Le Forum national sur la capitalisation des initiatives et approches d’animation et d’engagement communautaire dans les actions d’urgence et de développement au Niger se poursuit activement au palais des congrès de Niamey. La journée du jeudi 20 octobre 2022 a été exclusivement réservée à une série de panels, tous en lien avec le thème principal du forum à savoir la problématique d’appropriation des initiatives et l’engagement des communautés. Sur les cinq (5) panels inscrits à l’ordre du jour, le deuxième a traité de la question en lien avec le partage du processus d'institutionnalisation de l'engagement communautaire (en termes de qualité, de responsabilité et d'harmonisation).
Le panel a regroupé autour d’une même table, le Directeur Général de l’Agence Nigérienne de Volontariat pour le Développement (ANVD Niger), la Secrétaire Générale Adjointe du Ministère de la Communication, une représentante du Ministère de la Santé Publique et des Affaires Sociale et la Directrice Régionale Afrique de l’Ouest et du Centre de l’Unicef. Dans les interventions qui ont duré une heure d’horloge, les panélistes ont chacun en fonction de la thématique développée, énuméré les résultats probants des interventions faites dans les secteurs de la santé, de la communication ainsi qu’au niveau du travail des relais communautaires.
S’agissant de ces derniers, le Directeur Général de l’Agence Nigérienne de Volontariat pour le Développement, Dr Hassane Hamidine de dénoncer le manque de coordination dans le travail de relais et surtout le manque d’appropriation du travail à la fin d’un projet ou programme. « Le projet lorsqu'il doit intervenir au sein des communautés, il a besoin des relais communautaires, il recrute ces relais communautaires, il travaille avec eux et à la fin du projet, tout s'arrête là. Chacun y va de son côté. Déjà à ce point, la question de pérennité se pose. Généralement six (6) mois après la fin du projet, quand vous revenez, vous constaterez, qu'il n'y a plus rien », a fustigé le DG de l’AVND.
Pour une pérennisation des acquis et actions, Dr Hassane Hamidine d’insister sur la coordination du travail des relais : « comme chacun fait de son côté, chacun a son propre relais, un autre problème surgit aussi à ce niveau, celui de la coordination, et cette coordination, elle se pose à tous les niveaux, il faut donc un mécanisme pour qu'il y ait une coordination multisectorielle des acteurs communautaires », a-t-il lancé.
Abordant la question des radios communautaires, la Secrétaire Générale Adjointe du Ministère de la Communication de reconnaitre que ces outils jouent un rôle important en matière de sensibilisation des populations. Elle a cependant mis l’accent sur certains manquements à corriger afin d’atteindre les résultats escomptés en matière de changement de comportement pour un développement à la base.
« De nombreux auditeurs estiment que les radios communautaires ont contribué par leurs actions à renforcer les liens culturels, à accroitre la fréquentation des centres de santé par les femmes notamment, à vulgariser certaines méthodes culturales, à sensibiliser les citoyens sur leurs droits et leurs devoirs notamment en matière fiscale, ainsi qu'à prévenir les conflits en milieu rurale. Il y a certaines sensibilisations ou émissions qui sont faites en français alors que ce n'est pas tout le monde qui comprend la langue au regard du taux d'analphabétisme de nos populations », a martelé la SGA.
La directrice régionale de l’Unicef pour l’Afrique de l’Ouest et centrale de partager le point de vue de la quasi-totalité des panelistes qui estiment qu'il faut ‘’une pleine implication de la communauté, pas juste faire un projet et l'amener aux communautés. Il faut d'abord que le choix vienne au sein de communautés elles-mêmes. Mais lorsque nous faisons des solutions toutes faites, que nous amenons aux communautés, parfois cela aboutit à des échecs’’, a-t-elle soulignée avec des exemples à l’appui. A l’issue du panel, tout le monde était unanime qu'il faut mettre la communauté au centre du processus.
Ibrahim Moussa