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Gestion des communes: Le syndrome des motions de défiance refait surface

Après une accalmie d’un an au niveau des exécutifs locaux des communes du Niger, le syndrome de motion de défiance contre les maires refait surface.

Au cours de la décennie 2011-2021, pas moins d’une vingtaine ont emporté des Maires pour fautes de gestion si ce n’est le Ministère de l’Intérieur qui agit, conformément aux textes en vigueur, pour dissoudre le Conseil en cas de dysfonctionnement ou de mauvaise gestion avérée.

Beaucoup de réformes ont été initiées pour rendre les Conseils municipaux et régionaux un peu plus stables, notamment pour qu’ils assainissent mieux leurs gestions. Ce qui a eu l’avantage de rendre les maires et présidents des Conseils et de villes un peu plus prudents. Au cours de ce mandat, un an après leur prise de service, seul un maire (Commune rurale d’Inatès, départementd’Ayorou) et son adjoint ont été révoqués pour fautes graves. Pour le reste, dans leur fonctionnement, les motions de défiance sont devenues rares, à l’exception de quelques cas, où des agitations beaucoup plus liées à des positionnements politiques qu’à des fautes de gestion donnent lieu au dépôt de ces motions.

Ce fut le cas récemment dans la commune de Karma, région de Tillabéry où un maire du parti AMEN-AMIN a échappé à une motion. Mais c’est surtout dans la région de Maradi que certains maires semblent être sur la sellette.

En l’espace d’un mois, c’est deux (2) maires, celui de la commune de Tibiri et celui Gabi qui ont été inquiétés par rapport à des motions de défiances. La première a concerné en juillet dernier, le maire de la commune urbaine de Tibiri, qui a échappé de justesse après un vote qui s’est soldé par 12 voix contre 11 en faveur du maintien du maire, élu sous la bannière du parti CPR INGANCI.

Le samedi 20 août 2022, c’est au niveau du conseil municipal de la commune de Gabi, département de Madarounfa, région de Maradi que le maire M. Ado Jariri toujours du CPR INGANCI a été menacé par les conseillers d’une motion de défiance.

Contrairement à son homologue de Tibiri, le maire de Gabi a su contenir dans l’œuf la contestation.

Face à la menace du dépôt d’une motion de défiance contre sa personne, quinze (15) des vingt-un (21) conseillers de la commune ont rendu publique une déclaration le samedi 20 août 2022 pour se démarquer de l’intention de leurs collègues qui mènent la fronde contre le Maire Ado Jariri.

Dans la déclaration, les 15 conseillers restés fidèles au maire ont réaffirmé dans un premier temps leur appartenance au parti CPR INGANCI et à la Mouvance pour la Renaissance du Niger (MRN) avant de réitérer leur soutien indéfectible au maire Ado Jariri et à l’ensemble de l’exécutif communal de Gabi.

Sans citer de nom, la personne qui est derrière ce qu’il est convenu d’appeler une tentative de déstabilisation du conseil municipal de Gabi, les conseillers restés fidèles au maire Ado Jariri ont dénoncé ce qu’ils ont qualifié de ‘’tentatives répétées de certains responsables politiques de la région dont un ministre qui sont en train de manœuvrer pour déstabiliser le conseil municipal de Gabi à travers de chantage et de menace de destitution du maire et de la dissolution du conseil municipal’’.

Les élus municipaux de Gabi restés soudés derrière le maire ont cependant averti avant de souligner que ni le chantage encore moins encore moins le trafic d’influence ne peuvent briser leur détermination à rester unis et solidaires de leur parti et de leur leader, le Président du CPR INGANCI M. Kassoum Maman Moctar.

Si à moins de deux (2) ans, le syndrome des motions de défiance ou de dissolution des conseils municipaux refait surface, quelle proportion cela risquerait-il d’atteindre d’ici la fin du mandat des élus locaux surtout que la question de la gouvernance au niveau de ces entités décentralisées reste toujours problématique à en croire, le dernier rapport général public de la Cour des Comptes qui a mis en évidence les multiples irrégularités et autres violations de textes en matière de gestion des collectivités territoriales.

Sauf que pour l’instant les agitations enregistrées ont moins à voir avec les gestions des Maires et portent des relents de véritables intrigues politiques.

Ibrahim Moussa

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