Hommage aux pionniers de l’enseignement supérieur
D’entrée de jeu, le Président de la République Mohamed Bazoum de faire l’historique de la création de cette institution. Le Chef de l’Etat a saisi l’occasion pour rendre un hommage mérité à l’ancien président de la République Diori Hamani qui en a eu l’initiative et aux premiers scientifiques nigériens qui ont posé le jalon d’un enseignement supérieur de qualité au profit de notre jeune nation. Parmi ces illustres dignes fils du pays, figurent, Boubacar Bah, Abdou Moumouni Dioffo, Issoufou Maman, Pierre Fulani…
Créée en 1971 sous l’appellation du Centre de l’Enseignement Supérieur avant de prendre le statut de l’université deux ans plus tard, l’Université de Niamey, la première du pays, a formé plusieurs cadres et hautes personnalités civiles et militaires. Le retard dans l’implantation d’un Centre de l’Enseignement Supérieur ne doit pas servir de prétexte pour que notre pays reste en queue de peloton en matière de l’enseignement supérieur, a affirmé le Président de la République Mohamed Bazoum. Le Chef de l’Etat de comparer la situation de départ et là où nous en sommes aujourd’hui.
Un diagnostic sans complaisance
«L’Université de Niamey était partie en force avec des enseignements de qualité, des professeurs de qualité, des formations tout autant de qualité, mais en mesure que le temps est passé, les effectifs des étudiants ont grossi mais les infrastructures, elles n’ont pas suivies ; pas plus que le corps enseignant. Nous sommes restés avec des infrastructures qui étaient des infrastructures de base, la vérité et les professeurs en nombre, en adéquation avec des effectifs d’étudiants très petits», a brossé le Président de la République Mohamed Bazoum. 50 ans après, l’heure est aujourd’hui au bilan et le Chef de l’Etat d’apprécier à sa juste valeur la situation qui caractérise l’université de Niamey.
Grève des apprenants et des enseignants-chercheurs sans raisons valables, années académiques interminables, chevauchement sans discontinue, bref tous les maux qui minent l’enseignement supérieur public ont été largement abordés par le Président de la République Mohamed Bazoum.
«Nous avons sur une seule année à l’Université Abdou Moumouni de Niamey, plusieurs promotions de 1ère année dans un certain nombre de facultés mais il arrive très rarement qu’un étudiant d’un certain nombre de faculté en tout cas finisse son cycle 1er et second et soutenir un mémoire de master II en 5 ans car c’est peut-être même pas possible. Ça c’est un symptôme d’un disfonctionnement sur lequel nous devons porter le regard nécessaire», dixit le chef de l’Etat.
Cette situation est amputée aux enseignants chercheurs mais également aux étudiants aussi. Pour le président de la République, la question de chevauchement des années ne peut être réglée que par les enseignants de l’Université. Mohamed Bazoum de déplorer le retard dans le recrutement des 171 enseignants dont il a pourtant donné l’aval mais qui traîne car à la date d’aujourd’hui, aucun n’a encore été recruté.
La thérapie du Président Mohamed Bazoum
Face au surnombre des étudiants dans les facultés, la solution est la construction des amphithéâtres dans l’immédiat pour donner de l’espace et de la capacité aux étudiants d’apprendre. Raison pour laquelle, le Chef de l’Etat a inauguré deux amphithéâtres de tente marocaine de 2000 places. Le souci ici pour le président de la République c’est mettre fin au chevauchement. « Moi mon vœux s’il vous plait serait que les années cessent de chevaucher à l’horizon 2023 que nous ayons une seule promotion de 1ère année, une seule promotion de 2ème année, et une promotion de licence et ainsi de suite et que ça soit la même chose au niveau des masters», a affirmé Mohamed Bazoum.
La question des infrastructures est désormais prise à bras le corps par le gouvernement qui envisage la création d’un nouveau campus vaste d’une superficie de 200 hectares. Cet important investissement comportera 2 amphithéâtres de 2000 places, 1 amphithéâtre de 1000 places, 1 amphithéâtre de 500 places et de 2 dortoirs de 600 places chacun. Un restaurant de 500 couverts aux annexes et un laboratoire équipé pour le compte de l’Université Abdou Moumouni de Niamey.
La construction des infrastructures touchera les universités de Zinder, Tahoua, Maradi, Tillabéri, Diffa et Agadez avec pour les 3 premières un amphithéâtre de 1000 places chacune et un amphithéâtre de 300 places chacune pour les 3 dernières universités. Totalisant près de 25000 étudiants, la nouvelle cité l’universitaire coutera la bagatelle somme de 31,8 milliards de F CFA. La concrétisation de ces infrastructures ci-haut énumérées contribuera de manière significative à l’amélioration des conditions de vie des étudiants ainsi que du corps professoral.
En 50 ans d’existence, c’est pour la 1ère fois que la plus ancienne des universités publiques du Niger bénéficie d’un projet de construction d’infrastructures à la fois et en un temps record.
Ibrahim Moussa