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Prise d’otages et attaques à l’arme blanche: retour à une méthode qui sonne la perte de vitesse de Boko Haram?

Depuis qu’ils sont malmenés par les Forces de Défense et de Sécurité avec des échecs répétitifs parmi lesquels, le cuisant fiasco intervenu dans la nuit du 28 au 29 Janvier 2022 à Chétima Wangou où ils ont perdu trois (3) véhicules, un autre véhicule abandonné et une dizaine d’éléments de Boko Haram tués, les terroristes de Boko Haram ont renoué avec leurs pratiques de départ à savoir : la prise d’otage et les attaques à l’arme blanche. Ces deux stratégies qui sont loin ’être nouvelles sont aujourd’hui vues par plusieurs observateurs comme des méthodes des représailles face à la perte de vitesse de l’organisation terroriste qui écume les pays du bassin du lac Tchad.

Les deux (2) premiers mois de l’année 2022 ont été marqués par une recrudescence de prise d’otages dans la région de Diffa. Selon des sources dignes de foi, cent cinquante (150) personnes ont été prises en otage par les éléments terroristes du 1er janvier au 28 février 2022. Ces kidnappings sont motivés par la demande des rançons par les groupes terroristes qui visiblement manquent énormément des ressources ces derniers temps, indiquent plusieurs spécialistes de la question sécuritaire au Sahel et dans le bassin du Lac Tchad.

Selon des sources bien informées, le groupe ISWAP qui semble être l’aile radicale du groupe né de l’éclatement de la branche du grand groupe initial qu’avait dirigé Aboubacar Shekau et qui ne fait pas de quartier a pour cible primaire au niveau de la région de Diffa, les travailleurs expatriés. Face à cette menace, tous les travailleurs humanitaires surtout européens et américains qui opèrent dans la région ont été contraints de regagner Niamey pour échapper à d’éventuels enlèvements des groupes terroristes qui misent gros sur cette catégorie de cible.

Au niveau local, elles sont nombreuses les familles dans la région de Diffa qui se battent pour payer les rançons après enlèvement des leurs. Un richissime commerçant de la région a payé un lourd tribut dans le payement des rançons suite aux enlèvements répétitifs des membres de sa famille, jusqu’à faire faillite.

Les assassinats à arme blanche refont surface

En représailles à leurs dernières mises en déroute par les éléments de la Force Mixte Multinationale dans la région de Diffa, les éléments d’ISWAP sont revenus à leur vieil amour du temps de Shekau, celui d’assassiner leurs cibles avec des armes blanches. Dans la nuit du lundi 7 au mardi 8 mars 2022, profitant de l’assèchement de la rivière Komadougou Yobé, les éléments de Boko Haram ont visité tard dans la nuit à pied et à cheval les villages de Lada, Assaga, Ngarwa, Fiego et Belatumbé, où ils ont assassiné à l’arme blanche une vingtaine de personnes et faisant plusieurs blessés.

A la suite de cette incursion, ils ont enlevé deux femmes dans deux villages dont l’une enceinte et l’autre n’a même pas une semaine de maternité. En venant à cheval et exécutant à arme blanche les paisibles citoyens, les terroristes trouvent ainsi une issue pour échapper à la riposte des Forces de Défense et de Sécurité, affirment plusieurs citoyens de la ville de Diffa qui reconnaissent que les terroristes sont en situation de difficultés face à la puissance de feu des éléments de la Force Mixte Multinationale (FMM) qui repoussent avec ardeur les tentatives d’incursions des éléments d’ISWAP.

Avec ce retour à leur ancienne méthode consacrée à l’utilisation du cheval et de l’arme blanche qui est encore plus dangereuse pour les populations, les terroristes veulent encore créer plus de psychose au sein des communautés qui pourtant ont renoué avec leur milieu naturel avec leur retour volontaire dans leurs villages respectifs en juin 2021.

Ibrahim Moussa

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