Tél.: +227 96 56 78 63 / E-mail : iboum79@gmail.com / Quartier Bandabari face SONITRAV

Bataille juridique pour la présidence du MODEN FA LUMANA : Une situation inédite dans la politique nigérienne !

C’est le moins que l’on puisse dire ! Des crises ont secoué des partis politiques au Niger, avec comme conséquence l’éclatement du parti en plusieurs tendances ou même donnant naissance souvent à d’autres formations politiques. Mais le cas du MODEN Lumana Africa de l’autorité morale Hama Amadou a quelque chose de spécial en ce qu’il n’enregistre pas pour l’instant l’abandon d’une aile pour une autre. Tous s’accrochent dans un combat à mort dans le contrôle de la direction du parti. Entre Août 2020 et Avril 2022, deux décisions de justice sont tombées dans le procès à rebondissement qui oppose messieurs Noma Oumarou et Tahirou Saidou dit parc 20 pour le titre du président par intérim du parti.

Dans le jugement civil rendu n°328/20 en date du 06/08/20, le Tribunal de Grande Instance hors classe de Niamey après le jugement au fond a dit que M. Tahirou Mounkaila n’a pas qualité de président par intérim MODEN-FA LUMANA AFRICA et que par conséquent les travaux de la Conférence Nationale Extraordinaire tenue le 21 septembre 2019 sont nuls et de nul effet.

Ce lundi 04 Avril 2022, la Cour d’Appel de Niamey a rendu l’arrêt n°52 dans l’affaire Tahirou Mounkaila et Saidou Tahirou contre Noma Oumarou. La Cour confirme le jugement attaqué ce qui veut dire, en termes clairs, que M. Noma Oumarou reste et demeure le Président par intérim du MODEN FA LUMANA AFRICA.

Cette décision de la Cour d’Appel qui vient confirmer le jugement en première instance est loin d’être une surprise pour les militants du MODEN FA LUMANA car c’était la raison qui a été évoquée par le Ministère de l’intérieur pour annuler les travaux du 3ème congrès du parti tenu le 4 Août 2019.

Au niveau du MODEN FA LUMANA le délibéré de ce lundi 04 Avril 2022 est un coup d’épée dans l’eau, une session extraordinaire de la Conférence nationale du parti avait été au préalable convoquée à la demande des deux tiers (2/3) des membres du Bureau Politique National conformément à l’article 56 des Statuts du parti. Ladite conférence s’est d’ailleurs tenue le 18 septembre 2020 au CCOG de Niamey.

Suite à ces assises, un président par intérim en la personne de Elhadji Aminou Mamani, Président de la Coordination régionale de Zinder a été élu. Sous la présidence de ce dernier, les travaux de la 3ème session ordinaire de la Conférence Nationale et du Congrès s’étaient déroulés au gouvernorat de Dosso, le 18 septembre 2019.

Par jugement N°62/2021 du 27 avril 2021, monsieur Noma Oumarou avait été déclaré coupable de résistance à l’exécution d’une décision de justice et avait été condamné à 3 mois d’emprisonnement avec sursis et 50.000 F CFA d’amende.

Malgré toutes ces décisions de justice dont la plupart sont en défaveur de M. Oumarou Noma, le délibéré de ce lundi 04 Avril 2022 casse la poire en deux. A le lire attentivement, M. Oumarou Noma dispose désormais de la légalité et Tahirou Saidou et consorts disposent eux de la légitimité au sein du parti.

Mais la légalité seule ne suffit pas pour Oumarou Noma car il n’est ni député encore moins un élu local donc sa marge de manœuvre est très réduite à partir du moment où il n’a aucune main mise sur l’appareil du parti.

Depuis l’avènement de la démocratie au Niger, c’est pour la première fois qu’on assiste à cette situation qui est inédite au Niger voire même dans le monde où deux responsables se partagent la légalité et la légitimité pour une même formation politique.

Une autre énigme à résoudre dans cet imbroglio politico-juridique est la nomination du Chef de file de l’opposition intervenue récemment et qui désignait Tahirou Saïdou comme la personnalité devant jouer ce rôle. Là-aussi, Noma Oumarou fort de son titre de président par intérim et des décisions de justice rendues en sa faveur a saisi la Cour d’Etat, estimant qu’il y’a manifestement un abus de pouvoir de l’autorité de tutelle. C’est dire que le feuilleton inter-Lumana n’a pas fini de livrer ses secrets.

Avant la décision du Conseil d’Etat devant trancher sur le chef de file de l’opposition, les deux protagonistes de cette affaire vont certainement se retrouver à la Cour de Cassation pour boucler la boucle.

Parc

 

 

Adoum Boulkassoum

Dernière modification le lundi, 04 avril 2022 21:52

Laissez un commentaire

Assurez-vous d'entrer toutes les informations requises, indiquées par un astérisque (*). Le code HTML n'est pas autorisé.