Selon une note de service en date du mardi 5 juillet 2022, le Commissaire Spécial de Police de l’Air, met en garde les agents qui travaillent au niveau de l’Aéroport International Diori Hamani de Niamey contre ce qu’il a qualifié de frais de racket au détriment des passagers.
En lisant la note, il ressort clairement que le patron de la police de l’Air est agacé par les informations qui circulent à ce sujet voire peut-être des plaintes sur des cas de racket à l’endroit des passagers de l’aéroport. «Il m’a été donné de constaté que, malgré les avertissements et des sanctions dont avaient écopé plusieurs agents de la police de l’air, des indélicats continuent à harceler les passagers, et ce pour quémander de l’argent en contrepartie de services dont le passager se serait volontiers passé ou qu’il vous incombe d’accomplir obligatoirement puisque relevant de vos missions», a déploré le Commissaire Spécial de Police de l’Air.
Face à la persistance de la pratique, la hiérarchie annonce qu’elle prendra toutes ses responsabilités, «j’averti avec la plus grande fermeté, quiconque sera pris en train de poser des actes de nature à porter atteinte à notre institution et à donner une image négative de notre pays aux étrangers», a lancé le Commissaire spécial de la Police de l’Air.
Le Commissaire Spécial Tankari Ousmane d’indiquer que la sanction sera simple et sans appel, un déplacement d’office assortie d’une mise à disposition à l’IGSS avec dossier disciplinaire à l’appui et une sanction pénale n’est pas à exclure.
Une pratique connue de tous en Afrique de l’Ouest
Tout comme les rackets au niveau des frontières terrestres sont connus par tous les voyageurs dans l’espace CEDEAO, ces pratiques sont aussi légions au niveau des frontières aériennes en Afrique de l’Ouest. Pays anglophones tout comme francophones, aucun n’échappe à la pratique. Dès que vous atterrissez dans un aéroport dans une des capitales de la sous-région, attendez-vous à un geste d’un agent qui exprime ouvertement qu’il a besoin de quelque chose. Au Niger, la pratique est même moins développée que dans d’autres pays où c’est sans gêne et de façon claire et nette, sans contour qu’un policier vous expose sa doléance. C’est surtout dans les pays anglophones et même au Magrheb que les choses sautent à l’œil nu. Les policiers dans ces pays n’ont aucune gêne à demander des billets de banque aux passagers entrant ou en partance de leurs pays.
Cette décision prise par les responsables de la police de l’air au niveau de l’aéroport de Niamey, de sanctionner des agents racketeurs doit être élargie au niveau de la police des frontières terrestres où la pratique est encore plus visible. Au niveau de ces postes frontaliers, que vous soyez en règle, c’est-à-dire muni de tous vos papiers de voyages ou pas, vous êtes obligés de mettre la main à la poche.
Comme il s’agit de restaurer l’image de l’institution qu’est la police, la même mesure doit être appliquée partout où les soupçons de corruptions existent dans le travail de la police nationale.
Ibrahim Moussa