Il y’a trois mois les candidatures ont été ouvertes dans le cadre du processus de l’organisation des élections du futur Sultan du Katsina Maradi, après la disparition de l’Honorable Ali Zaki rappelé à Dieu, le 24 juin 2021. Cette fois-ci encore, comme pour la succession de l’Honorable Bouzou Dan Zambadi, plusieurs candidatures ont été enregistrées pour briguer le prestigieux fauteuil. Le ministère de l’intérieur a enregistré à la date d’aujourd’hui plus de soixante candidatures, en attendant leur validation.

La prochaine étape consiste à fixer la date de la tenue des élections pour départager les différents prétendants. Au Niger, plusieurs chefferies ont leur mode d’organisation de la succession, selon leurs US et coutumes. Pour le cas du Katsina Maradi, le collège électoral est composé de quatre grands électeurs qui sont le Yandaka, le Durbi, le Kaoura, et le Galadima. Cette coutume a toujours été respectée sur des générations pour la succession du Chef.

Sauf que pour l’élection du successeur de Ali Zaki, beaucoup d’observateurs craignent que le Ministère de l’Intérieur soit en face d’un imbroglio juridique. En effet, en érigeant les provinces de Maradi, de Tibiri, et Dosso en Sultanats, les militaires du CSRD alors au pouvoir en 2010 ont omis de modifier la loi pour déterminer les modes d’élection au niveau de ces chefferies qui ont chacun son mode spécifique bien connu d’organisation des successions au trône. Il se trouve parallèlement que la loi portant sur la chefferie traditionnelle au Niger dit en ce qui concerne les sultans qu’ils sont nommés par décret. Qui l’emportera entre la tradition et la loi ? Voilà la question que se posent beaucoup d’observateurs et qui retarderait l’organisation de la succession de l’Honorable Ali Zaki.

Pendant ce temps, les katsinawas piaffent d’impatience de voir se dénouer cet imbroglio qui ne manque certainement pas de solution.

Mato Mani