Ce mercredi 03 Août 2022, le Niger a célébré le 62ème anniversaire de son accession à l’indépendance. Les festivités entrant dans le cadre de la célébration de cette fête se sont déroulées à Tillabéri, chef-lieu de région du même nom, communément appelée aussi, la capitale du fleuve.
Le Président de la République S.E.M Mohamed Bazoum en personne a parcouru les 115 kilomètres qui séparent Niamey de Tillabéri par voie terrestre pour prendre part à la fête.
Cependant de mémoire des Nigériens qui ont l’habitude d’assister à ce genre d’évènement, la fête de 03 Août, édition 2022, qui s’est déroulée à Tillabéri n’a pas été à la hauteur des attentes des nigériens qui suivaient les festivités sur le petit écran. L’organisation de la fête a laissé un goût amer avec des scènes inédites.
Jusqu’à l’arrivée du Président de la République, le Mardi 02 Août 2022 dans l’après-midi, la ville ressemblait à tout sauf, une ville qui va accueillir une fête aussi importante et grandiose qu’est la fête de l’indépendance.
Aucun signe n’était visible le long de la voie principale de l’entrée de la ville à la sortie en passant par la tribune officielle, où s’est tenu l’essentiel des festivités entrant dans le cadre de cette fête annuelle.
Le comité d’organisation était amorphe et a surtout brillé par son inefficacité. Jusqu’au moment où le Président de la République a pris son quartier général dans la zone résidentielle, les principales artères de la ville étaient encore en train d’être balayées.
Plus grave, c’est surtout la mobilisation qui a fait défaut, comme si aucune information, aucun parti politique ou organisation de masse n’a porté l’information que la ville de Tillabéri avait l’honneur d’accueillir les invités de la République avec à leur tête le Président de la République.
La veille tout comme le jour de l’évènement, Tillaberi n’avait pas changé de visage. La tribune qui généralement était pleine à craquer dans des pareils évènements était plus ou moins pleine, grâce surtout aux personnes ayant effectuées le déplacement des autres localités du pays pour venir célébrer le 62ème anniversaire de l’indépendance du Niger.
Un incident protocolaire qui a marqué les esprits
Comme si ce n’était pas suffisant, un incident protocolaire inédit est venu s’ajouter aux ratés de la fête du 03 Août à Tillabéri.
Jamais dans l’ordre protocolaire ici au Niger ou ailleurs, un Président de la République a précédé le président de l’Assemblée nationale à une cérémonie fut-elle, celle de la célébration de la journée de l’indépendance.
Et pourtant, ce mercredi 03 Août 2022, c’est le spectacle auquel, les participants à la fête ont assisté à Tillabéri.
Le Président de la République Mohamed Bazoum a devancé le président de l’Assemblée nationale M. Seyni Oumarou au niveau de la tribune officielle de plusieurs minutes.
L’acte qui a marqué plus d’un participant et les téléspectateurs a dominé les conversations tout le long des festivités au point où certains observateurs se demandaient le pourquoi d’un tel acte inédit.
Le protocole d’Etat a-t-il failli ? En tout cas, tous les regards étaient tournés vers les agents du service du protocole qui en pareille circonstance doivent veiller sur l’ordre d’arrivée des personnalités sur les lieux des cérémonies officielles.
Quoiqu’il en soit, l’acte a été fustigé par de nombreux observateurs déroutés qui estiment qu’une telle situation n’honore pas le Niger surtout en présence des étrangers parmi lesquels, trois (3) gouverneurs des Etats fédérés de la République sœur du Niger.
Le gouverneur de Jigawa Badaru Abubacar, celui de Zanfara Abubacar Matawalé et Bagudu de l’Etat de Kebbi, ont assisté à cette scène pour la moins rocambolesque peut être pour la première fois de leur vie, dans le cadre d’un évènement d’envergure.
Qu’est ce qui n’a pas véritablement marché à Tillabéri pour que la célébration du 62ème anniversaire de la proclamation de l’indépendance ait enregistré autant de ratés.
Boycott, sabotage ou négligence, la fête du 03 Août 2022 à Tillabéri a été l’une des plus moroses en 62 ans d’existence de la République du Niger en tant que pays indépendant.
Ibrahim Moussa,
Envoyé spécial