A peine un (1) an et quatre (4) mois du mandat du Président de la République Mohamed Bazoum, le nomadisme politique reprend de plus bel. D’Avril 2021 à août 2022, ils sont nombreux les militants des partis politiques qui migrent d’une formation à une autre. Parfois, c’est même des bureaux entiers des sections qui quittent pour une nouvelle destination, parfois des personnalités politiques qui disent drainer les militants qui sont attachés à leur personne. Le phénomène bien connu au Niger, surtout à l’approche des élections prend curieusement de l’ampleur ces derniers temps. Déception, convoitise, nouvelles ambitions, sont les principales raisons qui expliquent ce nomadisme qui est devenu finalement un composant bien entretenu de nos mœurs politiques.
Longtemps observée à l’approche des élections générales, cette fois-ci, la vague des démissions des militants pour des nouveaux horizons est devenue quasi-quotidienne et permanente.
Caporalisation des partis, gestion patrimoniale du leader, fausse promesse mais aussi déception liée à l’attente d’une nomination sont, entre autres, les raisons qui expliquent les vagues de défections de militants vers d’autres horizons et en général vers les partis au pouvoir.
Les dernières migrations en date ont touché les partis politiques L’Alliance pour la Démocratie et la République (ADR-MAHITA) et le Rassemblement pour la Paix et le Progrès (RPP-FARILA). Au niveau de cette dernière formation politique, c’est le Secrétaire Général Adjoint du Bureau Politique National et membre fondateur du parti et vice-président de la Section Régionale de Tillabéri, M. Adamou Chaifou, qui a claqué la porte.
Aussitôt sa lettre de démission adressée au Président National du parti que le désormais ancien compagnon de lutte de Alma Oumarou et certains de ses camarades politiques de la section de Filingué, ont déposé leurs valises au PNDS. Ils l’ont d’ailleurs fait savoir à travers une déclaration rendue publique le dimanche 21 août 2022.
S’agissant du parti ADR-MAHITA, c’est aussi un acte similaire à celui des militants du parti RPP-FARILA, à la différence que le parti dirigé par M. Idi Ango Ousmane, est une dissidence du parti PNDS Tarraya dont les démissionnaires viennent de rejoindre.
Dans une déclaration, les nouveaux adhérents au Parti Nigérien pour la Démocratie et le Socialisme (PNDS-Tarraya) de Lawèye (Département de Malbaza) ont annoncé leur départ du parti MAHITA. Ils ont profité de l’occasion pour féliciter le Président de la République S.E.M Mohamed Bazoum pour les efforts qu’il déploie de nuit comme de jour pour la lutte contre l’insécurité et le développement du pays.
Le même weekend, des militants du MODEN FA LUMANA AFRICA d’une section de la commune I de la ville de Maradi ont fait défection pour venir grossir les rangs du principal parti au pouvoir, le PNDS Tarraya.
Quelques jours auparavant, c’est le vice-coordonnateur régional de la même formation politique M. Maman Issa qui a quitté le MODEN FA LUMANA AFRICA pour adhérer au Parti Nigérien pour la Démocratie et le Socialisme PNDS-Tarraya.
C’est d’ailleurs à travers une déclaration solennelle faite dans son fief de Guidan Roumdji que Elhadji Maman Issa, a officiellement annoncé son arrivée dans la grande famille politique rose.
Le même exercice s’effectue presque chaque semaine entre les formations politiques et le plus souvent c’est au sein même de la mouvance présidentielle.
Des adhésions de ce genre, Le Mouvement Patriotique pour la République (MPRJAMHURIYA) et le Congrès pour la République (CPR INGANCI) en ont enregistré à maintes reprises depuis la fin des dernières élections générales de l’année 2020-2021.
Si à seulement un peu plus d’un (1) an sur les cinq (5) ans du mandat du Président de la République Mohamed Bazoum, les démissions, défections et autres adhésions des militants d’une formation politique à une autre se déclenchent à ce rythme, quand sera-t-il à l’approche des scrutins prochains, période propice au Niger pour le nomadisme politique.
Adoum Boulkassoum