Dans le cadre de la célébration de la Journée de l’Enfant Africain (JEA) édition 2022, le bureau de l’Unicef à Niamey a organisé un café de presse, ce mardi 21 juin 2022 dans les locaux de l’institution.
L’objectif de cette rencontre qui a duré une heure d’horloge est d’échanger sur la question des violations des droits des enfants en Afrique de manière générale et au Niger en particulier.
Plantant le décor, le représentant résident de l’Unicef au Niger M. Stéfano Savi a d’entrée de jeu remercié les médias pour leur disponibilité à accompagner l’Unicef dans son mandat ,qui est celui d’aider les enfants et les jeunes dont la vie et l’avenir sont menacés, quel que soit le rôle joué par leur pays dans la guerre.
Conformément au thème retenu cette année, c’est les pratiques néfastes qui ont largement dominées les échanges entre le pool des médias et le staff de l’Unicef.
L’édition 2022 de la JEA a été une occasion pour faire la revue de ce qui s’est passé depuis 2013 en matière des progrès enregistrés en matière de protection des enfants.
D’entrée de jeu, Mme Salmey Bébert, spécialiste en protection a présenté un tableau de violation des droits des enfants sur le plan continental avant de s’appesantir sur le cas du Niger.
«En Afrique 130 millions des filles sont mariées avant l’âge de 15 ans », a-t-elle annoncée.
S’agissant du Niger, des progrès ont certes été enregistrés avec une baisse sensible en ce qui concerne les mutilations génitales féminines. Ces 30 dernières années, le taux est passé de 5% en 1992 à 1% actuellement, a souligné Mme Salmey Bébert.
La spécialiste de la protection à l’Unicef de regretter malheureusement des progrès très lents en ce qui concerne le mariage des enfants.
Au Niger, ce sont environ 5 millions d’enfants qui sont mariés avant l’âge de 18 ans, des filles pour l’immense majorité. Parmi elles, 1,9 millions se sont mariées avant l’âge de 15 ans.
Si le mariage des enfants a encore de beaux jours au Niger, c’est à cause de la persistance des pesanteurs sociaux culturelles qui font que la société estime que la place de la fille doit être dans son foyer et non pas à l’école, a relevé Mme Bebert.
La question de la mendicité qui est considérée comme une pratique néfaste émergente au Niger, qui a été d’ailleurs greffée la présente édition de la JEA, a été également abordée par Mme Salmey Bébert. La mendicité fait malheureusement partie des mauvaises pratiques pour les enfants car en mendiant ces êtres vulnérables sont exposés à plusieurs risques qui peuvent conduire aux violations de leurs droits.
La présentation de la spécialiste en protection de l’enfant a été suivie par une série des questions et réponses entre le représentant de l’Unicef et les journalistes.
Sensibilisation, plaidoyer et autres stratégies sur lesquels l’agence onusienne veut mettre beaucoup plus d’accent afin de booster les droits des enfants au Niger, ont constitués les principaux points sur abordés par les journalistes.
Conscient du rôle important que jouent les médias en matière de changement de comportement social, le représentant résident de l’Unicef M. Stéfano Savi a exhorté la presse de continuer d’appuyer son institution et le gouvernement du Niger dans la sensibilisation des populations pour un changement de comportement.
Présente au Niger depuis 1972, l’Unicef vise à accélérer des progrès dans quatre (4) domaines des résultats à fort impact pour les enfants :
-Une éducation de qualité, garantissant que les filles et les garçons bénéficient d’interventions visant à améliorer les résultats d’apprentissage ;
-vaccination, amélioration de la couverture pour atteindre les enfants non encore couverts par la vaccination systématique, utilisation de la vaccination comme point d’entrée pour le renforcement des systèmes de santé dans tous les domaines ;
-le mariage des enfants, en promouvant des normes sociales positives et des politiques et services de prévention et de soins ;
-Et la prévention du retard de croissance, en améliorant les pratiques d’alimentation, l’hygiène et l’assainissement et en traitant la malnutrition aiguë sévère chez les enfants de moins de cinq.
Ibrahim Moussa