Imprimer cette page

Election de chef de canton de Bader Goula (Dakoro) : La population craint le pire

avril 10, 2022 0 850

Après le décès du chef de canton de Bader Goula Mahaman Aghali dit Wazodan, des nouvelles élections sont programmées pour le 17 avril 2022. Trois (3) candidats dont deux fils du défunt chef et un de ses neveux sont retenus dans le cadre de cette compétition. Selon la loi portant chefferie traditionnelle au Niger, c’est le gouverneur de la région qui assure la supervision du processus électoral. Ainsi, M. Chaibou Aboubacar, le nouveau gouverneur de la région de Maradi a tenu une réunion avec les représentants des trois (3) candidats pour le choix des bulletins et pour discuter sur le déroulement du processus électoral. Cette réunion a été l’occasion pour le gouverneur d’attirer l’attention des différents candidats ou leurs représentants sur la conduite à tenir pour éviter d’éventuels dérapages. De leur côté, les candidats ont profité également pour signaler au gouverneur toute situation qui peut perturber le processus. Ainsi, un des candidats a signalé au gouverneur une situation qui risque de compromettre totalement la tenue des élections  et  pire cette situation peut déboucher sur une grave crise si des dispositions ne sont pas prises urgemment pour circonscrire le problème. De quoi il s’agit ?

Selon les informations qui nous sont parvenues, un des candidats notamment le nommé Aboubacar Alfakay dit OFEN a ramassé tous les chefs de villages pour les séquestrer dans une villa à Maradi avec le soutien du richissime commerçant Sadi Kémil. D’ailleurs, un autre candidat le sieur Aboubacar Wazodan a fait appel à un huissier qui a fait le constat en bonne  et qui a établi un PV en bonne et due forme.

Déjà après le décès du défunt chef de canton, à la fatiha du 3ème jour M. Aboubacar Alfakay a mis en marche la machine du hold-up électoral. A cette époque déjà, il a regroupé une soixantaine des chefs de villages sur les 80 chefs de villages votant pour leur remettre une somme d’argent chacun et en contrepartie ces derniers ont prêté serment sur le saint Coran pour voter en sa faveur, indiquent des sources proches de la famille de la chefferie. Là aussi, un procès-verbal d’huissier a été établi. Au stade actuel, la HALCIA est informé pas à pas  de ce qui se passe à Badar Goula ; la gendarmerie de Dakoro, le préfet et le gouverneur de Maradi ont tous eu copie des différents PV établis par l’huissier sur le comportement de Aboubacar Alfakay.

La population de Badar Goula craint un embrasement de la bourgade si les autorités ne font rien pour mettre de l’ordre. D’ores et déjà, les partisans des autres candidats ont juré de tout faire pour bloquer le processus tant que les conditions d’équité entre les différents protagonistes ne sont pas respectées. Le plus inquiétant dans cette affaire selon certaines sources est que le gouverneur de Maradi M. Aboubacar Chaibou ne semble pas prendre la mesure du drame qui guette le village de Badar Goula.

A la suite de l’interpellation d’un des candidats sur les agissements de Aboubacar Alfakay, il semble que le gouverneur a répondu qu’il n’avait que son rôle ne pas de contrôler le mouvement des chefs de villages. Si cette situation s’avèrerait réelle, il y a lieu de déplorer cette insouciance, cette fuite de responsabilité du gouverneur. Espérons qu’au-delà de lui, le ministère de l’intérieur prendra toutes les mesures pour veiller au bon déroulement de ce processus pour préserver la paix et la quiétude des populations pour ne pas tomber dans une situation similaire à celle de Koygolo et de Garhanga pour les cas les plus récents.

Mato Mani

Évaluer cet élément
(0 Votes)
Dernière modification le dimanche, 10 avril 2022 16:49
Ibrahim Moussa Illagamo

Dernier de Ibrahim Moussa Illagamo