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Burkina Faso : le Président de la transition cherche ses marques

Six (6) mois après sa prise de pouvoir par les armes, le président de la transition du Faso, le lieutenant-colonel Paul Henri Sandaogo Damiba est toujours sans repères. Il cherche encore ses marques face à une population désemparée par la situation sécuritaire qui se dégrade de jour en jour.

Avec 65% du territoire sous contrôle des terroristes, celui qui a promis aux burkinabé qu’il va ramener la paix en six (6) mois ne sait plus à quel saint se vouer. Les attaques se multiplient et les Personnes Déplacées Internes également. Ces dernières atteignent aujourd’hui 2 millions de personnes. Le soldat qui a détrôné l’ancien président Roch Mark Christian Kaboré le 24 janvier 2022 est en train de frapper à toutes les portes, espérant trouver une issue à la crise qui menace aujourd’hui l’existence même du pays des hommes intègres. Du coup, il ne sait plus ce qui constitue désormais pour lui la priorité des priorités.

La réconciliation, priorité N°1 pour Damiba

Dans sa quête effrénée d’une solution pour le Burkina Faso qui est au bout du gouffre, l’homme fort du 24 janvier 2022 mise dorénavant sur la réconciliation entre les filles et les fils du pays.

Après avoir rencontré dans un premier temps les anciens présidents Jean Baptiste Ouédraogo et Roch Mark Christian Kaboré, le soldat Damiba a élargi la rencontre à trois autres anciens chefs d’Etat à savoir : Blaise Campaoré, Yacouba Izak Zida et Michel Kafando. Ce qui rallonge la liste à cinq (5) anciens chefs d’Etat qui devaient se rencontrer le vendredi 6 juillet 2022 au palais de Kosyam.

Mais malheureusement pour le président de la transition, trois anciens chefs d’Etat ont brillé par leur absence à cette rencontre qu’il est convenu d’appeler le sommet des anciens chefs d’Etat burkinabé à Kosyam. Il s’agit d’Izak Zida, Michel Kafando et Roch Mark Christian Kaboré.

Si les deux premiers ont avancé des raisons considérées comme valables pour leur absence par l’opinion publique nationale burkinabé, l’absence de l’ancien Président Roch Mark Christian Kaboré a été considérée comme un boycott de la part du prédécesseur du président Damiba.

Dans un point de presse qu’il a animé le samedi 9 juillet 2022, l’ancien Président du Faso a justifié son absence par le fait qu’il n’a pas eu la caution des militants de son parti politique le MPP pour prendre part à la rencontre de Kosyam du vendredi 8 juillet 2022.

L’absence du président Roch Christian Kaboré à la rencontre convoquée par Damiba a été perçue pour ses détracteurs comme une preuve du refus de celui-ci dans la recherche de la paix qui est visée à travers le sommet des anciens chefs d’Etat.

La non-participation de Roch Christian Kaboré à la rencontre a suscité des commentaires et d’appréciations par les burkinabé de la présence de Blaise Campaoré au Burkina, qui, tout le monde le sait, est sous un mandat d’arrêt international.

Damiba

 

Une rencontre infructueuse

Pour plusieurs observateurs, le sommet de Kosyam a été plutôt un fiasco pour le lieutenant-colonel Paul Henri Sandaogo Damiba qui n’a pas pu réunir autour de lui la totalité des cinq (5) anciens chefs d’Etat.

En invitant un condamné à perpétuité par la justice de son pays, en l’occurrence l’ancien Président Blaise Campaoré, le président de la transition a foulé au pied la justice de son pays et a donné la preuve aussi de l’immixtion de l’Exécutif dans le pouvoir judiciaire. En lieu et place de réconcilier les burkinabé, le président de la transition qui est attendu sur le front de la lutte contre l’insécurité, a créé plus de division entre d’un côté les partisans du même Blaise Campaoré à ceux de Roch Mark Christian Kaboré et au-delà entre les militants et partisans du CDP, dont Blaise est le Président d’honneur et ceux du MPP, la formation politique de Roch Mark Christian Kaboré.

La venue de l’ancien Président Blaise Campaoré a attiré également la colère chez les défenseurs des droits de l’homme, la famille et les partisans de Thomas Sankara et tous ceux-là qui estiment que la justice est un pilier fondamental dans une démocratie mais aussi le dernier rempart pour les citoyens.

Bref, en voulant mettre en avant la réconciliation nationale au détriment de la lutte contre le terrorisme, le Président de la transition Paul Henri Sandaogo Damiba a plutôt augmenté à la division des burkinabé, qui, pour le moment n’ont l’esprit et la tête qu’à l’insécurité qui menace même l’existence du pays. Maintenant que son projet de réconciliation n’a pas abouti, qu’elle carte le Président Damiba va-t-il sortir pour convaincre ses concitoyens à qui il a promis de ramener la paix dans les six (6) mois après sa prise de pouvoir par la force. En annonçant que la rencontre du vendredi 6 juillet 2022, a juste posé les jalons d’une série des rencontres, le lieutenant-colonel Paul Henri Sandaogo Damiba va-t-il s’entêter à vouloir réconcilier les anciens chefs d’Etat, ce qui n’est pas une priorité selon certains burkinabé, alors que le pays bascule chaque jour un peu plus dans l’incertitude ?

Roch kaboré

 

Ibrahim Moussa

Dernière modification le mardi, 12 juillet 2022 14:49

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