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ECONOMIE : Les rumeurs sur la vente de la BAGRI persistent

mars 16, 2022 0 714

Il y a trois ans, des folles spéculations ont été entretenues sur un projet de vente de la Banque Agricole du Niger (BAGRI) dans les milieux financiers nigériens. Mais à cette époque certains responsables du ministère des finances ont vite fait de démentir l’information, pour indiquer qu’il s’agissait juste de petites manœuvres d’un groupe commercial privé mauritanien avec l’aide de certains nigériens qui voulait jauger ses chances de s’emparer de la BAGRI au franc symbolique, surtout que ladite banque venait de connaitre quelques difficultés de gestion, au point où elle a été placée en système d’administration provisoire pour se requinquer. Disons que c’était tout simplement un ballon d’essai qui n’a pas réussi.

Entre temps le débat s’est arrêté également sur toute idée de vendre la banque, probablement parce que les initiateurs de ladite opération ont entendu des échos très défavorables au niveau de l’opinion sur toute idée de brader ce joyau créé par les militaires du CSRD. Mieux la BAGRI a repris ses activités normalement dans le l’espace bancaire nigérien, au point d’afficher une nette embellie financière à la fin de chaque exercice ces dernières années.

Comme on dit «l’argent n’aime du bruit» et avec cette accalmie retrouvée, les partenaires de la BAGRI ont renoué avec elle en toute confiance. On était loin d’imaginer que le fameux groupe privé mauritanien n’a pas lâché prise et qu’il attendait la moindre occasion pour refaire surface.

Et voilà que depuis le mois de janvier de cette année 2022, les pourparlers ont repris pour de bon dans les couloirs du ministère des finances et on parle d’une reprise imminente de la BAGRI dans les tous prochains jours par le groupe privé mauritanien, celui-là même qui a déjà mauvaise presse au Niger pour avoir vendu à la Nigelec à coût de milliards deux turbines défectueuses, dont une à Niamey et une autre à Zinder. On signale aussi qu’il a une très mauvaise réputation dans la sous-région pour ces hauts faits d’arnaque et d’escroquerie.

Malgré tout, le dossier portant sur la vente de la BAGRI, selon certaines informations est très avancé au niveau du ministère de finances et ce, en toute opacité. Il ne reste que quelques détails techniques à régler avant de conclure la vente. Les mauritaniens eux de leur côté piaffent d’impatience pour prendre possession de la banque, ils multiplient les voyages sur Niamey et le lobbying sur place.

Il parait que le groupe en question bénéficie du soutien de deux opérateurs économiques nigériens teigneux et cupides qui font des pieds et des mains pour accélérer la matérialisation de cette transaction douteuse. Au niveau de l’opinion on s’interroge beaucoup sur les raisons qui peuvent justifier la vente de cette banque et de surcroit dans des conditions des plus obscures.

On se rappelle qu’à la création de ladite banque en avril 2011, en pleine transition militaire, il lui a été assigné comme mission : le financement agricole pour soutenir la politique de l’agriculture et de l’autosuffisance alimentaire. Et cerise sur le gâteau, les autorités de la 7ème  République ont créé l’initiative des 3N ; ce qui donne un bon attelage pour favoriser la production agricole.

Outre le financement agricole la BAGRI finance les producteurs du secteur de l’élevage et de l’artisanat. Dieu seul sait le nombre de petits producteurs, d’associations paysannes et autres coopératives ont bénéficié des financements de la BAGRI.

Bref il n’est point besoin de s’attarder à prouver le rôle important que cette banque joue dans le tissu économique nigérien. C’est une banque de proximité qui a pu pénétrer les milieux des nigériens à revenus faibles et moyens de par sa politique.

Après quelques années d’existence seulement la BAGRI compte parmi les banques les plus florissantes de la place. Elle a le plus grand nombre d’agences à travers le pays.

Elle vient de décrocher un financement de plusieurs milliards dans le cadre du Fonds Vert qui lui permettra de garnir davantage ses comptes. Gageons que les autorités ne vont pas tomber dans le piège de ces deux commerçants véreux, pour ne pas ne céder à cette supercherie.

Adoum Boulkassoum

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Ibrahim Moussa Illagamo

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