Les conclusions du rapport Général Public 2021 de la Cour des Comptes demeurent plus que jamais d’actualités, même si certains observateurs semblent les réduire à de simples recommandations de routine. Les malversations enregistrées dans la gestion des ressources publiques révélées par la Cour des Comptes auront bel et bien une suite.
‘’Les dossiers qui appellent davantage d’éclaircissements seront traités à travers les canaux appropriés afin que toutes les conséquences en soient tirées’’ avait promis le Président de la République Mohamed Bazoum dans son adresse à la Nation le 02 aout dernier. Le Chef de l’Etat se prononçait ainsi sur le rapport Général Public 2021 de la Cour des Comptes qui a révélé de nombreuses irrégularités dans la gestion des entités administratives. «Le rapport Général Public 2021 de la Cour des Comptes nous a montré que notre gouvernance publique continue d’être caractérisée par des pratiques préjudiciables à la crédibilité de l’Etat mettant, ainsi, à rude épreuve la construction de l’Etat de droit, avec le risque d’ébranler dangereusement les fondements de notre démocratie basée notamment sur les socles de justice sociale, de la solidarité nationale et de l’attachement au caractère sacré des biens publics’’, a déploré Mohamed Bazoum.
D’ores et déjà le Président de la République de la République a donné des instructions fermes au Premier Ministre Chef du Gouvernement pour que les recommandations de la Cour des Comptes soient prises en compte en vue de l’amélioration nécessaire de la gestion financière de l’Etat et de ses démembrements dans le strict respect des règles en la matière. A ce sujet, le Premier Ministre Ouhoumoudou Mahamadou a réuni autour de lui les membres du Gouvernements et les Secrétaires généraux des Institutions, les directeurs généraux des Etablissements publics et sociétés d’Etat, les directeurs des programmes et autres projets conduits par l’Etat pour éplucher les manquements relevés par la Cour et apporter immédiatement les correctifs nécessaires.
‘’Nous devons profondément corriger notre manière de gérer la chose publique pour que nos politiques publiques soient vertueuses et garantes des effets positifs de long terme’’ avait insisté le Président de la RépubliqueMohamed Bazoum.
Mieux, le chef de l’Etat Mohamed Bazoum attend que les dossiers soient traités au clairs à travers les canaux appropriés et que toutes les conséquences soient tirées.
C’est dire que ceux qui se sont amusés avec les ressources publiques répondront de leurs actes devant la justice.
Les conclusions de la Cour des Comptes, sont donc loin d’être larguées aux oubliettes.
La justice a pris le relai et certainement que dans les prochains jours, ceux qui sont trempés dans ces affaires de malversations et qui continuent à narguer le peuple sauront que la lutte contre la corruption et le détournement des deniers publics est loin d’être une simple profession de foi.
Pour rappel, le Rapport public Général 2021 de la Cour des Comptes, Haute juridiction en matière du contrôle des finances publiques a révélé, entre autres, une très mauvaise gestion des entités publiques, des projets, des programmes et autres institutions de l’Etat. Il a mis en lumière des mauvaises pratiques qui ont fait racine dans la gestion des ressources publiques de l’Etat.
Parmi les enseignements tirés du contrôle, la Cour des Comptes parle de ‘’mauvaise gouvernance des entités contrôlées caractérisée, entre autres, par des dysfonctionnements, l’octroi d’avantages indus et l’exécution des opérations irrégulières et ou sans base légale’’.
Côté gestion de certains projets contrôlés, les conclusions du rapport indiquent ‘’la gestion non performante du PRODEC, du P2RS et du PASEC au regard de l’insuffisance d’efficacité et ou d’économie dans la réalisation de la plupart de leurs activités’’.
Aussi, la Cour des Comptes relève que ‘’la pandémie de la COVID-19 considérée comme cas de force majeure et ayant servi de prétexte à toutes sortes de violations des dispositions du code des marchés publics et des délégations de service public, telles que la surfacturation, la fausse mise en concurrence et la conclusion de contrats par entente directe sans mise en concurrence alors que les conditions y relatives ne sont pas réunies’’.
Adoum Boulkassoum