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Cherté des produits de grande consommation : le Premier Ministre promet des dispositions pour contenir des prix consensuels

mars 03, 2022 0 775

Face à la cherté des produits de grande consommation, le Premier Ministre, Chef du gouvernement Ouhoumoudou Mahamadou, sur instruction du Président de la République, a rencontré les opérateurs économiques et les représentants des associations de défense des consommateurs.

La rencontre s’est déroulée en présence des responsables des services des régies financières notamment la Douane et la Direction Générale des Impôts.

Contexte sécuritaire, covid-19, la guerre entre la Russie et l’Ukraine, augmentation du prix du fret à l’international, insuffisance et vétusté du parc automobile, facture certifiée, patente synthétique et autres taxes ont constitué le principal menu qui était sur la table au cours de la rencontre du mercredi 02 mars 2022 entre le Premier Ministre Chef du gouvernement et ses interlocuteurs.

Cette rencontre qui rentre dans le cadre de la poursuite du dialogue engagé par les autorités avec les différentes couches socioprofessionnelles a pour but de trouver une solution à l’inflation des prix des produits de première nécessité à exactement un mois du début du mois de ramadan, période propice pour la spéculation des prix des denrées de première nécessité par certains commerçants.

Toutes les parties étaient unanimes par rapport au contexte mondial caractérisé par la pandémie de la covd-19 et tout récemment la guerre en Europe de l’Est entre la Russie et l’Ukraine comme principale cause de renchérissement des prix de certains produits à travers le monde.

A la mauvaise récolte sur le plan national s’ajoutent d’autres maux tels que le fléchissement des prix au niveau du fret et un parc automobile vétuste et insuffisant sur le corridor béninois. Ces deux facteurs ont impacté dans l’acheminement des marchandises sur le territoire nigérien.

A en croire les opérateurs économiques, le stock de marchandises en cette veille de Ramadan au niveau de la ville de Niamey est de 20.000 tonnes alors qu’un tonnage de 100.000 tonnes est actuellement bloqué au niveau du port de Cotonou. D’où le cri de cœur des commerçants auprès du gouvernement pour intercéder auprès des autorités béninoises afin de faciliter le déchargement des bateaux transportant les marchandises destinées au Niger.

Le transport terrestre est un autre pan qui impacte ces derniers temps sur la flambée des prix. Les 2/3 des véhicules qui desservent le Niger appartiennent à des expatriés et avec l’avènement de la construction du pipeline Bénin-Niger, beaucoup de transporteurs ont préféré ce contrat ainsi que celui du transport du coton au détriment du transport des marchandises des opérateurs économiques nigériens. Ce déficit des camions a été signalé au Premier Ministre Chef du gouvernement en vue de songer au renouvellement du parc automobile du Niger. Selon des statistiques, le transport coute 300 milliards de F CFA chaque année aux opérateurs économiques nigériens.

Des actions et propositions concrètes

MVC

Face à ses interlocuteurs, le Premier Ministre Ouhoumoudou Mahamadou a notifié les actions déjà entreprises par le gouvernement pour atténuer les souffrances des populations. Il a évoqué les trois (3) volets qui vont de la distribution gratuite ciblée des vivres, la vente à prix modéré et la mise à la disposition aux éleveurs de 80.000 tonnes d’aliments bétail.

Les opérateurs économiques par la voix du Président de la Chambre de commerce M. Sidi Mohamed ont exhibé leurs doléances. Il s’agit principalement d’ajourner le bilan certifié, surseoir à la taxe d’importation du lait en poudre et revoir l’application de la facture certifiée qui devait concerner que les entreprises totalisant un chiffre d’affaires de 100 millions de F CFA par an, la détaxation de la farine du blé et revoir à la baisse le dédouanement de certains produits qui se fait actuellement à hauteur de 74% de leurs valeurs marchandes.

Au titre de propositions de sortie de crise, les intervenants ont dans leur écrasante majorité mis l’accent sur la nécessité pour le Niger d’engager une révolution agricole pour que le pays devienne un grand exportateur des céréales non pas un importateur comme c’est le cas aujourd’hui.

Face aux conséquences du changement climatique et à la politique de certains pays voisins d’interdire l’exportation des céréales, seule une production en abondance à l’interne peut sécuriser les populations, ont insisté plusieurs intervenants.  

Après plus d’une heure (1) d’horloge d’échanges,  le Chef du gouvernement a affirmé prendre bonne note des propositions des uns et des autres.

Il a assuré l’engagement du gouvernement à tout faire pour que les prix baissent ou soient au moins maintenus tel quel car le gouvernement verra ce qu’il pourra faire dans la limite du possible pourvu que ça n’affecte pas la programmation du budget de l’année en cours. Il a annoncé que le ministre du commerce et celui des finances seront instruits dans ce sens.

Il est attendu de ces échanges qui vont se poursuivre entre les opérateurs économiques et leur ministre de tutelles des résultats qui vont aboutir à la baisse des prix de produits de première nécessité d’ici le début du mois de ramadan qui va commencer dans les semaines à venir.

Signalons que cette rencontre intervient quelques jours seulement après la rencontre entre le Ministre du Commerce Alkache Ahada et les opérateurs économiques. Ce dernier a sillonné d’ailleurs les différents lieux où sont stockées les marchandises afin de constater la disponibilité des produits.

Ibrahim Moussa

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Dernière modification le jeudi, 03 mars 2022 20:31
Ibrahim Moussa Illagamo

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