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Coup d’Etat au Burkina Faso : la démarche prudente de la CEDEAO

février 02, 2022 0 481

Cinq (5) jours après le coup de force qui a renversé le président Roch Marc Christian Kaboré, la Communauté Economique des Etats de l’Afrique de l’Ouest (CEDEAO) a tenu un sommet virtuel pour apprécier l’évolution de la situation au pays des hommes intègres.

A l’issue du sommet extraordinaire virtuel du 28 janvier 2022, l’organisation sous régionale a pris des décisions qui vont de l’exclusion du Burkina Faso de l’organisation à l’envoi d’une mission civile et militaire dès le lendemain avant d’annoncer la tenue d’un autre sommet en présentiel le 3 février prochain à Accra.

Conduite par le vice admiral Seth Amoama, la délégation des Chefs d’Etat-major des pays membres de la CEDEAO a rencontré les membres du Mouvement Patriotique pour la Sauvegarde et la Restauration (MPSR) et le président de la transition, le lieutenant-colonel Paul-Henri Sandaogo Damiba.

La délégation de l’organisation sous régionale affirme suivre avec une attention particulière la situation qui prévaut actuellement au Burkina Faso au regard de l’actualité dans la sous-région marquée par des changements politiques nés de la crise sécuritaire et de ses répercussions sur les populations.

A l’issue de la rencontre, les membres du MPSR ont expliqué aux émissaires de la CEDEAO que les récents changements politiques intervenus répondent aux attentes des populations en termes de sécurité, de refondation de la Nation burkinabé, et des valeurs de la République.

Après le séjour de 48 heures des chefs d’état-major à Ouagadougou, ça sera le tour d’une délégation ministérielle de la CEDEAO d’aller à la rencontre du nouvel homme fort du Faso.

Tout ce ballet diplomatique prouve la prudence optée cette fois-ci par la CEDEAO dans la résolution de la crise burkinabé.

Sortie médiatique de Jean Claude Kassi Brou

Quelques heures après la tenue du sommet virtuel de la CEDEAO sur le Burkina Faso, le président de la commission de la CEDEAO M. Jean Claude Kassi Brou était l’invité du journal de l’Afrique de la chaine TV5 monde.

Dans sa sortie médiatique, le diplomate ivoirien a répondu aux attaques dont fait l’objet l’institution qu’il dirige après les sanctions infligées contre le Mali le 9 janvier 2022 et l’avènement du coup d’état au Burkina Faso.

M. Jean Claude Kassi Brou a expliqué aux téléspectateurs que la CEDEAO travaille sur la base de ses textes notamment le protocole additionnel sur la démocratie et la bonne gouvernance dont les citoyens de la CEDEAO ignorent dans leur grande majorité le contenu.

S’agissant des sanctions contre la junte malienne, Jean Claude Kassi Brou d’expliquer qu’elles sont les conséquences du non-respect de la parole donnée des putschistes d’organiser les élections dans un délai de 18 mois.

La CEDEAO n’a pas pour mission de sanctionner les populations dans les Etats membres, à chaque fois qu’elle intervient pour sanctionner un pays, c’est parce que les textes auxquels les pays ont souscrits ont été violés et la CEDEAO ne peut pas fermer les yeux la dessus, a martelé le président de la commission de la CEDEAO.

En attendant le sommet du 1er février prochain à Accra, la CEDEAO est pour le moment dans une posture de prudence avec les militaires au pouvoir au Burkina Faso.

Pour plusieurs observateurs de la situation sociopolitique en Afrique de l’Ouest, malgré que le bras de fer entre l’organisation sous régionale et les putschistes maliens, n’a pas empêché l’avènement d’un autre coup de force dans la région, les sanctions donneront à réfléchir sur le délai de la transition à fixer par les putschistes burkinabé.

D’ores et déjà, des voix s’élèvent chez certains responsables du régime renversé pour demander à la CEDEAO de ne pas sanctionner sévèrement le Burkina Faso.

Ibrahim Moussa

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Dernière modification le mercredi, 02 février 2022 13:36
Ibrahim Moussa Illagamo

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