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Présentation de la feuille de route de la transition par le Premier Ministre burkinabé Albert OUEDRAOGO : Cinq (5) mois pour vaincre et convaincre!

Le Premier Ministre, Chef du gouvernement de la transition a présenté devant l’Assemblée Législative de la Transition la feuille de route de son gouvernement ce lundi 4 Avril 2022.

Cet exercice pour le moins délicat auquel il s’est adonné ne sera pas sanctionné par un vote mais répond à une exigence de l’article 18 de la Charte de Transition qui stipule que : «un mois après sa nomination, le Premier Ministre doit présenter la feuille de route de la transition devant l’Assemblée Législative de la Transition».

Après deux (2) mois de prise du pouvoir par la junte militaire dirigée le lieutenant-colonel  Paul-Henri Sandaogo DAMIBA, les burkinabé sont plus que préoccupés par la situation sécuritaire qui se dégrade de jour en jour.

Face au ras-le-bol des populations qui déjà commencent à dire que vaut mieux hier qu’aujourd’hui, les dirigeants du Mouvement Patriotique pour la Sauvegarde et la Restauration (MPSR) tentent de convaincre en envoyant le Premier Ministre devant l’Assemblée de la Transition pour présenter le document qui ‘’sortira’’ le Burkina Faso de l’hydre terroriste. Pour M. Albert Ouedraogo, dans cinq (5) mois exactement, les burkinabé verront le changement dans la lutte contre le terrorisme.

C’est un document de 29 pages dans lequel sont dégagés quatre (4) objectifs stratégiques assortis d’actions visant à atteindre des résultats précis au cours de la période de Transition.

Il s’agit de : Lutter contre le terrorisme et restaurer l’intégrité du territoire; répondre à la crise humanitaire; refonder l’État et améliorer la gouvernance et enfin, œuvrer à la réconciliation nationale et la cohésion sociale.

La lutte contre le terrorisme qui est la priorité des priorités va se traduire à travers le renforcement de l’efficacité de l’action militaire sur le terrain et à améliorer la collaboration entre les FDS, les Volontaires pour la Défense de la Patrie (VDP) et les populations. Le Premier Ministre d’indiquer dans ce cadre, la consolidation et l’établissement de partenariats stratégiques, ainsi que la réorganisation du dispositif de sécurité nationale sont en cours.

En ce qui concerne la coopération militaire, Albert Ouedraogo a opté désormais pour la diversification des partenaires, afin d’optimiser les atouts spécifiques de chaque partenaire. Pour reconquérir le pays aux mains des terroristes, des actions telles que: le renforcement de la coordination des dispositifs de renseignement et de la veille stratégique au sein du commandement, la création du Commandement des Opérations du Théâtre National, l’augmentation des effectifs renforcer les effectifs des FDS à travers des recrutements conséquents et Le rappel des militaires du rang et des sous-officiers admis à la retraite des années 2019 à 2022 rentre également dans ce cadre. Et pour plus de maillage sécuritaire, la feuille de route de la transition va s’appesantir également sur l’opérationnalisation de la politique de sécurité nationale et de ses instruments de mise en œuvre. D’ores et déjà le Premier Ministre d’informer les députés de la transition que le gouvernement a engagé d’importants projets d’équipements qui vont permettre de renforcer les moyens matériels et logistiques des FDS, construire de nouvelles infrastructures de sécurité et apporter un appui au déploiement de l’administration publique.

Le diagnostic de la situation sécuritaire est clair. Ceux qui attaquent sont les fils du pays. A cet effet, le gouvernement de la transition décide de la création de Comités Locaux de Dialogue pour la Restauration de la Paix. ‘’Ceci vise à créer les conditions de l’engagement de tous les Burkinabè en faveur d’un retour de nos frères et sœurs en rupture de dialogue avec la Nation’’, a laissé entendre le Premier Ministre devant les membres de l’Assemblée Législative de la Transition.

Avec plus de 1, 800 millions de déplacés interne, la situation humanitaire constitue le 2ème objectif de la feuille de route du gouvernement de la transition. Le Premier Ministre Burkinabé de saluer et féliciter les élans de solidarité multiforme développée par les partenaires qui, malgré les risques divers, sont sur le terrain et travaillent sans cesse à leur assurer un minimum de dignité.

«Mon Gouvernement, pour sa part, œuvre déjà à assister les PDI sur tous les sites d’accueil enregistrés par les services en charge de l’action humanitaire » annoncé Albert Ouedraogo.

S’agissant de la refondation de l’État et l’amélioration de la gouvernance qui constitue le 3ème objectif  de la feuille de route, le gouvernement burkinabé entend restaurer la confiance entre gouvernants et gouvernés, en redonnant à l’administration publique sa neutralité et son efficacité. De manière concrète, le gouvernement prendra des mesures suivantes: la suspension des recrutements sur mesures nouvelles en attendant une relecture des textes; la classification des fonctions techniques au sein de l’administration; la promotion des compétences techniques et des valeurs dans les choix des Directeurs généraux des entreprises et établissements publics de l’Etat; l’adoption des plans de carrière au sein de l’administration publique et enfin ;la stabilisation du nombre et de la nomenclature des ministères.

La réconciliation nationale est le 4ème  objectif à atteindre par les autorités de la transition.

A ce niveau, les mesures prioritaires que compte prendre le gouvernement du Premier Ministre Albert Ouedraogo concernent entre autres: l’accélération du traitement des dossiers pendants en justice; la lutte contre les discours haineux et la stigmatisation des communautés; la poursuite du processus de réconciliation nationale; la promotion des valeurs traditionnelles/locales de cohésion sociale et la communication non violente; l’éducation à la paix et à la citoyenneté.

La déclaration de ‘’politique générale’’ présentée par le Premier Ministre Albert Ouedraogo est perçue au niveau de l’opinion publique burkinabé comme chargée d’ambitions démesurées et risque d’être confrontée par le temps qui ne sera pas un allié de la transition.

S’agissant de la reconquête du pays, le délai de cinq (5) mois annoncé par le Premier Ministre pour en découdre avec les terroristes a été bien noté et gravé dans les esprits au Faso et le colonel Damiba et son gouvernement ont intérêt à accomplir leur promesse, faute de quoi, ils risqueront d’être vomis par l’opinion publique nationale qui n’aspire qu’à la paix et au retour des déplacés dans leurs localités d’origine.

Ibrahim Moussa

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