A l’instar des pays africains, le Niger a célébré ce jeudi 16 juin 2022, la 32ème édition de la Journée de l’Enfant Africain (JEA).
En cette journée mémorable des évènements tragiques de Soweto de 1976, le gouvernement de la République du Niger à travers le Ministère de la Promotion de la Femme et de la Protection de l’Enfant a attiré l’attention des nigériens sur la nécessité de mettre fin à la mendicité des femmes et des enfants.
C’est dans cette lancée que la rédaction du journal «La Roue de l’Histoire», a encadré des enfants qui ont échangé avec leurs frères mendiants pour entendre des bouches de ces derniers, les différentes violations de leurs droits et aussi les risques auxquels ils sont exposés.
L’équipe des ‘’enfants reporters’’ s’est entretenue avec un enfant mendiant âgé de 14 ans qui a voulu partager son quotidien.
LA ROUE DE L’HISTOIRE: D’où viens-tu et depuis quand tu mendie?
Enfant mendiant : Ça fait maintenant deux (2) ans que je mendie. Je réside ici dans la ville de Niamey avec mes parents et c’est ma maman qui m’a entrainé dans cette pratique.
Pourquoi tu mendie ?
Je le fais parce que je gagne de l’argent mais aussi de la nourriture. Tout ce que nous gagnons nous l’apportons à notre marabout et le reste à nos mamans qui par la suite nous achètent les habits de fête ou même le mouton.
Chaque matin nous quittons chez nous vers ‘’la plaque’’ Djibo Seyni pour venir mendier dans les quartiers comme Yantala, Koira Kano et Lossogoungou.
Parfois nous rentrons en ville vers dix (10) heures pour retourner après treize (13) heures et il arrive des moments où nous restons jusqu’à la nuit.
Quels sont les risques auxquels tu es exposé?
Les gens nous chassent, nous insultent et parfois même nous bastonnent. Un jour je dormais quand un véhicule m’a percuté à la jambe. Heureusement, la personne m’a pris en charge. Elle m’a payé du médicament et m’a remis aussi de l’argent.
Nous dormons dans une case en paillote sur laquelle nous avons mis de la tente pour empêcher l’eau de pénétrer. Quand ils nous arrivent de tomber malade, c’est notre marabout qui prend soins de nous.
Pourquoi mendier au lieu d’être à l’école ?
Je veux être à l’école mais ma maman ne m’a pas inscrit et pourtant, il y a mes petits frères qui partent à l’école. D’ailleurs quand je serai grand, je veux devenir militaire.
Quel appel tu as à l’endroit des parents, du gouvernement et ONGs qui protègent les enfants ?
Ce que je veux, c’est juste être à l’école même si après je peux faire l’école coranique car parmi nous, il y a ceux qui partent à l’école et c’est pendant les vacances que leurs mamans les envoient chez le marabout pour apprendre le coran.
Interview réalisée par Moufida Habibou