L’école nigérienne reste paralysée ces dernières semaines par des grèves répétitives de la dynamique du secteur de l’éducation. Pour la troisième semaine consécutive, la Dynamique des syndicats du secteur de l’éducation regroupant plusieurs structures syndicales des enseignants a observé un mouvement de grève sur l’ensemble du territoire national. De 72 heures de grève, les syndicats membres de la dynamique sont passés à cinq jours de grèves, paralysant l’école publique à quelques jours des examens de fin d’année.
Face à la situation marquée par une rupture totale de dialogue et aux impacts que peuvent avoir ces débrayages sur le déroulement de l’année scolaire et surtout sur les examens de fin d’année, plusieurs acteurs appellent à la responsabilité et à la reprise des négociations.
La Confédération des Travailleurs du Niger (CDTN) note avec amertume le désintéressement total du gouvernement à faire des efforts substantiels pour parvenir à un accord avec les syndicats regroupés au sein de la Dynamique, malgré la paralysie des écoles affectées par les récentes grèves. La CDTN interpelle le gouvernement quant à sa responsabilité face à l’impasse qui bloque l’école publique à la veille des examens scolaires. La centrale syndicale qui apporte son soutien au mouvement des enseignants invite les deux parties à reprendre les discussions et mettre en avant l’intérêt de l’école et du pays pour parvenir à un accord qui prendra en compte les préoccupations des enseignants.
Une autre inquiétude est venue du comité Directeur de l’Union des Scolaires Nigériens (CD-USN) qui estime le contexte préoccupant et lance un appel solennel aux ministères en charge de l’éducation et de la formation afin qu’ils prennent la mesure de la gravité de la situation. Il faut « rompre avec l’inertie et rétablir un véritable climat de dialogue fondé sur l’écoute et la responsabilité. » a défendu le CD -USN dans un communiqué de presse en date du 2 juin 2025.
Le CD-USN de s’inquiéter davantage et de dénoncer : ‘’Ce que nous observons aujourd’hui sur le terrain est d’autant plus alarmant qu’il révèle une inégalité croissante entre les élèves du public, qui suivent plus les cours, et ceux du privé, dont les établissements fonctionnent normalement ». Le CD-USN va plus loin en proposant la création d’un comité permanent de dialogue pour l’éducation et la formation. Une telle instance permettrait d’anticiper les tensions scolaires dans ce secteur clé, de traiter les désaccords en amont et de consolider un climat apaisé et inter-opératif dans le milieu éducatif.En dehors de ces voix, d’autres acteurs de l’éducation, du côté de certaines organisations de la société civile que des parents d’élèves appellent à un dialogue urgent avant le pourrissement de la situation.
Face à ces appels incessants au dialogue, le gouvernement semble réceptif. Dans une correspondance en date du 4 juin 2025, le Ministre de l’Enseignement Supérieur, de la Recherche et de l’Innovation Technologique Pr. Mamadou Saidou convoque la réunion du comité interministériel de négociation. Il réunira la partie gouvernementale et les partenaires sociaux du secteur de l’éducation et de la formation. La réunion est annoncée pour le mardi 10 juin 2025 à partir de 16 heures dans la salle des banquets du cabinet du Premier Ministre.
Ibrahim Moussa