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Scolarisation de la jeune fille : un engagement fort et décisif des chefs traditionnels

novembre 25, 2021 0 614

«Ne serait-il pas possible qu’à l’issue de ce symposium, vous preniez une résolution par laquelle vous vous engagez à ce que nul Chef de canton, nul Sultan, nul Chef de groupement ne prenne comme épouse une fille âgée de moins de 18 ans», avait lancé le Président de la République Mohamed Bazoum à l’endroit des Chefs traditionnels à la fin de son allocution officielle lors de l’ouverture symposium pour la mobilisation des leaders traditionnels autour de la transition démographique au Niger tenu à Niamey du novembre 2021 . Sourire aux lèvres, le Chef de l’Etat a lancé cette invitation comme un pari mais avec une forte dose de conviction. En effet, le Président Mohamed Bazoum n’a cessé d’établir un lien entre la scolarisation de la jeune fille et le mariage précoce au Niger. «…notre plus grand défi réside dans les faiblesses de notre système éducatif parce que le faible taux de scolarisation et le taux élevé des échecs scolaires ont pour effet de priver des contingents d'enfants et de jeunes, de réelles chances d'éducation» a rappelé le Chef de l’Etat en référence à son discours d’investiture. Mohamed Bazoum de faire remarquer que «La pression démographique qui s’exerce sur notre système éducatif est aussi nourrie par le mariage précoce des filles. Au Niger, près de huit filles sur dix se marient (77%) avant 18 ans et se retrouvent ainsi, pour l’essentiel, hors du système éducatif. Une telle situation concourt à entretenir notre élan démographique et à freiner notre capacité à prendre convenablement en charge les besoins des populations».

C’est fort du constat que ‘’Toutes les recherches sur l’expérience des différents pays montrent que les retombées positives de l’éducation des filles sont plus significatives pour elles-mêmes, pour leurs familles, pour leurs communautés et pour leurs pays, lorsque les filles terminent au moins le premier cycle du secondaire’’ que le Président de la République Mohamed Bazoum poursuit son combat pour la scolarisation de la jeune fille.

Convaincu que les leaders traditionnels sont de véritables Agents de changement il n’a pas manqué de leur lancer un appel : «Gardiens de nos traditions, vous connaissez mieux que quiconque combien celles-ci sont riches de modalités d’accueil, d’hébergement et de protection du voyageur, des personnes déplacées, des familles en détresse ou simplement en visite. Ces trésors de notre culture, nous pouvons, vous pouvez d’ores et déjà les utiliser pour lever l’obstacle que peut constituer l’hébergement pour une fille qui doit fréquenter un collège dans un village qui n’est pas le sien», a-t-il plaidé en parlant de la création des internats des jeunes filles qu’il a initiés.

‘’Je voudrais pouvoir compter sur votre engagement de chef traditionnel pour organiser, parrainer, ou soutenir toutes les formes d’hébergement qui peuvent permettre à une jeune fille d’un autre village de fréquenter un collège’’.‘’Sous votre protection, les jeunes filles seront à l’abri des risques qui font hésiter les parents. Un père qui sait que sa fille est la protégée du Chef est assurément plus confiant pour la laisser fréquenter un collège’’.

«…votre rôle dans cet effort national est grand, votre responsabilité irremplaçable. Je sais, vous connaissant, que l’Etat peut compter sur vous pour le bien de nos enfants et de nos communautés», a plaidé le Chef de l’Etat. Cet appel a été entendu par les Chefs traditionnels qui mesurent également le défi lié à la scolarisation de la jeune fille. C’est donc sans aucune hésitation que le symposium des chefs traditionnels a accédé à l’appel du Président de la République Mohamed Bazoum.

Dans la déclaration dite de Niamey, les leaders traditionnels se sont engagés à ne pas prendre pour épouse des filles de moins de 18 ans et à lutter pour empêcher le mariage des filles de moins de 18 ans. Un engagement fort et un pas décisif qui permettront certainement au Niger d’inverser la tendance en matière de classement du PNUD sur l’Indice du Développement Humain (IDH). Ils ont également demandé au Gouvernement l’harmonisation du cadre juridique sur le mariage avec les dispositions en matière d’égalité entre hommes et femmes contenues dans la Constitution et les instruments juridiques internationaux concernant le droit des femmes et des enfants auxquels le Niger a souscrits.

Larouedelhistoire.com

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