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Rencontre Premier Ministre/opérateurs économiques : l’Initiative 3N et les structures de souveraineté alimentaire interpellées !

Face à la cherté de la vie qui frappe de plein fouet les consommateurs Nigériens, sur instruction du Président de la République Mohamed Bazoum, le Chef du Gouvernement a rencontré les opérateurs économiques en vue de trouver un début de solution au problème.

Face aux mesures protectionnistes prises par certains gouvernements de la sous-région ouest africaine d’interdire les exportations des céréales, les participants à la rencontre d’échanges du mercredi 2 mars 2022, ont soulevé l’épineuse question d’une vraie politique agricole au Niger. Pour ces opérateurs économiques qui scrutent les marchés pour aller s’approvisionner en céréales avec la crise sécuritaire qui a empêché aux paysans du Nord du Nigéria d’exploiter leurs champs et les mesures conservatoires des pays comme le Mali, le Burkina Faso et la Côte d’Ivoire, la seule solution à long terme et durable pour le Niger est de relancer la grande irrigation et les cultures de contre saison.

A l’unanimité les intervenants à la rencontre du centre des conférences Mahatma Gandhi de Niamey, autour du Premier Ministre, Chef du Gouvernement, ont dit sans ambages que seule une véritable révolution agricole pourra sortir le Niger de la situation de dépendance alimentaire à laquelle il est confronté  depuis des décennies.

Même si les intervenants, n’ont pas nommément cité l’Initiative les Nigériens Nourrissent les Nigériens, toute la salle a compris qu’ils veulent mettre en évidence les insuffisances de l’ambitieux programme mis en place par l’ancien Président de la République Issoufou Mahamadou et qu’il a d’ailleurs doté des moyens conséquents pour faire aboutir cette politique qui n’a d’autre but que d’assurer la souveraineté alimentaire du Niger.

Mais après dix (10) ans de mise en oeuvre, tout laisse à croire que les résultats sont mitigés. En dehors de quelques actions phares qui relèvent plutôt de la communication et des initiatives individuelles, menées dans le cadre de cette politique, la grande masse des nigériens qui ne manque pas d’ambition dans ce sens, ne parvient pas à bénéficier de l’expertise et de l’appui de l’initiative 3 N, un programme ambitieux qui avait pour objectif que sécheresse ne rime plus avec famine au Niger.

C’est qui est encore paradoxal, c’est qu’en dehors de l’initiative 3 N, qui devait en 10 ans apporter un changement significatif en boostant la production agricole en mettant un accent particulier sur les cultures irrigués, des structures qui existent depuis des décennies comme l’Office National des Aménagements Hydroagricoles (ONAHA) ne bénéficient pas des moyens conséquents pour faire atteindre au Niger son objectif ultime de souveraineté alimentaire.

Et pourtant cette structure a fait ses preuves sur des périmètres irriguées en contribuant à promouvoir des cultures irriguées de masse aux agriculteurs.

Même le Projet RINI qui avait pour mission de produire suffisamment du riz afin d’arrêter l’importation de cette céréales à l’horizon 2023 ne fait plus parler de lui.

C’est dire que dans ce contexte de crises multiformes où les Etats se replient sur eux-mêmes, frappés par les dérèglements climatiques, la pandémie de la COVID-19, la crise économique mondiale et l’insécurité, le Gouvernement doit prendre en compte les observations formulées en vrac par les opérateurs économiques qui connaissent plus que quiconque les dures lois du marché.

Les opérateurs économiques Nigériens sont persuadés, et ils l’ont affirmé devant le chef du gouvernement entouré de son ministre de commerce et du président de la chambre de commerce, que le Niger ne finira pas avec la cherté des produits de grande consommation s’il n’adopte pas une véritable politique agricole qui empêchera l’importation des produits de grande consommation.

La rencontre entre le Premier Ministre Ouhoumoudou Mahamadou et les opérateurs économiques, a été bénéfique pour les deux parties car en dehors des propositions faites pour atténuer dans l’immédiat les souffrances des consommateurs, il a été posé le débat de la politique agricole à mener afin de résoudre à long terme la dépendance du pays sur le plan alimentaire dans cette nouvelle ère où l’autosuffisance alimentaire constitue un autre défi de taille après celui de l’insécurité.

Adoum Boulkassoum

Dernière modification le vendredi, 04 mars 2022 15:21

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