Jeudi 16 juin 2022, le Niger à l’instar des autres pays africains, a célébré la Journée de l’Enfant Africain (JEA). Cette année, c’est la localité de Kantché située dans la région de Zinder, qui a abrité les festivités entrant dans le cadre de la commémoration des évènements de Soweko de 1976.
Lancées par la Ministre de la Promotion de la Femme et de la Protection de l’Enfant, Mme Allahoury Aminata Zourkaleini, les festivités ont été rehaussées par la présence de la Première dame Mme Bazoum Hadiza, présidente de la Fondation NOOR.
A kantché, on enregistrait également la présence du Directeur de Cabinet du Premier Ministre M. Laoualy Chaibou, des représentants des partenaires techniques et financiers, des responsables administratives et coutumières et plusieurs autres invités.
Le thème retenu cette année au niveau africain est «Élimination des pratiques néfastes affectant les enfants: Progrès sur les politiques et pratiques depuis 2013».
Célébrée dans un contexte marqué par l’accentuation du phénomène de la mendicité au Niger, le Ministère en charge de la promotion de la femme et de la protection de l’enfant a préféré fêter la journée du 16 juin, sous l’angle de la lutte contre la mendicité.
Depuis kantché à plus de 800 kilomètres au Sud-Est de Niamey, la Ministre Mme Allahoury Aminata Zourkaleini s’est adressée aux Nigériens qui font de la mendicité une activité lucrative pratiquée jusqu’au-delà des frontières nationales et malheureusement avec et par des enfants.
Face à cette pratique qui n’est plus à tolérer dans notre pays, la ministre de la promotion de la femme et de la protection de l’Enfant n’était pas passée par quatre (4) chemins pour attirer l’attention de la population sur les effets néfastes de cette pratique à l’endroit des enfants qui occasionnent les violations de leurs droits. Les enfants mendiants sont privés de l’éducation et du bien-être.
Devant l’ampleur du phénomène, Mme Allahoury a tapé du poing sur la table, «Laisser continuer la mendicité des enfants est socialement inacceptable, religieusement indéfendable et moralement insoutenable. Nous devons tous veiller à éradiquer ce fléau dans notre pays et partout ailleurs», dixit celle-là qui a en charge la protection des droits des enfants.
La première dame, l’hôte de taille des populations de Kantché a dans une adresse sollicitée l’engagement des populations pour qu’ils abandonnent cette pratique qui n’honore ni les pratiquants encore moins le Niger. «En ce jour solennel, je vous demande donc, de prendre l’engagement de ne plus exposer nos enfants et nos femmes, l’engagement d’inscrire les enfants à l’école et de ne pas migrer à l’étranger pour mendier », a lancé Mme Bazoum Hadiza.
Le Chef de Canton de Kantché a condamné la pratique de la mendicité qui ne se justifie ni par la pauvreté, encore moins par la culture ou la religion. Il a demandé solennellement à ses concitoyens d’abandonner cette pratique surtout par les femmes et les enfants.
A Kantché, les enfants du Niger ont pris la parole pour plaider leur cause auprès du Président de la République, Chef de l’Etat S.E.M Mohamed Bazoum. « Nous vous demandons de continuer votre combat pour que tous les enfants sans exception de race, ethnie, couleur, genre, religion, handicaps puissent survivre, avoir accès à une éducation de qualité et qu’ils soient tous protégés contre toutes sortes de dangers: mendicité, mariages d’enfants, trafics, recrutements d’enfants, etc », ont revendiqué les enfants.
Dans leurs doléances, ils ont demandé au père de la nation de continuer le combat acharné qu’il mène contre les groupes terroristes qui ont empêché à des milliers d’entre eux d’aller à l’école.
La célébration de la Journée de l’Enfant Africain, édition 2022 au Niger a été non seulement une occasion pour faire le point sur la situation des droits des enfants de manière générale mais aussi une occasion pour poser les jalons d’un combat contre la mendicité surtout celle pratiquée par les femmes et les enfants.
Ibrahim Moussa
