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Déstabilisation du Sahel : Le Général Tiani dénonce une conspiration internationale

Le samedi 31 mai 2025, le Président de la République, Chef de l’État, le Général d’Armée Abdourahamane Tiani a accordé un entretien en trois langues (Français, Hausa, Zarma) à la Radio et Télévision Nationales (RTN). L’entretien en français qui a duré 3 heures 29 minutes d’horloge a porté sur la complexité de la situation sécuritaire préoccupante de l’Alliance des Etats du Sahel en général et du Niger en particulier, les enjeux géopolitiques et géostratégiques dans le Sahel, la Force Unifiée de l’AES et d’autres préoccupations nationales relatives à l’exploitation de nos ressources minières et pétrolières et aux relations avec les pays voisins.

Dans un langage franc et sans détour, le Président Tiani, une fois de plus a démontré le vaste complot au centre duquel se trouve le Niger, avec, indiquait-il, des acteurs des déstabilisation bien connus que sont la France, l’Union Européenne, les USA sous l’administration Biden, le Bénin, le Nigeria, la Côte d’Ivoire auxquels s’ajoutent les terroristes financés, armés et formés par l’ancienne puissance colonisatrice, a accusé le Chef de l’Etat nigérien. Il a relevé les efforts déployés par les forces de défense et de sécurité qui se battent pour que le Niger reste debout, plaçant le combat qu’elles livrent sous le signe de ‘’la résistance’’ et la ‘’survie de nos Etats’’. Un sacrifice ultime qui mérite d’être soutenu en permanence au regard des enjeux par l’ensemble des nigériens et des peuples de la confédération jusqu’à la victoire finale.

Le Président de la République, Chef de l’Etat, le Général Abdourahamane Tiani a tenu d’abord à présenter ses condoléances à l’ensemble du Peuple nigérien pour les Forces de défense et de sécurité tombés sur le champ d’honneur et les populations civiles victimes de la barbarie des terroristes. Il a également exprimé toute sa compassion et sa solidarité à l’endroit du peuple nigérien et des FDS à qui il a rendu un vibrant hommage pour les sacrifices consentis.

Abordant la question sécuritaire du moment avec des attaques de plus en plus rapprochées et des moyens de combat modernes dont disposent les terroristes, le Chef de l’Etat n’est pas passé par le dos de la cuillère pour accuser les puissances occidentales à la tête desquelles la France de mener une guerre de déstabilisation au Sahel.

Pour le Général de Brigade Abdourahamane Tiani, les pays de l’AES sont au centre d’une vaste conspiration qui va crescendo depuis les événements du 26 juillet 2023. Nous sommes en guerre, a-t-il rappelé : « C’est une guerre informationnelle, c’est une guerre de déstabilisation, c’est une guerre de néocolonisation qui est conduite avec le financement français, européen et occidental », a précisé le Président de la République.

‘’Depuis la création de l’Alliance des Etats du Sahel suivie de la Confédération, nous avons assisté à une intensification des actions contre nos Etats’’, a déroulé le Général Tiani Il fallait qu’un des Etats tombe, a-t-il soutenu, expliquant que « Ce qui se passe dans l’espace confédéral, c’est la résultante d’une réflexion profonde guidée par la défense des intérêts géostratégiques, géopolitiques de ces puissances coloniales qui sont prêtes à marcher sur les cadavres des citoyens africains de la confédération qui ne leur ont jamais déclaré la guerre ».

« La France a également infiltré tous les mouvements qui, initialement étaient appelés des mouvements indépendantistes, ensuite des mouvements djihadistes et enfin des mouvements terroristes », a expliqué le Général Tiani qui parle d’un «…repeuplement terroriste dans notre espace confédéral ». Par rapport à cette délicate question d’insécurité, le Chef de l’Etat estimait nécessaire de «…dire aux peuples de la Confédération et aux peuples africains qu’ils doivent être fiers malgré ce tapage médiatique, l’annonce de l’apocalypse qui se déroule présentement sur les territoires de la confédération»

«Nos peuples doivent être fiers de ce que nous avons réussi quand on sait que c’est une opération d’encerclement systématique de la confédération qui a été planifiée à travers les tirailleurs d’un autre âge ou leurs auxiliaires et sbires français, européens et occidentaux », a signifié le Général d’Armée Abdourahamane Tiani. Toutefois, le Président de la République Abdourahamane Tiani de rassurer : « C’est une situation que nous contrôlons, c’est une situation certes difficile, c’est une situation qui a des ramifications géostratégiques, géopolitiques d’intérêts néocolonialistes ». Nos peuples doivent être fiers de leurs forces de défense et de sécurité, a soutenu le Général Tiani.

La force unifiée de l’AES, une réalité

« La force unifiée des Etats de l’Alliance du Sahel (AES) est une réalité. C’est une force qui se met progressivement en place, c’est une force qui monte en puissance » a affirmé le Général Tiani. Par rapport aux armes que l’on retrouve sur les terroristes, le Chef suprême des Armées nigérienne a été catégorique ‘’Les armes des terroristes ne viennent pas des magasins de nos FDS, ce sont des types et modèles différents ». Cette histoire d’un armement pris sur les positions des forces de défense et de sécurité n’est qu’une légende, a soutenu le Général Tiani qui estime qu’’’il faut qu’on arrête de dire ce qui n’est pas soutenable’’.

A propos de la frontière nigéro-béninoise qui reste toujours fermée

A propos de la frontière nigéro-béninoise qui reste toujours fermée côté nigérien depuis les événements du 26 juillet 2023, le Général d’Armée Abdourahamane Tiani est resté intransigeant sur sa position. « La frontière avec le Bénin restera fermée tant que le Bénin ne comprendra pas que le combat que nous faisons, ce n’est pas contre lui que nous le faisons, c’est contre les troupes françaises de déstabilisation qui sont sur son territoire et qui peuvent nous nuire.»

 Des manquements des sociétés chinoises au Niger et du jeu trouble de l’Ambassadeur de Chine

Dans l’entretien qu’il a accordé à la RTN, le Président de la République Abdourahamane Tiani est revenu sur les raisons de l’expulsion des trois directeurs généraux des sociétés chinoises intervenant dans l’exploitation du pétrole. Ces directeurs ont méconnu la souveraineté du Niger, a-t-il affirmé. Le Chef de l’Etat a révélé aussi l’audit commandité par ses soins au niveau de la SORAZ, de la CNPC-NP et de WAPCO-Niger. Les résultats de l’audit ont révélé des écarts monstrueux de traitements salariaux entre les expatriés chinois et les nigériens, le refus de transfert de technologie, des dispositions de contrat ne garantissant pas les intérêts du Niger, entre autres.

Plus grave selon le Général Tiani, l’Ambassadeur de la Chine au Niger a joué un rôle trouble avec des groupes armés. Le Chef de l’Etat a indiqué à ce sujet les négociations entreprises suite à l’attaque du pipeline nigérien opérée le 21 juin dans la région de Tesker. La Chine était rentré en négociation avec Mahmoud Salah, a relaté le Président Tiani, afin d’obtenir la cessation des attaques du pipeline contre 10 millions de dollars.

Un autre cas cité par le Président Tiani concerne l’enlèvement d’un travailleur chinois de la CNPC, le nommé Zhao Wen Dong par le même groupe armé. Là aussi, des démarches ont été discrètement menées selon le Chef de l’Etat pour obtenir la libération du chinois enlevé. 15 millions de dollars et 150 véhicules de type Toyota 4X4 ont été mis sur la table de négociations avec les ravisseurs afin d’obtenir la libération du travailleur chinois. Malgré les contacts directs avec l’Ambassadeur de Chine au Niger lui notifiant les dérives observées par le Niger et l’interdiction formelle de négocier avec ces groupes armés, le Chinois Zao Wen Dong a été curieusement libéré le 22 mai et pris un vol pour la Chine.

‘’Voici le jeu-trouble auquel l’Ambassadeur de la Chine s’est livré’’ a soutenu le Président Tiani avant de déplorer « On nous accuse d’être des bagarreurs. Nous ne sommes pas des bagarreurs. Aucun pays conscient ne veut se voir mépriser ou sous-estimer surtout dans un pays où les autorités ont fait le serment de prendre Dieu à témoin entre elles et le peuple en cas de trahison des intérêts du peuple.» ; a conclu le Chef de l’Etat à ce sujet.

Une lutte pour la survie et la dignité

Au cours de l’entretien accordé par le Général d’Armée Tiani à la RTN, celui-ci a reconnu que ‘’ Nous enregistrons des pertes mais, nous savons que c’est le sacrifice à consentir pour nous libérer. Il faut que les peuples de la Confédération comprennent qu’aucune puissance au monde ne viendra pour faire la guerre à leur place’’. Pour le Chef suprême des armées, ‘’Il y va de notre survie…’’

‘’Le peuple est debout, le peuple doit rester debout parce que la cause est civilisationnelle. Ce n’est pas du superficiel.’’ A poursuivi le Chef de l’Etat qui attire une fois de plus l’attention des nigériens : « Il faut que les nigériens comprennent que les enjeux qui sont en cours dépassent tout ce qu’ils peuvent imaginer. Il faut que les nigériens comprennent qu’ils n’ont pas d’autres alternatives que de soutenir vaille que vaille leurs forces de défense et de sécurité qui meurent chaque jour pour les protéger».

C’est dire que les nigériens doivent encore se mobiliser autour des plus hautes autorités tout au long de ces épreuves redoutables qui exigent de nous tous un engagement patriotique sincère pour faire face collectivement à la situation.

Adoum Boulkassoum

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