La Commission Economique des Nations Unies pour l’Afrique (CEA) a publié son rapport annuel 2021, ce samedi 14 mai 2022 à Dakar en marge des travaux de la 54ème conférence des ministres africains des finances, de la planification et de Développement Economique (COM 2022).
La cérémonie a été dirigée par la vice-secrétaire exécutive de la CEA Mme Hanan Morsy en présence de plusieurs experts et des représentants des gouvernements.
“Lutte contre la pauvreté et la vulnérabilité en Afrique pendant la pandémie de COVID-19”, tel est le thème de l’édition 2021 du Rapport économique sur l’Afrique. Le rapport expose les causes et les conséquences de l’augmentation de la pauvreté due à la pandémie de COVID-19, ainsi qu’à d’autres chocs tels que l’effondrement des cours du pétrole, dans un contexte de vulnérabilité-pauvreté résilience, en donnant des estimations nationales des personnes susceptibles de tomber dans la pauvreté dans différents groupes de pays. Les principaux messages qui en découlent sont que la pauvreté en Afrique est très dynamique, que les pauvres entrent dans la pauvreté et en sortent à cause de la volatilité de la consommation résultant de l’exposition aux risques causés par des chocs tels que la pandémie de COVID-19 et que leur incapacité à gérer les risques non assurés ne fait qu’accroître leur vulnérabilité. La pauvreté en Afrique est également centralisée géographiquement, et deux pays exportateurs de produits de base - la République démocratique du Congo et le Nigéria - représentent une grande part de la pauvreté du continent (Hamel, Tong et Hofer, 2019).
Mesures prises par les gouvernements face aux effets de la Covid-19 sur la pauvreté
Le rapport a touché du doigt les mesures qui ont été prises par les gouvernements africains afin d’atténuer les effets de la pandémie.
Les pays africains ont dépensé 2,2 milliards de dollars pour la relance budgétaire en 2020 comprenant l’augmentation des dépenses, le prolongement des délais de remboursement des prêts en souffrance et la réduction des impôts.
Les gouvernements ont également augmenté l’aide sociale aux personnes pauvres et vulnérables, l’attribution des allocations de chômage, les subventions salariales et les programmes de maintiens dans l’emploi. Ces actions ont permis de soutenir les revenus des travailleurs du secteur formel dans une certaine mesure à maintenir les taux d’emploi dans ce secteur.
Principales constatations du rapport
58 millions de personnes sont extrêmement vulnérables à la pauvreté, 15 pays africains risquent de se retrouver en situation de surendettement.
Les femmes sont plus susceptibles de tomber dans la pauvreté notamment en Afrique du Sud où 47% des femmes salariées du tercile le plus pauvre ont déclaré avoir perdu leur emploi, contre 36% des hommes salariés du même tercile.
L’Egypte, Maurice et les Seychelles devraient vraisemblablement connaitre une faible pauvreté et une faible vulnérabilité. L’Ethiopie et le Nigeria sont à l’origine de la plupart des ‘’nouveaux pauvres’’ crées par la pandémie. Le Tchad, l’Ethiopie et la Zambie ont demandé un allègement de leurs dettes au titre du cadre commun du G20.
Améliorer la gestion des risques et renforcer la résilience
Le Rapport Economique 2021 trace la voie à suivre face à la fragilité des systèmes de santé et à la fragilité du tissu socio-économique mis à nu par la pandémie de la Covid-19 dans le monde entier y compris en Afrique.
Le rapport recommande entre autres :
- Adopter une protection sociale ciblée ;
- Améliorer l’accès aux marchés du travail ;
- Promouvoir l’emploi des jeunes ;
- Fournir une assistance sociale aux personnes vulnérables ;
- Assurer la protection de la santé à travers la modernisation des infrastructures sanitaires ; former du personnel de santé qualifié et assurer un accès équitable aux systèmes de soins de santé ;
- Bâtir un système d’urgence sanitaire pour les futures pandémies ;
- Production nationale des vaccins ;
- Créer des emplois décents.
Ibrahim Moussa,
Envoyé spécial
