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Hausse mondiale du prix des hydrocarbures : Le Gouvernement contraint de réajuster le prix du gasoil

Le Ministre du commerce Alkache Alhada a annoncé le dimanche 31 juillet 2022 une augmentation du prix du gasoil à la pompe. Le litre qui se vendait à 538 FCFA passera à partir du 1er août 2022 à 668 FCFA soit une augmentation de 130 FCFA. A travers cette mesure, le Niger entend, à en croire le Ministre du commerce, faire face à la menace des spéculateurs sur le marché des hydrocarbures de la sous-région.

Réajuster pour se protéger de la spéculation et la pénurie créées depuis quelques mois par la hausse des prix des hydrocarbures au niveau mondial, telle est l’option faite par le Gouvernement. Relativement faible, comparativement aux prix appliqués dans la sous-région, le coût du gasoil à la pompe au Niger a provoqué une ruée d’importateurs des pays voisins qui au-delà de la SORAZ se ravitaillaient également sur le lot réservé à la consommation nationale auprès des stations-services, créant une terrible pénurie qui perdure depuis quelques mois, malgré les mesures prises par le Ministre en charge du pétrole.

La menace se fait aussi peser sur la SORAZ et la SONIDEP, les deux grandes sociétés du domaine pétrolier au Niger qui peinent à assurer leurs équilibres financiers.

Il faut dire que l’environnement économique mondial postcovid 19 et la Guerre russoukainienne déclenchée le 24 février 2022 ont considérablement perturbé l’économie mondiale, entrainant une flambée des prix des produits de première nécessité, notamment les céréales et les hydrocarbures.

Pour y faire face, beaucoup de pays en Afrique de l’ouest ont fait recours à des mesures protectionnistes non sans porter atteinte à la libre circulation des biens et des personnes consacrée par les instruments juridiques communautaires.

Du reste, par rapport aux céréales, beaucoup de pays voisins du Niger ont interdit l’exportation de certains produits comme le maïs et le blé et ont augmenté les prix des hydrocarbures à la pompe.

Parmi tant d’alternatives, le Niger a choisi plutôt la hausse du prix du gasoil à la pompe que de barricader ses frontières à travers un protectionnisme qui viole les textes communautaires. C’est en tout cas la première lecture que l’on a de cette augmentation de prix du gasoil qui ne manquera pas d’avoir des répercussions sur le secteur des transports des gros porteurs. En effet, il est à craindre, si le gouvernement ne prend pas les mesures appropriées, une hausse des prix des transports interurbains et des marchandises.

Ce réajustement de prix a aussi été justifié dans l’argumentaire du Ministre du Commerce, pour sauver la Société de Raffinage de Zinder (SORAZ) et la Société Nigérienne du Pétrole (SODIDEP) qui éprouvent quelques difficultés.

Depuis 2012 déjà, M. Foumakoye Gado, Ministre de l’énergie et du pétrole alertait sur l’équilibre fragile des deux grandes sociétés du secteur pétrolier. «Avec les prix pratiqués, l’équilibre de la SORAZ est très fragile. Il faudra donc veiller à ne pas tuer la poule aux œufs d’or. Pour augmenter la production, il faut veiller à pratiquer des prix concurrentiels à l’exportation. Enfin pour que l’Etat puisse tirer quelques bénéfices de l’exportation du pétrole, il faut cesser de penser que l’on peut indéfiniment baisser les prix et cela contre toute rationalité», avait-il averti.

Toujours en lien avec la SORAZ et la SONIDEP, la guerre en ukraine a occasionné le renchérissement des certains produit entrant dans le cadre de la production du gasoil sur le plan mondial. D’où la nécessité de relever les prix du litre pour sauver les deux sociétés, soutiennent certains experts.

Toutefois, la mesure de hausse que beaucoup de nigériens n’ont pas vu venir, ne manque pas de provoquer des réactions diverses des consommateurs, des transporteurs et des Organisations de la société civile qui réclament le retour à la situation antérieure.

Parmi ces citoyens qui protestent contre cette augmentation il y a ceux qui le font de bonne foi pour protéger leur pouvoir d’achat face à une probable inflation.

Il y’a également une catégorie de nigériens qui s’indigne face à cette augmentation du prix du gasoil parce que ne disposant pas d’informations fiables leur permettant de comprendre le bien-fondé de cette décision du gouvernement.

Mais il y’a malheureusement des citoyens qui trouvent par cette mesure, qui ne dépend pas de notre pays, une occasion pour politiser les débats.

Ils pensent que c’est une aubaine pour tenter de discréditer le régime en place ou même de rêver encore de déstabiliser les institutions.

Adoum Boulkassoum

Dernière modification le samedi, 06 août 2022 08:22

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