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La fermeture des sites aurifères de Tamou et Dan Issa crée du chômage

Il y a quelques semaines, le 18 octobre 2021 précisément, le gouvernement a décidé de la fermeture totale du site aurifère de Tamou dans le département de Say et demandé l’arrêt immédiat de toute forme d’exploitation artisanale ou semi mécanisée sur les carrières.

Même si la nouvelle a été ressentie comme une hécatombe chez les orpailleurs, il n’en demeure pas moins que ces derniers étaient plus ou moins préparés psychologiquement sur la fermeture de cette mine artisanale du fait de la persistance de la rumeur qui circulait déjà dans leurs milieux.

Les raisons principales avancées par les autorités sont liées à l’insécurité ambiante dans la zone. En dehors du fait que le département de Say soit déjà en état d’urgence, il a été signalé la présence de plusieurs éléments de groupes terroristes dans la réserve du parc de W et sur le long de la frontière entre le Niger et le Burkina Faso.

Après est venu le tour du site Kandago dans la commune rurale de Dan Issa, d’être fermé également par les autorités, après le drame du 8 novembre 2021 au cours duquel une vingtaine d’orpailleurs ont perdu la vie, suite à l’effondrement de plusieurs puits.

Quelques jours après un autre accident de moins envergure a eu lieu sur le même site.

La semaine dernière, le gouvernement a reconduit ces mesures de fermeture au cours de la réunion du conseil des ministres du 06 janvier2022. Parallèlement les réflexions vont se poursuivre sur les textes législatifs et réglementaires devant régir l’exploitation semi mécanisée de ce métal précieux mais également sur les mesures de sécurisation de ces différents sites et les bonnes pratiques sur ces lieux selon les conclusions du conseil des ministres.

Sauf que ces mesures de fermeture des sites, quoique justifiées, créent un sérieux manque à gagner à l’Etat et un chômage pour les jeunes. En effet selon certaines statistiques c’est plusieurs milliers de jeunes qui trouvent une occupation sur ces sites et qui gagnent un peu d’argent pour subvenir à leurs besoins et de ceux de leurs proches. En plus des ouvriers qui forent les puits de nuits comme de jours, il se développe plusieurs petits commerces de tout genre autour de ces mines entre vendeurs de nourriture, monnayeurs, transporteurs etc…. Même les collectivités engrangent des retombées parce que les exploitants paient régulièrement les taxes et autres droits.

Avec la fermeture des sites toute cette jeunesse s’est retrouvée au chômage et dans le désœuvrement total, exposée à toutes les tentations d’aller grossir les rangs des coupeurs des routes et autres bandits de grands chemins. Ce qui est sûr, beaucoup d’entre eux, totalement désespérés, sont allés vers les sites du Mali et du Burkina Faso parce que n’ayant aucune autre activité à faire, de surcroît avec une saison agricole gravement déficitaire.

Il est urgent donc que les autorités accélèrent les réflexions pour permettre une réouverture dans les plus brefs délais de ces sites avec un dispositif de sécurisation des lieux plus fiables et des textes qui réglementent l’activité, car la fermeture risque de créer des désagréments encore plus difficiles à gérer.

Adoum Boulkassoum

Dernière modification le mercredi, 19 janvier 2022 22:39

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