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Gestion du Conseil de la ville de Niamey : Dogari règne en maître absolu !

De toute évidence, le Président du Conseil de Ville de Niamey fait une mauvaise lecture des textes qui régissent le fonctionnement des collectivités en l’occurrence, «l’ordonnance portant code général des collectivités territoriales». Il entend régenter le Conseil de Ville de Niamey comme s’il s’agissait de son propre cabinet privé. Le député Maire, président du Conseil de Ville de Niamey, M. Moumouni Oumarou Dogari n’en fait décidément qu’à sa tête se comportant en souverain vis-à-vis de ses collègues Maires des différents arrondissements communaux de la ville et défiant également l’autorité de tutelle qu’est le Ministère en charge de l’intérieur.

Depuis qu’il trône, pour son deuxième passage à la tête de la ville de Niamey, les maires des cinq (5) arrondissements communaux, tous du même parti que lui, le MODEN F.A Lumana Africa, ne savent plus à quel saint se vouer.

Ils en sont arrivés à se demander sur la portion de pouvoir ou de prérogatives dévolue à eux par les textes en vigueur. Ces interrogations se sont renforcées à la suite des sessions budgétaires tenues à la fin du mois de décembre 2021 dont les délibérations ont été charcutées unilatéralement par le Député Maire, président du Conseil des villes de Niamey, à en croire des sources bien informées.

Dictat des budgets des arrondissements communaux

Les différents conseils des arrondissements communaux de la ville de Niamey ont tenu régulièrement des sessions du 1er au 4 décembre 2021 pour adopter leurs budgets de fonctionnement conformément à leurs attributions, l’adoption du budget d’investissement revenant au Conseil de Ville de Niamey.

Ce budget de par les textes fait l’objet d’une délibération qui à force exécutoire et qui doit être transmise au conseil de ville. Tous les cinq arrondissements communaux ont consacré à cette obligation. Dans les procédures édictées par les textes, ces budgets des différentes communes doivent être soumis à l’examen de la commission finance qui doit formuler des observations avant d’être soumis à l’appréciation du Conseil de ville.

Cette procédure, à en croire certaines sources n’a pas été suivie. Aucun Maire des cinq arrondissements communaux n’a vu un rapport produit par la commission Finance, apprend-on.

En lieu et place, le Député Maire a convoqué les différents Maires à une séance de travail le mercredi 29 décembre pour qu’ils présentent leurs budgets de fonctionnement. C’était en marge de la session budgétaire du Conseil qui s’est tenue du 27 au 30 décembre 2021. L’exercice auquel le Député Maire a soumis ses collègues Maires des arrondissements communaux, qu’il considère comme ses vassaux, était la projection à tour de rôle chacun de son budget. Au cours de cette séance insolite, lui seul avait la parole et pouvait apprécier le budget présenté en réduisant, sans autre explication, les inscriptions budgétaires. Les Maires éberlués regardaient le Député Maire faire, sans même avoir la possibilité de justifier ou d’expliquer quoique ce soit. Ce qu’on leur demande c’est juste d’exécuter et d’inscrire ce qui passe par la tête du Maire central. C’est dans cette atmosphère presque humiliante que les cinq Maires des arrondissements communaux de Niamey ont travaillé jusqu’à 22 heures le mercredi 29 décembre 2021, sortant à la fin de l’exercice avec des budgets made Président du Conseil de Ville, l’honorable Moumouni Oumarou Dogari en lieu et place des délibérations que leurs conseils respectifs ont adopté consacrant leurs budget de fonctionnement.

Un nouvel organigramme taillé sur mesure Deuxième acte posé par le Maire central, l’élaboration d’un nouveau chronogramme pour la ville de Niamey, malgré les mises en garde de l’autorité de tutelle. Le Président du Conseil de Ville de Niamey a, en effet, institué un nouveau chronogramme porteur de risque de conflit de compétences.

En plus d’un poste de Secrétaire Général Adjoint qu’il a créé, il a également institué des postes de directeurs adjoints au niveau des cinq (5) directions générales que compte la ville de Niamey.

Le plus scandaleux et flagrant, c’est le doublon de services qu’il a créé. Deux nouveaux services existant déjà dans l’organisation des communes ont été créés. Il s’agit du service des affaires sportives et culturelles et du service de l’environnement. Or au niveau de tous les arrondissements communaux, ces services déconcentrés existent déjà. Ce qui évidemment est de nature à créer des conflits de compétences entre les services déconcentrés de l’Etat et les nouveaux postes créés par le Président du Conseil de ville de Niamey.

Cette façon de faire est décriée en sourdine par les Maires et les élus municipaux qui n’osent pas broncher devant lui, tout débat contradictoire étant totalement absent. Un comportement qui conforte sa posture de maître absolu des lieux.

Adoum Boulkassoum

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