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Fonds BMZ pour le renforcement de la résilience au Sahel (Niger) : les interventions multisectorielles intégrées de l’Unicef soulagent les populations à Diffa

Face aux multiples défis (sécuritaire, alimentaire, sanitaire, éducatif, climatique…) auxquels elles font face, les communautés au niveau de la région de Diffa ont plus que besoin des soutiens de l’Etat et de ses partenaires au développement. Devant ces urgences, le Fonds des Nations Unies pour l’Enfance (UNICEF), avec l’appui du gouvernement allemand à travers le financement BMZ, a mis en place un paquet d’interventions multisectorielles intégrées afin d’atténuer les souffrances des populations dans la région de Diffa qui fait face à l’insécurité depuis 2015.

Nutrition, protection, WASH, éducation, santé, urgence tels sont les secteurs dans lesquels l’Unicef appui le gouvernement nigérien du niveau central au niveau déconcentré et décentralisé. Les interventions de l’Unicef ont donné du baume aux cœurs des populations qu’elles soient autochtones, déplacées internes ou refugiées. Diffa, Mainé Soroa, Chétimari et Geskérou sont les quatre (4) communes de la région où la résilience communautaire a été véritablement renforcée par l’Unicef.

 A Mainé Soroa, chef-lieu de la commune urbaine du même nom, le paquet d’interventions multisectorielles a donné des résultats probants. Le comité de veille communautaire à travers son point focal, l’honorable chef de canton de Mainé Soroa, Abdou Katchiéllou Katiella Gasso s’est réjoui des résultats obtenus depuis sa mise en place, il y a de cela un peu plus d’un an. «En tant que point focal, je suis satisfait des impacts positifs engrangés par le projet. Les populations ont été suffisamment sensibilisées sur la Covid-19 (823 alertes), sur l’importance de l’Etat civil (déclaration de naissance, mariage et décès), sur l’importance des consultations pré et post natales, l’arrêt du mariage des enfants», s’est réjoui, le chef de canton de Mainé Soroa.

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Très édifiées par le travail du comité de veille, les femmes fréquentent de plus en plus les centres de santé. L’hôpital de District a été doté des médicaments et du matériel dont un appareil de laboratoire de haute technologie, le GenXpert. Cet appareil permet de faire plusieurs examens PCR sur la tuberculose, l’hépatite et le VIH surtout chez les nourrissons. L’avènement du GenXpert est un ouf de soulagement pour le corps médical. «Cet appareil est un acquis pour la communauté dont elle doit s’en occuper et pérenniser », a affirmé Dr Oumarou Batchiri Alio, Médecin Chef à l’Hôpital de District de Mainé Soroa.

Pour la prise en charge des patients, l’hôpital de district dispose d’un stock en médicaments qui sont dispatchés aux relais communautaires qui les acheminent jusqu’au fin fond du département. Cette provision trimestrielle est constituée de 143 cartons du paracétamol, 138 cartons d’amoxicilline, 510 caisses pour la conservation et 5 réfrigérateurs solaires. Toute cette gamme des produits rentre dans le cadre du Programme Elargi de Vaccinations (PEV).

Au CSI quartier château dans la commune urbaine de Diffa, les relais communautaires sont à pieds d’œuvre pour sensibiliser le maximum des femmes sur la fréquentation des centres de santé. Cet exercice quotidien a pour objet d’amener les mères à accepter de se faire dépister pour prévenir et traiter à temps, toute maladie à l’instar du VIH qui se transmet de la mère à l’Enfant.

«Nous sensibilisons les femmes pour les consultations pré et post natales en mettant l’accent sur la prise du fer, de l’Albendazole, la vaccination antitétanique et la transmission du VIH de la mère à l’Enfant. Aujourd’hui, nous pouvons dire que le taux de transmission du VIH de la mère à l’enfant a drastiquement chuté du fait que la maladie est détectée à temps. De 40% en 2020, le taux de contamination est passé à 14% en 2021…», a laissé entendre Mme Fati Adi, relai communautaire au quartier château. «Les sensibilisations auxquelles nous prenons part ont beaucoup contribué à éveiller nos consciences et aujourd’hui, nous constatons nous-mêmes les résultats chez nos enfants», s’est réjouie Falmata, la trentaine révolue, venue en consultation au CSI Château.                                               

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Pour une meilleure prise en charge des nouveaux nés, le financement BMZ a permis à l’Unicef d’équiper le Centre de Santé Mère et Enfant de Diffa en le dotant des matériels de dernière génération. Avec un taux de prévalence de malnutrition aigüe globale de 15% et de malnutrition aigüe de 3,2% de malnutrition sévère, des taux qui sont au-dessus du seuil d’urgence défini par l’OMS, l’Unicef a renforcé la prise en charge de ce volet qui a d’énormes conséquences sur la vie des enfants.

L’organisme onusien a implanté dans la ville de Diffa une unité de production d’une farine fortifiée appelée ‘’Garin Yara’’, qui se traduit par farine pour enfant en haoussa. Cette petite unité industrielle pilotée par une association de 35 femmes fabrique cette farine à base du mil, du soja, du niébé et de l’arachide au profit des nourrissons âgés de six (6) à vingt-quatre (24) mois.

L’’’usine’ de fabrication de ce complément alimentaire pour enfants a débuté ses activités il y a seulement trois (3) mois dans la ville de Diffa. Aussitôt sur le marché, le produit est très prisé compte tenu de son apport dans la lutte contre la malnutrition. Le produit inonde déjà les marchés de la localité avec une chaine de distribution qui s’est déjà tissée entre le fabriquant, les grossistes, les détaillants et les consommateurs.

La présidente du groupement féminin qui fabrique ‘’Garin Yara’’ Mme Malami Fati d’indiquer que l’avènement du projet d’Appui à l’alimentation des compléments nutritifs est une aubaine pour elles car ça leur permet d’avoir des revenus et sortir de la précarité dans laquelle végètent plusieurs femmes désœuvrées. ''Avant l’installation de l’unité de production de ‘’Garin Yara’’ dans la ville de Diffa, l’Unicef a réhabilité et appuyé une unité similaire à Mainé Soroa.

                                                                                                                                                      Gari

 La protection de l’enfant, une autre priorité pour l’Unicef

Le financement BMZ a permis à l’Unicef de mettre en place des mécanismes de protection de l’enfant dans la région de Diffa. A Awaridi, village périphérique de Diffa, une approche communautaire a été développée et mise en œuvre par la Direction Régionale de la Promotion de la Femme et la Protection de l’Enfant. Quarante (40) animateurs terrain sensibilisent les populations dans les quatre (4) communes du projet (Mainé, Geskérou, Chétimari et Diffa) sur les droits de l’Enfant notamment l’inscription et le maintien des jeunes filles à l’école, mettre fin aux mariages des enfants, l’importance des pièces d’état civil, la salubrité, les jardins communautaires et les activités génératrices de revenu.

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«Pour renforcer les mécanismes de protection de l’Enfant, la Direction Régionale de la Promotion de la Femme et de la Protection de l’Enfant a mis en place des comités villageois de protection de l’enfant», dixit Ali dan Baba Bachir, assistant technique programme ACPE à la Direction régionale. *

La protection des enfants pour l’Unicef, c’est aussi l’apprentissage à la fabrication du savon et de l’encens aux adolescentes déscolarisées ou non au niveau d’une ‘’Makaranta’’, école coranique du quartier festival en plein centre-ville de Diffa.

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L’accès à l’eau potable, la propreté des villages et des ménages figurent dans le paquet d’interventions de l’Unicef. En matière du WASH, la direction régionale de l’hydraulique de Diffa a bénéficié de plusieurs appuis A Ambouram Albarkaram, village rattaché de la commune urbaine de Mainé Soroa, l’Assainissement Totale Pilotée par la Communauté (ATPC) conduit par IDELA, une ONG de mise en œuvre, a été une réussite. Sur les 310 villages concernés par le Projet, l’opération a été déclenchée dans 252 villages dans un premier temps avant d’être étendue par la suite sur les 58 villages situés dans la zone rouge.

La fin de la défécation à l’air libre dans ces villages sera officiellement annoncée à l’occasion d’une cérémonie qui aura lieu dans les jours à venir, ceci fera de Mainé Soroa, l’une des premières communes urbaines du Niger certifiées FDAL, a indiqué Mohamed Ali, responsable WASH au bureau Unicef Diffa. «Nous avons bénéficié de la formation sur la propreté de nos maisons et de notre village pour prévenir les maladies causées par le manque d’hygiène. Aujourd’hui, les maladies liées au manque d’hygiène ont diminué dans notre village. Nous avons vu l’importance de l’arrivée de l’ONG IDELA» a avoué Adji Hassan, habitant du village de Amburam Albarkaram.

Débuté en mai 2021, après 15 mois de sensibilisation, 100% des ménages des 310 villages disposent des latrines et 110 villages sont actuellement certifiés à la défécation à l’air libre. Des sensibilisations sur l’hygiène menstruelle sont également ment faites dans les établissements scolaires.   

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 A Soucoundou, village de la commune urbaine de Mainé Soroa, l’Unicef a réhabilité le poste d’eau autonome, ce qui a facilité l’accès à cette denrée indispensable pour la vie en quantité suffisante et de qualité pour les populations et le bétail.

«Nous remercions l’Unicef. Nous avons souffert du problème d’eau et aujourd’hui l’Unicef nous a rendu la vie facile en dotant notre village d’une Muni AEP», dixit Zeinabou Mamadou, habitante de Soucoundou. A kadjimari et Malam Minari, deux villages de la commune rurale de Chétimari, les muni AEP multi village ont mis fin aux calvaires des populations pour l’accès à l’eau qui est aujourd’hui disponible de manière permanente et en abondance. L’accessibilité à l’eau a épargné  les enfants des  corvées d'eau au niveau des villages ce qui a occasionné l'assiduité et la ponctualité  de ces derniers à l’école. Les 18 bornes fontaines à 2 robinets chacune desservent 6250 personnes dans les villages raccordés. Pour tout couronner l’Unicef a équipé la Direction Régionale de l’Hydraulique d’un appareil qui permet de jauger de la qualité de l’eau.

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L’éducation, un secteur sur lequel l’Unicef mise beaucoup

En dehors de l’appui que l’Unicef apporte au quotidien au système classique éducatif, le fonds BMZ a permis de créer et/ou d’appuyer des Centres d’Educations Alternatives. 40 centres dans les communes BMZ ont permis de former 1359 adolescents et jeunes dont 602 filles. Dans la commune urbaine de Mainé Soroa, dix (10) centres CEA avec 30 apprenants chacun sont fonctionnels.

Une formation initiale aux jeunes filles et garçons déscolarisés et non scolarisés sur une durée de trois (3) ans en trois (3) phases est dispensée.

A l’école Toudou Wada dans la ville de Mainé Soroa, l’avènement des CEA est hautement apprécié. «Les CEA sont une initiative de l’Unicef qui a commencé avec 76 classes depuis 2012 dans la région de Diffa. Avec le déplacement massif des populations, les enfants hors école sont ramenés dans le système», a notifié Mahaman Laouel Bedouï, inspecteur de l’Alphabétisation et de l’éducation non formelle de Mainé Soroa. Les apprenants d’exprimer à leur tour, leur joie de fréquenter les Centres d’Education Alternatives (CEA).

«J’apprends à lire et à écrire. Je veux mettre à profit cet apprentissage qui va déboucher sur une formation professionnelle à l’issue laquelle j’apprendrai un métier qui va me permettre d’aider mes parents », a lâché Ousmane Saley, âgé de 16 ans et ressortissant de la localité nigériane de Gaïdam. Même vision pour mademoiselle Amina Saley venue de Gouré.                     

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Le chef du village de Toudou Wada, le président du COGES tout comme la directrice de l’école plaident pour la construction de plus d’infrastructures au profit dudit établissement compte tenu de l’importance des classes CEA dans la lutte contre l’ignorance chez les enfants. Une classe d’éducation alternative est aussi opérationnelle au niveau de l’école primaire du quartier festival de la ville de Diffa.

Le souci d’éduquer les enfants et surtout les jeunes filles dans la région de Diffa pour l’Unicef s’est également traduit par l’initiative du mentorat.

Les quatre (4) communes BMZ (Mainé Soroa, Diffa, Geskérou et Chétimari) totalisent 2000 filles issues des familles défavorisées qui sont prises en charge par des mentors pédagogiques et communautaires. Sur ces 2000 filles, 1200 sont du secondaire et 800 du primaire.

Le CES Kazelma Ousmane de la ville de Diffa totalise 331 filles encadrées par 10 mentors pédagogiques et 10 mentors communautaires. L’objectif de cette initiative est d’aider les filles dans l’apprentissage du français et des mathématiques qui sont deux disciplines qui constituent leur bête noire afin de les permettre de rester dans le système le plus longtemps possible.

« C’est les filles qui ont des moyennes faibles en français et en mathématiques que nous assistons avec des cours de remédiation» a expliqué Mme Tankoiro Zara, mentor pédagogique au CES Kazelma Ousmane. Sa collègue Mme Hassane Mariama qui s’occupe du volet communautaire qui met l’accent sur la vie sociale des filles et le respect des valeurs sociales d’exprimer toute sa fierté par rapport au mentorat qui va beaucoup aider ses filles dans leur vie actuelle et future.

Par la voix de leur camarades Melle Salma Laoualy Malam Amadou élève en classe de 5ème, les 331 filles mentorées du CES Kalzelma Ousmane, le mentorat est pour elles une opportunité à saisir pour combler leurs lacunes tant sur le plan pédagogique que social qui sont les deux volets du mentorat.

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Les interventions multisectorielles intégrées de l’Unicef ont touché la protection civile. Un atelier a été organisé au profit des cadres de commandement : gouverneur, préfets, maires et un certain nombre d’acteurs techniques sur l’élaboration du plan DRSEC et du plan communal du 14 au 18 février 2022 à Diffa.

Le Président du Conseil régional de Diffa M. Dalla Korodji de saluer les appuis apportés par l’Unicef dans les secteurs de la santé, la formation professionnelle, l’éducation et l’appui institutionnel. Il a d’ailleurs réitéré ses remerciements à l’endroit de l’Unicef pour avoir accepté d’accompagner sa ville dans l’organisation du forum régional sur la jeunesse ainsi que la conférence des collectivités territoriales qui constituent deux activités d’envergure pour le conseil régional.

                                                                                                                                               Korodji

Ibrahim Moussa,

Envoyé spécial

 

Dernière modification le vendredi, 18 mars 2022 12:11

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