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Elections présidentielles françaises : Les alliances en France, une source d’inspiration pour les jeunes démocraties africaines

avril 27, 2022 0 561

Les 10 et 24 avril 2022, les français étaient appelés aux urnes pour élire leur président de la République. Ils étaient 45 millions d’électeurs qui ont départagé les douze (12) candidats au premier tour de la présidentielle du 10 avril 2022.

Un scrutin à l’issue duquel, le président candidat à sa réélection Emmanuel Macron est arrivé en tête suivie de Mme Marine Le Pen du Rassemblement national (RN). Tout comme en 2017, le deuxième tour a opposé ces deux candidats que tout oppose jusqu’à la question du pouvoir d’achat qui a constitué le principal sujet de la campagne.

Loin de nos tropiques, ce qui retient l’attention au cours de ces scrutins, c’est l’absence de contestations de résultats ou de recours intempestifs devant les juridictions compétentes. Mais le plus beau, c’est les soutiens spontanés, systématiques, sans condition, essentiellement basés sur des idées communes ou des proximités de programmes.

En observant de loin les élections françaises de 2022, les citoyens des anciennes colonies françaises d’Afrique, du moins ceux qui sont attachés aux principes démocratiques et républicains, ont été impressionnés par l’instantanéité avec laquelle, les candidats recalés au 1er premier tour ont donné séance tenante les consignes de vote. L’idéologie et les projets de société et surtout l’amour de la patrie ont été les seuls critères mis en avant par les politiques français pour soutenir les deux finalistes.

Tous les partis de l’extrême droite avec en leur tête Eric Zemour qui a recueilli 7% des voix ont soutenu logiquement la candidate du Rassemblement National, Marine Le Pen.

Les partis socialistes et tous ceux qui sont contre le projet de société de Marine Le Pen ont choisi de voter le candidat président Emmanuel Macron au second tour.

Le candidat de la France insoumise Jean Luc Mélenchon arrivé en 3ème position avec 20% des voix a demandé à ses militants et sympathisants de barrer la route de l’Elysée à Marine Le Pen, tout en s’abstenant de dire de choisir Emmanuel Macron parce que tout simplement il ne partage pas le programme que le candidat président a proposé aux français.

Nos jeunes démocraties africaines ont constaté d’elles-mêmes que la politique a une certaine vertu contrairement à ce qui se passe sur le continent où les jeux d’alliance se font sur la base des calculs basés sur des intérêts égoïstes que chacun des alliés va tirer en contre partie de son soutien.

Dès le soir du 10 avril, date de la proclamation des résultats du 1er  tour, l’opinion publique française voire même internationale a compris que malgré le score serré entre les deux candidats, les jeux sont faits et que la candidate du Rassemblement National est partie pour perdre car victime de son orientation politique.

Le 24 avril dernier, à la proclamation des résultats du second tour, la candidate Marine Le Pen a perdu pour la seconde fois de suite face à Emmanuel Macron avec un score de 41,5% contre 58,5% pour le Président sortant.

Là aussi, la candidate malheureuse n’a pas perdu du temps pour prendre la parole quelques minutes après la publication des résultats pour reconnaitre la victoire de son challenger et d’annoncer qu’elle va continuer à la politique dont le prochain combat sera celui des législatives prévues en juin prochain.

Des législatives à l’allure d’un ‘’3ème  tour’’

Aussitôt les résultats du 1er tour ont remis chacun à sa place que le candidat de la France insoumise Jean Luc Mélenchon, évoque un ‘’3ème  tour’’ faisant allusion aux législatives de Juin 2022.

Evoluant dans un régime semi présidentiel, Jean Luc Mélenchon s’inscrit dans un combat pour remporter les législatives avec le maximum des députés pour être ‘’élu Premier Ministre’’.

C’est ainsi qu’il s’est adressé à ses compatriotes pour demander de faire de lui leur Premier Ministre à l’issue des législatives.

Face à l’enjeu de ces élections législatives, le candidat de la France insoumise est déjà dans la logique de nouer les alliances.

Pour se faire, les consultations ont déjà commencé avec à la clé, la révision de la loi sur le travail adopté en 2017. Nul part les négociations portent sur la distribution des postes des responsabilités dans les jeux d’alliances.

La question qui se pose ici pourquoi, les jeunes démocraties des pays francophones d’Afrique de l’Ouest, toutes d’inspirations françaises, ne vont pas jusqu’au bout de leur logique, en copiant aussi de l’hexagone, ce spectacle exemplaire d’alliance qui donne un certain charme aux élections.

En tout cas le jeu en vaut la chandelle. Nos démocraties ont muri et il faut désormais sortir du cercle vicieux des contestations et des alliances contre nature pour donner un sens à la démocratie et à ses valeurs.

Adoum Boulkassoum

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Dernière modification le mercredi, 27 avril 2022 11:00
Ibrahim Moussa Illagamo

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