Dans le cadre de son mandat de protéger les enfants, le Fonds des Nations Unies pour l’Enfance (Unicef) ne lésine pas sur les moyens. Aucun sacrifice n’est de trop pour le bien-être des enfants du Niger. L’agence onusienne met pieds, partout, où c’est nécessaire pour atteindre sa cible, les enfants, ces êtres fragiles et vulnérables qui constituent la relève de demain. Grâce aux financements de ses partenaires traditionnels : le Ministère Allemand de la Coopération (BMZ), l’Alliance GAVI internationale et les Pays-Bas, l’Unicef continue d’appuyer le gouvernement nigérien dans sa quête permanente et quotidienne des meilleures conditions de vie des populations.
A Gafati, Doutsen Koura, Samkaka dans le département de Mirriah, l’approche renforcement de la résilience développée par l’Unicef a donné des résultats palpables. La construction des Mini-AEP suivi des raccordements aux bornes fontaines des écoles et centres de santé communautaires ainsi que la dotation des élèves et leurs écoles des kits scolaires ont changé le quotidien des populations. Des interventions à haut impact, unanimement saluées par les bénéficiaires.
« Il y a eu des progrès remarquables dans mon village avec l’avènement de la mini-AEP financée par l’Unicef et UNFPA. Avant que nous disposions de cette réalisation, nos femmes et nos enfants utilisaient des charrettes pour puiser l’eau au puits qui se trouve d’ailleurs loin de nos concessions…», a affirmé Noura Moutari, Chef de village de Samkaka 1. Le leader communautaire se rappelle de la difficile période d’avant l’avènement des mini AEP dans son entité administrative. Des souvenirs qui donnent la chair de poule « Par le passé, la corvée d’eau prenait beaucoup de temps pour nos femmes et nos enfants. Il n’y a pas quelque chose qui fait le plus mal comme l’absence d’eau dans une maison…, » se rappelle-t-il avec amertume. Aujourd’hui, il est fier de dire : ‘’ l’eau est là jusqu’à devant nos portes voire même dans nos chambres’’. Ne pouvant pas contenir sa joie, le chef du village de Samakaka 1, adresse tout simplement des mots de remerciements à l’endroit de l’Unicef et ses bailleurs de fonds BMZ, Alliance Gavi et les Pays-Bas. « Nous remercions infiniment l’Unicef pour ce geste et que Dieu lui donne le courage de continuer à aider les populations les plus vulnérables… », Conclut Nassirou Moutari.
Le ouf de soulagement, c’est surtout chez les femmes, principales concernées par la corvée d’eau. « Avant que notre village soit doté d’une infrastructure d’eau moderne, nous avons soufferts énormément. Il nous fallait parcourir une longue distance pour puiser l’eau du puits et parfois même des marigots. La corvée d’eau a même impacter sur le temps que nous devrions passer avec nos nourrissons car nous étions contraintes de les laisser à la maison vu le temps que la recherche d’eau nous prenait…, » rapporte Nana Mariama Mahamadou, habitante du village de Samkaka 1. La bénéficiaire se rappelle qu’avant l’arrivée des bornes fontaines, la corvée d’eau empêchait à leurs enfants d’aller régulièrement à l’école et surtout à l’heure. « Nous remercions l’Unicef de nous avoir simplifié la vie en nous évitant de parcourir des distances pour aller chercher de l’eau », ajoute –elle.
L’eau, une denrée transversale de renforcement de la résilience
L’avènement des mini AEP dans les villages a boosté les secteurs sociaux de base telle que l’éducation et la Santé. A l’école primaire de Samakaka centre, les élèves parlent du changement constaté dans leur cadre d’apprentissage. « Avant, il n’y avait pas de l’eau ici à l’école. En cas de soif, je vais à la maison. Aujourd’hui, l’eau est avec nous, nous effaçons le tableau et nous faisons nos besoins à l’aise. Ça nous a évité la corvée d’eau qui nous empêchait d’être à l’école à l’heure…, » se réjouie Saratou Rabé Abdou, Elève en classe de CE1 à l’école primaire Samakaka centre.
Etant un établissement à canine scolaire, l’Ecole Samakaka centre salue à plus d’un titre son raccordement à une borne fontaine souligne son directeur Ibrahim Safiana Malam Manzo. « Avant l’arrivée de ce point d’eau, nous achetons un tonneau d’eau par jour. Nos latrines sont lavées, les enfants boivent de l’eau potable. Nos enfants sont propres maintenant, ils boivent de l’eau potable et cette eau est utilisée pour la préparation des repas à l’école. L’effectif des élèves a même augmenté grâce à l’absence des corvées d’eau…, » a laissé entendre le premier responsable de l’établissement.
La santé a été aussi positivement impactée avec la construction des mini- AEP multi villages. Pour Rakia Hassane, matrone au Centre de Santé Intégré de Samkaka, le changement est là, palpable. « Maintenant nous avons de l’eau à satiété pour bien accomplir notre travail. Je me sens très soulagée dans mon travail. Quel qu’en soit l’heure à laquelle une femme accouche, je n’ai aucune inquiétude sur l’eau pour laver le nouveau-né…», dixit la matrone.
L’Administrateur Délégué de la commune rurale de Gafati et Zermou Sidibé Gorko Amadou a salué l’avènement des 11 mini-AEP dans sa commune. Des réalisations qui couvrent l’entité administrative à 80%, un véritable motif de satisfaction pour le premier responsable de la commune. ‘’Quand l’Unicef n’était pas là, il n’y avait qu’une seule mini adduction d’eau potable. Mais maintenant, on est à 11. Donc même si on ne couvre pas toute la commune à 100% on est à 80%. On peut dire que vraiment l’Unicef a beaucoup fait. ». L’Administrateur Délégué s’est félicité des autres appuis apportés par l’Unicef au profit des centres de santé intégrés de sa commune. Il a par ailleurs souhaité que les 20% restants des localités de sa commune soient dotés à leur tour des mini-AEP multi villages. Le Maire de Gafati a cependant déploré le Problème de délégation en ce qui concerne la gestion des points d’eau avant d’annoncer que la Mairie est en train de solutionner le problème.
Adji Sala Tidjani Ousmane est agent municipal au service eau, hygiène et assainissement de la commune rurale de Gafati. Il a pour rôle de suivre la gestion entre le délégataire et la commune. Au stade actuel, le seul problème se situe au niveau du fontainier indique-t-il.
Hygiène et assainissement, deux éléments clés pour le bien-être des populations
Renforcer la résilience, c’est aussi améliorer le cadre de vie des populations à travers l’hygiène et l’assainissement. A cet effet, le financement BMZ a permis de mettre fin à la défécation à l’air libre dans le département de Kantché. Dans cette localité, l’appui de l’Unicef a permis de mettre en place une initiative locale de fabrication des produits en matière de confection des latrines. La construction des toilettes latrines et son importance fait l’objet de sensibilisation sur la radio communautaire de la ville.
Ibrahim Maman, habitant de Kantché touché par la sensibilisation s’est enfin décidé à payer du matériel pour construire une latrine chez lui. Ces dalles produites localement avec l’appui de l’ONG DEMI-E vont certainement booster la construction des latrines. Ibrahim se porte volontaire pour sensibiliser à son tour ses semblables sur l’utilité d’une latrine. Maman Sani Souley, chef de service hygiène et assainissement de Kantché intervient sur la radio pour conscientiser les populations sur l’importance de l’hygiène et assainissement surtout en ce qui concerne l’utilité des latrines.
Le chef de canton de Kantché honorable Amadou Issaka a égrené tout un chapelet des secteurs dans lesquels intervient l’Unicef. L’autorité traditionnelle d’évoquer le changement apporté grâce à l’Approche Totale Pilotée par la Communauté (ATPC) qui a donné des résultats satisfaisants. La dotation de plusieurs villages en mini adduction d’eau potable constitue également un élément de satisfaction relève le chef de canton de Kantché.
De 2020 à aujourd’hui, les fonds BMZ ont permis de réaliser 20 systèmes AEP dont 20 mini-AEP multi villages. Le raccordement aux systèmes d’adduction d’eau potable de 67 écoles et 4 centres de santé au profit de 109 971 personnes dans les 4 communes de Gafati, Koléram, Yaouri et Kantché.
S’agissant des latrines 108 blocs de latrines à deux cabines de type GHM et VIP ont été construites dans 49 écoles et 9 centres de santé dans les quatre communes cibles, Gafati, Koléram, Yaouri et Kantché. Des réalisations qui ont positivement impacté la vie de 8471 élèves dont 4268 filles et 4203 garçons.
Issa Adjojo Nana Fatchima
Envoyée spéciale