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Lutte traditionnelle Niamey 2021 : surprise, révélation, confirmation, la 42ème édition s’annonce alléchante

décembre 30, 2021 0 887

C’est ce vendredi 24 décembre 2021 que la 42ème édition du sabre national s’est ouverte à Niamey. Reportée pour cause de Covid-19 l’année passée, cette édition a regroupé toutes les régions comme d’habitude.

C’est le Premier Ministre, Chef du gouvernement Ouhoumoudou Mahamadou qui a lancé les activités en présence des membres du gouvernement.

Chants et danses pour agrémenter la cérémonie, les autorités ont appelé à plus de cohésion gage de paix et de sécurité pour le pays. Après la cérémonie d’ouverture avec faste à l’arène de luttes de Niamey, le public attend les premières confrontations entre les différents gladiateurs. Il faut le lendemain pour voir les combats qui ont, dès les premières heures, annoncé ce qui va être une compétition pas très relevée techniquement et tactiquement ? Qu’importe on assiste à des combats de haut niveau qui ont réservé des surprises inattendues.

La débâcle de Zinderoise ‘’ Un seul être vous manque et tout dépeuplé’’ disait Lamartine.

Longtemps avec Tahoua et Maradi région phare de la lutte au Niger avec l’émergence des grands noms de la lutte (Balla, Langa Langa, Badamassi et autres), la région de Zinder est devenue l’ombre d’elle-même.

Eliminée dès la troisième journée, l’écurie de Balla Harouna a péché par inexpérience, incompétence et médiocrité. Sans âme, sans leader charismatique, les coéquipiers de Dan Tella peuvent regretter l’absence de leur champion Tassiou Sani. Absent de cette édition pour cause d’une maladie mystérieuse, l’ex champion national avait déclaré forfait pour l’édition de Niamey. Mais Tassou Sani n’est-il pas l’arbre qui cache la forêt ? Car depuis un certain temps, Zinder tâtonne du fait de manque de talent. Il est loin le temps où la région délectait les arènes avec chaque année des jeunes pousses aux dents longues.

Mais oublier Zinder, d’autres régions et/ou les lutteurs ont confirmé tout le bien qu’on pense d’eux. L’exemple de Aibo Hassane est illustratif.

Aibo, le favori de cette édition ?

Il n’est pas loin d’être le favori numéro un quand il reste encore le champion Issaka Issaka, mais le jeune lutteur de Maradi impressionne. De par sa jeunesse, sa force physique, Aibo Hassane est devenu une terreur des arènes. Balayant tout sur son passage, le lutteur détecté par Sarkin Yaki de Maradi Abdou Harouna, a été pris en charge pour une formation de six mois avec l’expert international Malam Barka. Ce dernier a pu former son poulain en gobant tous les problèmes qu’il trainait avant.

Aujourd’hui Aibo même sans grande expérience fait figure des trois grands favoris de cette compétition. Ce ne serait donc pas une surprise de le voir remporter le sabre surtout qu’il est devenu encore la coqueluche du public.

Outre Aibo, il faut compter avec Issaka Issaka. Le colosse de Dosso. Redoutable et craint comme toujours, le triple champion national n’a peur de rien, au contraire, il est venu à Niamey avec la ferme conviction que rien ni personne ne pourra se mettre en travers de son chemin pour une quatrième couronne.

Mais attention à Ousmane Hassane de Tillabéri. Le champion en titre, même s’il ne convainc pas encore est une valeur sûre avec laquelle il faut compter.

Fort et doté d’une technique au-dessus de la moyenne, Janvier comme on l’appelle vient à Niamey pour répartir avec son sabre qu’il n’est pas pressé de lâcher (il l’a gardé d’ailleurs pendant deux ans). Sinon des lutteurs comme Mansour Issa de Diffa, Saley Daouda d’Agadez ne sont pas à négliger et peuvent créer la surprise. A surveiller aussi de près le jeune Zakirou de Tahoua.

Côté déception, on peut parler de Yacouba Adamou, Lawaly Dan tella, Dan Tambeye, Yahaya Kaka.

L’arrangement, l’autre problème !

S’il y a un problème qui préoccupe l’ensemble du monde de la lutte nigérienne, c’est bien sûr ce sempiternel problème d’arrangement.

Comment remédier ce problème ? Que faire face à cette gangrène qui mine la lutte au Niger ? D’année en année, ça ne fait qu’empirer. Manque de solution ou de volonté au plus haut niveau ? Il faudra bien qu’on s’asseye pour mieux poser le problème et trouver une solution définitive, sinon c’est l’avenir de la lutte qui est compromis au Niger.

Roufai Dandoua

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Dernière modification le jeudi, 30 décembre 2021 17:35
Ibrahim Moussa Illagamo

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