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L’ECOMOF 2022 : Pour la transformation des produits miniers et pétroliers au sein de l’espace CEDEAO

février 17, 2022 0 647

Après Accra en 2015 et Abidjan en 2018, Niamey accueille, du 16 au 18 février 2022, la 3ème  Edition du Forum des Mines et du Pétrole de la CEDEAO (ECOMOF 2022). La cérémonie d’ouverture a eu lieu en présence du Premier Ministre, Chef du gouvernement  Ouhoumoudou Mahamadou, du Ministre d’Etat nigérian pour les Ressources pétrolières, Chief Timipre Sylva, des présidents des institutions de la République du Niger, des députés nationaux, du Ministre du pétrole, de l’Energie et des Energies Renouvelables, Mahamane Sani Mahamadou, de la Ministre des Mines du Niger, Mme Ousseini Hadiza Yacouba, et de plusieurs autres personnalités sous-régionales et continentales.

Placée sous le thème, ‹‹ intégration des industries minières et pétrolières dans le développement des chaînes de valeur régionales ››, la présente édition a vu, aussi, la participation de nombreux exposants et une multitude d’experts du monde des industries extractives.

En s’adressant à l’assistance, le Premier Ministre, Ouhoumoudou Mahamadou,  a attiré l’attention des Etats sur la nécessité de transformer les ressources minières et pétrolières au sein de l’espace CEDEAO afin de mettre fin à l’extraversion de l’économie des pays membres.

Pour sa part, Sédiko Douka, Commissaire des Energies et Mines de la CEDEAO, a, au nom du Président de la Commission, Jean Claude Kassi Brou, remercié les plus hautes autorités nigériennes pour avoir contribué à la réussite de l’événement régional. Il a, par après, indiqué que « l’évènement qui nous rassemble ce jour, à savoir le Forum des Mines et du Pétrole de la CEDEAO (ECOMOF), s’inscrit dans le cadre de la mise en œuvre d’un texte communautaire majeur à savoir, la politique de développement des ressources minérales de la CEDEAO adopté en 2021 par ses organes statutaires ».

D’après le Commissaire de Energies et Mines de la CEDEAO, le Traité révisé de la CEDEAO précise qu’en tant que peuple, nous, citoyens de cette zone, souhaitons « créer une région sans frontière, une région fondé sur la bonne gouvernance et où nous avons la capacité d’accéder à nos ressources et les exploiter grâce à la création d’opportunités pour un développement durable ».

A cette fin, a indiqué le Commissaire, « la Commission de la CEDEAO met en œuvre un ensemble de mesures et actions décidées par les Chefs d’Etat et de Gouvernement qui ont permis de progresser considérablement dans son programme d’intégration régionale ».

S’exprimant à son tour, Madame Ousseini Hadizatou Yacouba, Ministre nigérienne des Mines, a, après avoir souligné tout l’honneur qui est au Niger d’accueillir cette 3ème  édition de l’ECOMOF, a salué la présence remarquable de tous les participants.

Elle s’est réjouie « de l’occasion que vous nous offrez de nous enrichir de votre analyse et de vos orientations pour un meilleur traitement des questions des mines et du pétrole dans l’espace CEDEAO, où des progrès sont à faire en termes d’échanges d’expériences, de coopération Sud – Sud et de création d’un marché intégré et ouvert des produits pétroliers et miniers ».

La Ministre des Mines a, par la suite, précisé que « l’acceptation par notre pays d’abriter la présente, édition s’explique aisément, dans la mesure où les objectifs d’ECOMOF rejoignent notre volonté d’ouverture à l’investissement extérieur et notre politique de promotion du potentiel minier et pétrolier nigérien »

Le Niger a été, pendant des décennies, un des plus gros producteurs de l’uranium. Ce minerai de haute importance stratégique est exploité par la Cominak et la Somaïr dans un partenariat multipartite, associant des groupes Japonais, Espagnols, Chinois et Français.

Outre les réserves minières en cours d’exploitation, le Niger dispose d’importantes ressources inexploitées d’uranium, de phosphates, de fer, etc.

Il recèle également des centaines d’indices de divers métaux tels que l’argent, le platine, le cuivre, le molybdène, le lithium, le nickel, le cobalt, le chrome, le titane, le vanadium, le manganèse, etc.

Mahamane Sani Mahamadou, Ministre nigérien du Pétrole, de l’Energie et des Energies Renouvelables, en même temps Ministre Champion de l’ECOMOF, a, en ce qui le concerne, insisté de prime abord sur les différentes étapes qui ont permis au Niger et à la Commission de la CEDEAO d’organiser cette 3ème édition de l’ECOMOF.

En effet, selon lui, « pour cette édition, la candidature de la République du Niger a été retenue, puis un protocole d’accord fut signé le 04 novembre 2019 entre la CEDEAO et notre pays. Initialement prévu se tenir en septembre 2020, le Forum a vu plusieurs reports suite à l’état d’urgence sanitaire instauré dans plusieurs pays de la sous-région pour cause de pandémie de la COVID- 19. Après plusieurs échanges entre les parties, les dates du 16 au 18 février 2022 ont été retenues pour le déroulement de l’évènement à Niamey ».

Il a, ensuite, déploré que l’Afrique soit actuellement pauvre de ses matières premières malgré ses immenses potentialités. « Elle n’en sera riche, que lorsqu’elle saura les transformer et maitriser l’essentiel de la chaine de valeur » a-t-il martelé.

Le continent africain, exporte, selon Mahamane Sani Mahamadou, ses matières premières, donc des produits à faible valeur ajoutée et importe des produits finis, qui ont une forte valeur ajoutée. « Ce déséquilibre, cette asymétrie qui dure depuis des décennies, est une des sources de notre appauvrissement » s’est-il indigné. Comme solution pour sortir l’Afrique de cette situation, il propose aux citoyens africains d’œuvrer « à renforcer la chaine de valeur aussi bien au niveau national, régional que continental ».

Mahamane Sani Mahamadou a indiqué que le défi majeur, face aux exigences du développement économique et social dans l’espace CEDEAO, est de débloquer et d’élargir l’impact positif de l’exploitation des ressources minières et pétrolières, « en captant une part toujours plus importante de la valeur ajoutée créée, et éviter « les corridors économiques » ».

En ce qui concerne particulièrement le pétrole, « cela passe en particulier par l’identification et la mise en œuvre de solutions suivant trois axes principaux: Le développement du contenu local au niveau national et régional, la transformation et l’utilisation de ces ressources, là encore, au niveau national et régional, la construction d’infrastructures transfrontalières ou bénéficiant à la sous-région », a-t-il expliqué.

Le Niger produit depuis 2011 près de 20.000 barils de pétrole brut par jour qui sont transformés par la SORAZ. Il exporte les produits raffinés vers les pays de la sous-région comme le Nigéria, le Mali et le Burkina Faso.

Par ailleurs, grâce au projet de pipeline Export Niger-Bénin d’une longueur de 2000 km et d’une capacité de 150.000 barils jour, le Niger exportera dans un premier temps, 90.000 barils par jour. Le coût global de construction de cette infrastructure est de 2,2 milliards de dollars auxquels il faut ajouter plus de 2 milliards de dollars de travaux de surface au niveau des champs pétroliers d’Agadem. Le pipeline Export Niger-Bénin génèrera d’énormes retombées économiques à travers les emplois locaux et le recours à des entreprises locales dans les deux pays. Le projet aura un impact national et sous-régional important.

A la cérémonie d’ouverture, une visite guidée a conduit le Premier Ministre et les autres participants au forum de Niamey au niveau de nombreux stands d’exposition.

BBE

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Dernière modification le jeudi, 17 février 2022 08:40
Ibrahim Moussa Illagamo

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