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Transport interurbain : Ces bus qui ôtent l’envie de voyager

juillet 28, 2021 0 1217

S’il y a un secteur dans lequel le Niger a enregistré des progrès ces dernières années, c’est sûrement celui des transports. A l’espace d’une décennie, plusieurs compagnies de transport ont fait leur apparition, facilitant du coup le déplacement d’une localité à une autre et  d’un pays à un autre.  

Pour booster ce secteur, le gouvernement accorde aux compagnies des transports une subvention de centaines de millions de FCFA dans le but de faciliter la mobilité des citoyens et de leurs biens.   

L’avènement de ces moyens des transports modernes pour un pays aussi vaste que le Niger est à saluer tant sur la commodité qu’offrent ces bus aux passagers que la possibilité de voyager avec des départs à des heures un peu plus flexibles.

Néanmoins, l’engouement  tant suscité par le voyage par bus est en train de s’émietter à cause  de l’orgueil de certains agents qui opèrent au niveau de ces compagnies de transport. Parmi les  actes qui révoltent plus d’un voyageur, figurent le non-respect des passagers, la mauvaise conduite et plus grave, les accidents tragiques de la circulation qui entrainent des morts et des blessés.

Après les épisodes des accidents récurrents de la compagnie Rimbo Transport Voyageurs, c’est STM qui endeuille aujourd’hui des familles avec des accidents à répétition. Ces derniers jours, la compagnie a enregistré trois accidents en l’espace de trois (3) semaines, soit une moyenne d’un accident par semaine.

Même si les résultats des enquêtes sur les causes des accidents des bus n’ont jamais été portés à la connaissance de l’opinion publique, l’excès de vitesse et la mauvaise conduite sont pointés du doigt par les passagers eux-mêmes.

S’agissant de l’excès de vitesse, il est indéniable que les chauffeurs de toutes les compagnies en ont fait leur principale ligne de conduite. L’intolérance entre les chauffeurs qui engagent des courses poursuites sur des axes dangereux en très mauvais état est de tout temps décriée par les passagers.

Certes les responsables de ces compagnies sensibilisent leurs employés mais visiblement tout laisse à croire que les  consignes reçues restent juste dans les gares.

Quelles soient d’envergure ou pas, les compagnies des transports nationales font du respect des passagers le cadet de leurs soucis.

Samedi 11 juillet 2021, les passagers du bus spécial Niamey-Agadez ont eu pour leur compte. Ces derniers ont qualifié leur voyage d’un ‘’vol non-stop’’ et l’expérience avec la compagnie SONITRAV qui pour certains est  la première risque d’être  la dernière.

Sur les 1000 kilomètres du trajet qui sépare Niamey d’Agadez, une seule escale a été opérée par le chauffeur, celle du poste de police à la sortie d’Abalak, soit les ¾ du trajet. C’était une journée pénible pour les passagers.  Ces derniers ont manqués toutes les  prières de la journée ainsi que les pauses santé et déjeuner.

Un voyage qui dure une journée et demie avec nuitée à Amatatal compte tenu de la dégradation avancée d’une majeure partie du tronçon, ‘’le vol spécial’’ du bus de la compagnie SONITRAV qui a quitté le poste de police de Niamey à 5H du matin était arrivé à 20H à Agadez, le même jour.

Un véritable exploit pour le chauffeur, mais un calvaire pour les passagers qui étaient rentrés épuisés et stressés du fait qu’ils ont raté les prières de la journée et la faim terrible avec laquelle ils étaient arrivé à destination.

Le chauffeur du bus spécial Niamey-Agadez n’est pas un cas isolé. Tout laisse croire que la compagnie SONITRAV est réputée pour son manque de considération envers les passagers.

Le 19 juillet dernier sur l’axe Zinder-Niamey, les passagers étaient désagréablement surpris des conditions du voyage. C’est un bus en surcharge avec des personnes et des bagages dans les allées qui a quitté la gare.

Loin des annonces publicitaires qu’elles passent dans les médias, les compagnies de transport interurbain sont loin d’offrir aux passagers la moindre considération encore moins le confort qu’il chante en longueur de journées. Aujourd’hui, ils sont nombreux les nigériens qui  non aucune  envie de voyager à bord de ces tombeaux roulants.

Ibrahim Moussa

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Dernière modification le mercredi, 28 juillet 2021 07:52
La Rédaction

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