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Violences sexistes et sexuelles: 30 jeunes leaders plaident pour la révision du règlement intérieur dans les écoles

octobre 21, 2022 0 509

Jeudi 20 octobre 2022, trente (30) jeunes leaders déterminés à combattre les violences sexistes et sexuelles en milieu scolaire ont présenté officiellement les résultats d’une enquête menée dans sept (7) établissements des régions de Maradi et Niamey.  La cérémonie s’est déroulée au Radisson Blu, en présence du représentant du Ministre de l’Education Nationale, du représentant du Ministère de la Promotion de la Femme et de la Protection de l’Enfant, du représentant  de l’ONG SOLTHIS, de la Directrice pays de l’ONG EQUIPOP, du Président de l’ONG Lahiya Matassa et de plusieurs autres invités.

L’activité rentre dans le cadre de quatorze (14) jours  (12-26 octobre 2022) de plaidoyer pour mettre fin aux violences sexistes et sexuelles qui prennent de l’ampleur dans les établissements scolaires du secondaire.

En s’adressant à l’assistance, le Président de l’ONG LAHIYA MATASSA, l’une des trois (3) structures qui constitue le consortium qui a accompagné les 30 jeunes leaders dans le cadre du projet de la santé sexuelle et de la reproduction, Dr Sabo a salué l’initiative qui a permis aujourd’hui, à des centaines des filles de briser le tabou sur cette pratique qui est une réalité dans notre pays. Il s’est réjoui de la volonté manifestée par ces jeunes dans le cadre de cette dernière phase du projet santé qui a été caractérisée par les résultats de cette enquête. Même appréciation de la part de Dr Balarabé de l’ONG SOLTHIS, qui voit à travers cette action des jeunes leaders, un déclic pour la sécurisation des filles contre les violences sexistes et sexuelles auxquels elles sont confrontées dans leur milieu d’apprentissage.

Grâce au soutien de ce consortium constitué des trois ONGS (LAHIYA MATASSA, SOLTHIS et EQUIPOP) ainsi que l’ambassade de France, la Mairie de Paris, les 30 jeunes leaders ont procédé à la collecte des données dans sept (7) établissements des régions de Maradi et Niamey. A l’issue de l’enquête menée par les 30 jeunes leaders engagés dans le plaidoyer sur la période du 23 mai au 4 juin 2022, dans les communes I, III et IV de Niamey et I, II et III de Maradi, il ressort que les violences sexistes et sexuelles sont une triste réalité dans nos écoles. L’étude a démontré que plus d’un (e) élève  sur cinq déclare avoir été victime de violences sexistes et sexuelles à l’école. 23% des répondantes auraient déjà subi des attouchements sexuels et le chiffre monte à 41% si l’on ne considère que les répondantes des établissements de Maradi.

Ces violences se traduisent par le harcèlement, dénigrement, baisers forcés, attouchements sexuels… Les conséquences de ces violences sont graves. En termes de santé (mentale et physique, d’éducation (échec et abandon scolaire) et de non protection des droits des enfants et des filles.

Journee Plaidoyer JLP BIS1

Devant l’ampleur du phénomène et sa gravité, les jeunes leaders pour le plaidoyer sollicitent du Ministre de l’éducation nationale Pr Ibrahim Natatou de prendre des dispositions qui s’imposent pour mettre fin à la pratique. Parmi les mesures que les jeunes leaders préconisent figurent la révision du règlement intérieur au niveau des établissements scolaires dans lequel, il faut désormais introduire des sanctions lourdes pour tous ceux ou celles qui tenteront une telle pratique à l’encontre d’une élève.

Si aujourd’hui, les violences se développent, c’est parce que l’impunité règne et c’est ce qui donne carte blanche aux auteur-(rices) des faits. A la date d’aujourd’hui, l’enquête a démontré que les élèves considèrent que les adultes n’interviennent pas  auprès des élèves qui ont des comportements violents à l’école.  Il est donc urgent que les sanctions contre les auteur-rices de violences soient définies dans le règlement intérieur et qu’elles puissent s’appliquer autant aux élèves qu’aux équipes pédagogiques », ont lancé les jeunes leaders.

Les 30 jeunes leaders de recommander  la prise en charge et les sanctions associées, en affirmant que ceci est possible via l’amendement, par le Ministre de l’Education Nationale du Niger, de l’arrêté n°0064 du 16 mars déterminant le canevas de règlement intérieur des établissements scolaires du secondaire. 

Ibrahim Moussa

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Dernière modification le vendredi, 21 octobre 2022 23:40
Ibrahim Moussa Illagamo

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