Le 9 Janvier 2022, la Communauté Economique des Etats de l’Afrique de l’Ouest (CEDEAO) a pris des lourdes sanctions économiques et financières contre le Mali. Ces sanctions sont la conséquence du refus des autorités de la transition de respecter l’agenda qu’ils se sont fixé, pour un retour à l’ordre constitutionnel en mars 2022.
C’est au moment où la CEDEAO et la Communauté internationale attendaient le déclenchement du processus électoral qui devait aboutir à la tenue des élections présidentielles au mois de Février 2022, que l’émissaire de la junte au pouvoir, le Ministre des Affaires Etrangères Abdoulaye Diop atterri à Accra pour soumettre à la CEDEAO un nouveau chronogramme qui s’étalera sur cinq (5) ans. Le lendemain de la prise des sanctions, Assimi Goïta et ses amis colonels ont, dans leur baroud d’honneur, essayé de montrer à l’opinion nationale malienne qu’ils ont pris des dispositions pour contrecarrer l’ensemble des sanctions imposées par la CEDEAO.
Dans le même ordre d’idée, certains fils du pays notamment les opérateurs économiques et autres richissimes hommes d’affaires étaient rentrés dans la danse qui pour mettre des camions à la disposition du gouvernement pour l’acheminement de certaines marchandises depuis la Mauritanie ou la Guinée dont la frontière n’a pas été fermée du fait que le pays est aussi suspendu des instances de la CEDEAO.
A entendre les responsables de la transition et les ‘’révolutionnaires’’ qui les soutiennent sur les réseaux sociaux, l’on s’attendait à une résistance du Mali sur tous les plans face aux sanctions de la CEDEAO. Mais voilà moins d’un mois seulement, les effets des sanctions commencent à se faire sentir et la réalité commence à apparaitre après l’euphorie et le semblant d’union sacrée autour des autorités de la transition.
Ce 1er février 2022, le Ministre de l’Economie et des Finances du Mali a informé les investisseurs que, le Mali n’a pas pu s’acquitter d’un paiement de 2,6 milliards de F CFA sur le marché financier régional. Le ministre des finances affirme que le pays dispose des fonds suffisants, mais ne pas pouvoir accéder au marché financier à cause des sanctions de la CEDEAO.
Ces sanctions se font également sentir au niveau des ménages avec la flambée des prix des produits de grande consommation. Pour peur de l’inflation, plusieurs argentiers du pays se bousculent devant les banques pour retirer le maximum de leurs dépôts. Les banques elles-mêmes commencent à s’inquiéter d’éventuels manques de liquidité et les salaires des fonctionnaires risquent aussi d’être compromis pour les mois à venir.
Si en 2012, le pays a résisté aux sanctions sur une période de 10 jours, l’on se demande cette fois-ci pendant combien de temps tiendra le pays qui déploie un ballet diplomatique au niveau de certains pays pour éviter l’asphyxie. La population commence déjà à manifester son inquiétude comme c’est le cas des vendeurs de coton qui est la deuxième ressource d’exportation du pays après l’or.
Ibrahim Moussa