avec acquittée, nous aimerions que la population nigérienne puisse profiter de cette fête pour contribuer au remplacement des arbres qui seront utilisés mais également au rétablissement du pays dans un contexte marqué par les hautes températures, les inondations, les sécheresses faites de l’absence ou de l’insuffisance des arbres. Pour nous, c’est plusieurs objectifs qui sont visés et nous espérons que ces influenceurs sont très écoutés, très suivis sur les réseaux sociaux ou au sein de leur communauté, ils peuvent contribuer à cette adhésion populaire qui est recherchée.
Le changement de mentalité n’arrive pas d’un seul coup, ça a besoin du temps. Comment JVE compte-t-elle se prendre pour mener des actions dans la durée ?
Sani Ayouba : Effectivement la campagne tabaski écolo, c’est vrai que nous lançons cela à l’approche de chaque fête depuis 2017. Mais nos actions de reboisement, nos actions de sensibilisation ne s’arrêtent pas et continuent. Pour nous, c’est d’amener progressivement la population nigérienne à prendre en compte cet enjeu de développement durable, cet enjeu de protection de l’environnement quotidien. Au delà de tabaski, un mouton un arbre, pourquoi pas, un baptême un arbre, pourquoi pas, un mariage un arbre. Chaque évènement social important, nous souhaiterons que les gens puissent avoir le réflexe de planter un arbre pour contribuer aux efforts de reforestation.
Le changement de mentalité c’est à long termes, c’est progressif mais nous sommes déjà satisfaits de voir que beaucoup d’endroit où s’effectue cette grillade, les gens commencent à changer d’attitude en faisant des mixte énergétiques, en mixant du bois avec d’autres résidus agricoles. En utilisant des foyers améliorés qui réduisent la consommation du bois mais surtout en faisant de la grillade collective, parce que ça permet aussi de maximiser par rapport à la quantité d’énergie ou de bois utilisé. Nous ciblons davantage les jeunes, les enfants, les femmes parce que, c’est eux qui constituent le présent et l’avenir en semant donc les grains du changement dans l’esprit des enfants et des jeunes, demain quant ils seront des adultes, quand ils sauront en mesure de prendre des décisions, ils tiendront compte toujours de cette question vitale de l’environnement. Moins d’arbres, ça fait plus de chaleur, ça fait l’avancée du désert, ça fait les catastrophes et autres. Alors, quand on aura plus d’arbre, on aura assez des pluies, on aura des températures très basses, donc un confort et un développement soutenu.
Propos recueillis par Kabirou Cheffou Zara
