En marge de la Conférence des Ministres Africains des Finances, de la Planification et du Développement Economique (COM2022), le Bureau sous Régional pour l'Afrique de l'Ouest (BRS-AO), le Bureau sous Régional pour l'Afrique du Nord (BSR-AN), l'Institut de Planification Economique et de Développement et le Gouvernement du Sénégal ont conjointement organisé un évènement parallèle sur le financement des Petites et Moyennes Entreprises (PME) au profit du genre et de la jeunesse, ce samedi 14 Mai 2022 au Hall des expositions du Centre International des Conférences Abdou Diouf (CICAD) de Dakar.

L'objectif principal de cet événement parallèle est de présenter l'analyse et les recommandations politiques sur les moyens innovants de financer l'entrepreneuriat dirigé par les femmes et les jeunes, en mettant l'accent sur la création d'emplois. Plus précisément, l'événement parallèle a mis en évidence des solutions de relance résilientes et des mécanismes innovants pour un meilleur accès au financement tout en favorisant l'inclusion des femmes et des jeunes.

C’est à travers deux panels dont le premier a fait le point sur les innovations  menées par les femmes et les jeunes en vue de financer des économies résilientes sur le continent et le second qui s’est concentré sur les mécanismes innovants qui ont permis d'aider les PME à faire face au Covid-19 en vue d'une reprise résiliente de l'Afrique que les panelistes qui intervenaient en présentiel et en ligne ont entretenu l’assistance.

D’entrée de jeu, la Directrice de l'Institut de Développement Economique et de Planification de la CEA, Mme Karima Bounemra Ben Soltane a mis l’accent sur les apports des Petites et Moyennes entreprises dans la croissance économique. Elles constituent les épines dorsales des économies africaines en donnant des emplois informels à plus de 30 millions de personnes, a-t-elle indiqué.

Mme Karima, de souligner que l’avènement de la ZLECAF et l’innovation technologique  sont une opportunité pour les PME surtout celles dirigées par les femmes qui font face à un sérieux problème de financement. ‘’La technologie offre plusieurs perspectives pour améliorer les Petites et Moyennes Entreprises dont la situation est aggravée par l’avènement de la pandémie de la Covid-19. D’où l’appel qu’elle a lancé, en vue de trouver des solutions innovantes pour financer ce secteur, faute de quoi, les PME vont disparaitre en Afrique.

La Directrice du Bureau Sous Régional pour l’Afrique de l’Ouest (BSR-AO) Mme N’Goné Diop de brosser le contexte en Afrique de l’Ouest avant de s’appesantir sur les actions concrètes à mener avec comme cibles prioritaires, les jeunes et les femmes. Parmi ces solutions figurent la Zone du Libre Echange Continentale Africaine (ZLECAF) dont la CEA a été la cheville ouvrière dans la mise œuvre. La ZLECAF constitue un point d’ancrage a martelé Mme N’Goné Diop, car dernière va permettre aux PME de l’Afrique de se développer à travers le commerce intra-africain.

Abordant la question de la digitalisation, la Directrice du Bureau Sous Régional Afrique de l’Ouest d’évoquer l’utilité de l’utilisation des moyens technologiques notamment une plate-forme qui va permettre d’amener la médecine traditionnelle africaine aux standards internationaux mais aussi et surtout de passer à la transformation des matières premières sur le continent.

C’est en maximisant le potentiel africain qu’on trouvera le modus operandi et le modus vivendi pour les PME, a averti Mme N’Goné Diop.

Dans le cadre du renforcement de l’accès au numérique, la CEA va d’ailleurs procéder au lancement de sa plateforme continentale dans les prochains jours. L’opérationnalisation de cette plateforme vise à accroitre le commerce intra-africain, a renchérit M. Mactar Seck, Chef de la section Nouvelles Technologies et Innovation à la CEA.

La Directrice Générale du Bureau Régional d'ONU Femmes pour l'Afrique de l'Ouest et du Centre Mme Oulimata Sarr a abordé les initiatives qui vont dans le sens d’appuyer les Petites et Moyennes Entreprises dirigées par les femmes. Elle a salué à ce titre, les pays comme le Kenya qui injecte 30% des finances publiques dans les PME, ainsi que le Togo et le Sénégal qui ont défini un pourcentage dans ce sens. Elle a exhorté le secteur privé à rejoindre le mouvement de la budgétisation favorable aux femmes qui est déjà appliquée au Rwanda et au Maroc.

Mme Sarr d’insister sur la nécessité de débloquer le potentiel des femmes et des jeunes  surtout dans les domaines de l’agriculture résiliente au climat et surtout l’accès de cette frange de la population aux marchés, à l’information, à la technologie et à l’énergie qui aident beaucoup dans la recherche des solutions.

L’évènement a permis à plusieurs panelistes d’intervenir pour partager leurs expériences dans le but de trouver des solutions innovantes qui vont permettre d’accélérer le rythme de l'entrepreneuriat des femmes et des jeunes et de savoir comment l'investissement direct dans les entreprises dirigées par des jeunes et des femmes peut-il contribuer aux programmes nationaux d'emploi des jeunes.

Ibrahim Moussa,

Envoyé Spécial