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4ème sommet extraordinaire de la CEDEAO : Les putschistes maliens dos au mur !

Les maliens et l’ensemble de la communauté ouest africaine avaient les yeux rivés sur Accra, la capitale ghanéenne, ce dimanche 9 janvier 2022. Les conclusions du double sommet (CEDEAOUEMOA) sont très attendues car très déterminants pour l’avenir du Mali, dirigé depuis août 2020 par des militaires.

L’attente a été longue pour le colonel Assimi Goïta et ses hommes, mais aussi pour les citoyens maliens qui voulaient savoir la décision qui sera prise à la réunion d’Accra, après la provocation de la junte militaire au pouvoir, qui a dépêché la semaine dernière un émissaire auprès du président en exercice de la CEDEAO, avec un chronogramme taillé sur mesure.

Sans surprise, les dirigeants de la Communauté Economique des Etats de l’Afrique de l’Ouest ont réagi énergiquement en donnant une réponse proportionnelle à l’acte posé par la junte au pouvoir au Mali. Sanctionnés à l’issue du sommet ordinaire de la CEDEAO du 12 décembre dernier, les responsables de la transition malienne sont cette fois-ci dos au mur avec les nouvelles mesures économiques et financières prises contre le Mali.

Le communiqué final ne laisse aucune issue aux autorités de la transition, qui, s’ils ne font pas profil-bas vont engendrer des souffrances inutiles à leurs populations qui seront les premières victimes des sanctions prises par la CEDEAO. Sur le plan financier, le 4ème sommet extraordinaire des chefs d’Etat et de gouvernement a décidé du gel des avoirs de la République du Mali dans les Banques Centrales et commerciales de la CEDEAO. Le Mali est suspendue de toute aide financière des institutions financières de la CEDEAO (BIDC et BOAD).

Sur le plan économique, la CEDEAO a décidé de suspendre le Mali de toutes transactions commerciales entre les pays de la CEDEAO, à l’exception des produits suivants : biens de consommation essentiels ; produits pharmaceutiques ; les fournitures et équipements médicaux, y compris le matériel pour le contrôle de la Covid-19 ; produits pétroliers et électricité.

A toutes ces mesures s’ajoutent la fermeture des frontières terrestres et aériennes entre les pays de la CEDEAO et le Mali. Sur le plan diplomatique, la réunion a décidé le rappel des ambassadeurs des pays de la CEDEAO du Mali.

Ces sanctions seront appliquées immédiatement et resteront en vigueur, a précisé le communiqué final. C’est pour la première fois, qu’une telle extrémité a été atteinte pour faire fléchir un gouvernement d’un pays membre de la CEDEAO qui s’écarte des directives de l’organisation sous régionale.

Les chefs d’Etat et de gouvernement d’appeler par la suite, l’Union Africaine, les Nations Unies et les autres partenaires à soutenir le processus d’application de ces sanctions et à continuer d’apporter leur soutien à une transition acceptable. Toutes ces sanctions ne seront levées qu’en fonction de l’évolution de la situation qui est inhérente à l’adoption d’un chronogramme acceptable pour le retour à un ordre constitutionnel normal.

Comme on s’y attendait la Communauté Economique des Etats de l’Afrique de l’Ouest n’a donné aucune chance aux autorités de la transition dans leur plan de s’éterniser au pouvoir. La balle est désormais dans le camp du colonel Assimi Goïta et ses amis s’ils décideront de revoir leur copie ou s’entêter dans leur position qui n’arrangera pas d’ailleurs le peuple qu’ils prétendent servir. Bien avant la tenue du 4ème sommet extraordinaire de la CEDEAO du 9 janvier 2022, les maliens sont divisés sur le dernier chronogramme de 5 ans proposé par la junte au pouvoir.

Une centaine des partis politiques et une soixantaine des structures de la société civile étaient sur le point d’organiser des manifestations pacifiques pour réclamer le départ des militaires au pouvoir, à partir du 27 février 2022, date initialement prévue pour la tenue des élections présidentielles qui consacreront le retour des civils au pouvoir.

La réaction du gouvernement malien ne s’est pas fait attendre.

Dans un communiqué du gouvernement de la transition, les autorités maliennes parlent de ‘’sanctions illégales et illégitimes prises par l’UEMOA et la CEDEAO…’’

‘’Le Gouvernement du Mali regrette que des organisations sous régionales ouest africaines se fassent instrumentaliser par des puissances extra régionales aux desseins inavoués’’ dénonce le communiqué du gouvernement de transition. La junte militaire de souligner aussi que ‘’Dans les heures à venir le Gouvernement du Mali prendra toutes les mesures nécessaires en vue de riposter à ces sanctions malencontreuses’’.

Au niveau de l’opinion publique tant au Mali que dans la sous-région ouest africaine, les avis sont partagés sur les mesures draconiennes issues du sommet d’Accra. Ce qui est sûr, c’est que Goïta et ses hommes sont désormais dos au mur entre d’une part les sanctions de la CEDEAO et d’autre part les multiples manifestations des forces vives de la nation demandant leur départ à partir du 27 février 2022.

Ibrahim Moussa

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